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Pression sur des proches de la défenseuse des droits des migrants Tajana Tadić

Statut: 
Pressions
À propos de la situation

L'audience de l'appel de l'affaire du partenaire de la défenseuse des droits des migrants Tajana Tadić se tiendra le 5 novembre 2020 devant le tribunal administratif de Zagreb. L'appel concerne une décision rendue par le ministère de l'Intérieur le 11 mai 2020, révoquant son statut de réfugié accordé en 2018.

À propos de Tajana Tadić

Tajana Tadić est responsable des programmes de Are You Syrious (AYS) une organisation de défense des droits humains créée en 2015 en Croatie pour soutenir les migrants sur la route migratoire des Balkans. AYS apporte une aide juridique et psychosociale aux migrants, dirige des programmes d'intégration pour les enfants et les adultes, produit des rapports et des analyses qui dénoncent le refoulement violent et les autres pratiques illégales des autorités, et contribue à la refonte des politiques par le biais du plaidoyer. AYS fait partie du Border Violence Monitoring Network (réseau de surveillance de la violence aux frontières), qui, en janvier 2020, a publié son premier rapport annuel sur la torture des demandeurs d'asile par les autorités croates aux frontières extérieures de l'UE.

22 Juillet 2021
Révocation du statut de réfugié d’Omer Essa Mahd, partenaire de la défenseuse des droits des migrants Tajana Tadić,

En septembre et novembre 2020, le tribunal administratif de Zagreb a tenu des audiences concernant l’appel déposé par Omer Essa Mahdi, partenaire de la défenseuse des droits des migrants Tajana Tadić, concernant la révocation de son statut de réfugié en Croatie.

Toutefois, ni M. Mahdi ni son avocat n’ont eu accès à une partie du dossier classée « secrète ». Des documents présentés par M. Mahdi n’ont pas été examinés, y compris de nombreux avis d’experts internationaux qui étayaient les affirmations de M. Mahdi. Le ministère de l’Intérieur s’est également opposé à l’audition des témoins suggérés par la défense de M. Mahdi.

Le 12 janvier 2021, la Cour administrative de Croatie a rejeté le recours contre la décision du ministère de l’Intérieur du 11 mai 2020 de révoquer le statut de réfugié d’Omer Essa Mahdi. En outre, il a reçu l'ordre de quitter volontairement l’Espace économique européen (EEE) dans les 30 jours suivant la date à laquelle la décision devient exécutoire, ou il sera expulsé de force. Omer Essa Mahdi a déposé une demande de prolongation du délai de 30 jours, car il a interjeté appel de l’affaire devant la Haute Cour administrative et sa présence pourrait être nécessaire aux audiences. Il n’a pas reçu de réponse de la police aux frontières, même après s’être assuré que tous les documents relatifs à la demande ont été envoyés à temps. Craignant d’être expulsé vers l’Irak, M. Mahdi n’a pas eu d’autre choix que de quitter la Croatie alors que sa partenaire, la défenseuse des droits des migrants Tajana Tadić, est restée en Croatie.

30 Octobre 2020
Pression sur des proches de la défenseuse des droits des migrants Tajana Tadić

L'audience de l'appel de l'affaire du partenaire de la défenseuse des droits des migrants Tajana Tadić se tiendra le 5 novembre 2020 devant le tribunal administratif de Zagreb. L'appel concerne une décision rendue par le ministère de l'Intérieur le 11 mai 2020, révoquant son statut de réfugié accordé en 2018.

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Tajana Tadić est responsable des programmes de Are You Syrious (AYS) une organisation de défense des droits humains créée en 2015 en Croatie pour soutenir les migrants sur la route migratoire des Balkans. AYS apporte une aide juridique et psychosociale aux migrants, dirige des programmes d'intégration pour les enfants et les adultes, produit des rapports et des analyses qui dénoncent le refoulement violent et les autres pratiques illégales des autorités, et contribue à la refonte des politiques par le biais du plaidoyer. AYS fait partie du Border Violence Monitoring Network (réseau de surveillance de la violence aux frontières), qui, en janvier 2020, a publié son premier rapport annuel sur la torture des demandeurs d'asile par les autorités croates aux frontières extérieures de l'UE.

Son partenaire est un ressortissant irakien arrivé en Croatie le 26 avril 2017 à qui le statut de réfugié a été accordé le 7 septembre 2018. Le couple s'est rencontré à AYS lors de sa procédure de demande d'asile. Il est bénévole pour AYS ; il aide les demandeurs d'asile avec les traductions et participe aux programmes d'éducation et d'intégration de l'ONG.

Le 5 novembre 2020, le tribunal administratif de Zagreb rendra sa décision concernant l'appel du partenaire de Tajana Tadić contre la révocation de son statut de réfugié. Le ministère de l'Intérieur a révoqué son statut de réfugié le 11 mai 2020 sous prétexte qu'il "représente une menace pour la sécurité nationale". Ni lui ni son avocat n'ont pu accéder à une partie de son dossier, qui a été classé "secret" lorsque le ministère de l'Intérieur a rejeté leurs demandes.

Le partenaire de Tajana Tadić est régulièrement harcelé par la police à cause des activités de la défenseuse des droits humains pour la protection des droits des migrants. Le 9 octobre 2019, il a reçu un appel téléphonique le convoquant au poste de police du 30 rue Petrinjska pour un entretien concernant soi-disant «le registre des personnes entrées en République de Croatie». Le 10 octobre 2019, il est arrivé au poste de police où il a été interrogé, entre autres, sur sa relation avec Tajana Tadić, des personnes qu'il a rencontrées au Centre des demandeurs d'asile, ainsi que des personnes qu'il ne connaît pas. En outre, un policier a vérifier son téléphone portable sans mandat. Pendant l'interrogatoire, un policier a demandé à le rencontrer de façon informelle dans un café et lui a demander d'aider la police en lui fournissant des informations sur d'autres réfugiés. Lorsqu'il a refusé, le policier a commencé à le menacer de révoquer son statut de réfugié et de l'expulser en Irak. Après l'interrogatoire, le policier a confisqué son titre de résidence bien que cela soit illégal. Le document ne lui a été restitué qu'après l'intervention de Tajana Tadić.

AYS et Tajana Tadić sont ciblés par les autorités croates depuis 2018, lorsque le ministre de l'Intérieur, Davor Božinović, a envoyé une réponse écrite au député Peđa Grbin à sa question sur les circonstances de la mort de Madina Hussiny, une fillette afghane âgée de six ans, à la frontière entre la Croatie et la Serbie. Dans la lettre, le ministre accusait AYS d'encourager l'immigration illégale en Croatie. La déclaration du ministre Božinović a été rapportée par de nombreux médias, portant gravement atteinte à la réputation de l'ONG. Peu de temps après sa publication, AYS a fait l'objet d'un acharnement judiciaire, où le ministère de l'Intérieur cherchait implicitement à interdire le travail de l'association AYS.

En 2018, AYS a fait l'objet de plusieurs cas de harcèlement policier, d'interrogatoires des membres de son personnel et de bénéficiaires et ses locaux ont été vandalisés. Le 17 avril 2018, la veille d'une conférence de presse organisée par AYS et le Center for Peace Studies à propos des pressions et des intimidations policières, des policiers sont arrivés à l'adresse privée des parents de Tajana Tadić. Ils ont convoqué Tajana Tadić à un entretien avec des agents du Bureau de la police nationale croate pour la répression de la corruption et du crime organisé, qui devait avoir lieu en même temps que la conférence de presse. L'interrogatoire était lié à une plainte déposée par la famille de Madina Hussiny contre les auteurs non identifiés qui appartiennent à la police croate, les accusant de mort par négligence.

Front Line Defenders pense que la révocation du statut de réfugié du partenaire de Tajana Tadić peut être une mesure de représailles contre son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains. Front Line Defenders est vivement préoccupée par l'absence apparente d'un environnement sûr et favorable pour les défenseur-ses des droits des migrants en Croatie, qui sont victimes d'acharnement judiciaire et de stigmatisation à cause de leurs activités légitimes.