Back to top

Des défenseurs des droits humains agressés par les forces palestiniennes lors d'une manifestation pacifique

Statut: 
Agressé
À propos de la situation

Le 12 mars 2017, les défenseurs des droits humains Munther Amira, Mohammed Khatib et Farid Al-Atrash, ainsi que 18 autres personnes, ont été agressés par les forces palestiniennes alors qu'ils participaient à une manifestation pacifique devant le tribunal du district de Ramallah en Palestine. Les manifestants protestaient contre une affaire ouverte contre le militant palestinien Basel Al-Araj, tué par des soldats israéliens le 6 mars 2017 chez lui à Ramallah.

À propos de Farid Al-Atrash

Farid al AtrashFarid Al-Atrash est avocat et défenseur des droits humains palestinien à Hébron. Il est président de la Independent Commission for Human Rights (Commission indépendante des droits humains) à Bethléem et fait partie du Popular Struggle Coordination Committee -PSCC (Comité de coordination de lutte populaire), un groupe qui met en place plusieurs formes de résistance communautaire non violente, notamment des grèves, des manifestations et des campagnes juridiques. Le PSCC soutient également les campagnes de boycott, de désinvestissement et de sanctions. Le comité documente et dénonce les violations du droit international et les injustices contre les familles perpétrées dans les zones de conflit sous occupation israélienne, et coordonne plusieurs villages dans leur lutte contre le mur, le nettoyage ethnique, l'expansion des colonies et plusieurs aspects de l'occupation israélienne.

15 Mars 2017
Des défenseurs des droits humains agressés par les forces palestiniennes lors d'une manifestation pacifique

Le 12 mars 2017, les défenseurs des droits humains Munther Amira, Mohammed Khatib et Farid Al-Atrash, ainsi que 18 autres personnes, ont été agressés par les forces palestiniennes alors qu'ils participaient à une manifestation pacifique devant le tribunal du district de Ramallah en Palestine. Les manifestants protestaient contre une affaire ouverte contre le militant palestinien Basel Al-Araj, tué par des soldats israéliens le 6 mars 2017 chez lui à Ramallah.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Munther Amira est responsable du Popular Struggle Coordination Committee - PSCC (Comité de coordination de la lutte populaire). Le PSCC aide à renforcer et facilite la communication entre les différents comités populaires dans les villages palestiniens qui luttent contre ce qu'ils appellent le "mur de l'apartheid", ou la "barrière de sécurité" comme l'appellent les Israéliens, et dont les droits sont bafoués à cause de l'occupation israélienne. Mohammed Khatib est un avocat palestinien et membre du conseil du PSCC. Farid Al-Atrash est avocat et défenseur des droits humains palestinien à Hébron. Il est président de l'Independent Commission for Human Rights à Bethléhem et membre du PSCC.

Le 12 mars 2017, les forces de sécurité palestiniennes, dont une unité spéciale de la police, ont violemment réprimé une manifestation pacifique devant le tribunal de Ramallah. La manifestation était liée à une affaire en justice ouverte contre le militant palestinien Basel Al-Araj, tué le 6 mars 2016 chez lui à Ramallah par des soldats israéliens, après l'ouverture de l'affaire. Selon Munther Amira, Mohammed Khatib et Farid Al-Atrash; qui participaient à la manifestation, il n'y avait aucune raison de réprimer avec violence la manifestation pacifique. Les manifestants étaient debout sans bouger lorsque de nombreux policiers se sont approchés de la foule et auraient commencé à leur donner des coups avec des matraques en bois, à utiliser du gaz au poivre et du gaz lacrymogène contre la foule.

Munther Amira a été témoin de l'agression d'une femme par un policier, et il aurait tenté de l'arrêter. Cinq policiers ont attaqué et jeté le défenseur au sol pour l'appréhender. Munter Amira a ensuite été libéré lorsque des témoins ont insisté sur le fait qu'il n'y avait aucun motif pour son arrestation. Lors de la même manifestation, Mohammed Khatib a convaincu un policier de demander aux autres officiers de ne pas utiliser le gaz lacrymogène directement contre les manifestants. Pendant cette discussion, deux hommes en civils se sont approchés de Mohammed Khatib et l'un d'eux lui a asséné un coup de poing au visage. Le défenseur a ensuite découvert que les deux hommes appartiennent aux services de renseignements palestiniens. Farid Al-Atrash a été hospitalisé après avoir été violemment frappé à la jambe gauche par l'unité spéciale de la police avec des matraques en bois pendant la manifestation. Le défenseur des droits humains avait tenté d'empêcher des policiers de frapper le père de Basel Al-Araj. Quatre journalistes de Wattan TV, Roya TV et Palestine Today ont également été frappés dans le but clair de les empêcher de couvrir la manifestation.

Front Line Defenders condamne l'usage de la force par les unités de la police palestinienne dans le but de réprimer la manifestation pacifique, et condamne les agressions physiques de plusieurs défenseurs des droits humains. Par ailleurs, Front Line Defenders est préoccupée par la vague de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains par les autorités palestiniennes, uniquement à cause de leur travail pour la défense des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés.

Front Line Defenders exhorte les autorités des Territoires palestiniens occupés à:

1. Mener immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur l'usage de la force pour réprimer la manifestation pacifique, ainsi que sur les agressions de Munther Amira, Mohammed Khatib, et Farid Al-Atrash afin de garantir leur protection, de publier les conclusions et de traduire les coupables en justice conformément aux normes internationales;

2. Fournir un traitement médical adapté aux défenseurs des droits humains blessés;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent librement se rassembler sans craindre de représailles.