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Procès et détention de plusieurs défenseurs des droits sociaux et économiques

Statut: 
Détenu et en procès
À propos de la situation

Le 10 avril, le tribunal de première instance d'Oujda a condamné Amine Lamkallach, Mostafa Dainine et Aziz Boudchich à de la prison. Amine Lamkallach a été condamné à un an et demi de prison, Mostafa Dainine à été condamné à 10 mois et à une amende de 500 dirhams (44 euros), et Aziz Boudchich a été condamné à un an de prison.

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hrd_amine_lamkallach_2.pngMostafa Dainine et Aziz Boudchich sont défenseurs des droits économiques et sociaux et blogueurs. Amine Lamkallach est artiste de théâtre et diplômé de l'Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle. Les trois défenseurs sont d'éminentes figures du mouvement de protestation qui touche la ville de Jerada, une ville économiquement marginalisée, qui réclame la justice sociale et des opportunités économiques pour les habitants de la ville.

17 Avril 2018
Trois défenseurs des droits sociaux et économiques condamnés à de la prison

Le 10 avril, le tribunal de première instance d'Oujda a condamné Amine Lamkallach, Mostafa Dainine et Aziz Boudchich à de la prison. Amine Lamkallach a été condamné à un an et demi de prison, Mostafa Dainine à été condamné à 10 mois et à une amende de 500 dirhams (44 euros), et Aziz Boudchich a été condamné à un an de prison.

Mostafa Dainine et Aziz Boudchich sont défenseurs des droits économiques et sociaux et blogueurs. Amine Lamkallach est artiste de théâtre et diplômé de l'Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle. Les trois défenseurs sont d'éminents membres d'un mouvement qui réclame la justice sociale et des opportunités économiques pour les habitants de la ville de Jerada, une zone marginalisée économiquement.

Les membres des forces de sécurité ont arrêté Aziz Boudchich le 11 mars. Le lendemain, elles ont arrêté Mostafa Dainine et Amine Lamkallach séparément à Jerada avant de les transférer à Oujda. Le procureur d'Oujda avait initialement affirmé que leur arrestattion et les poursuites étaient liées à un accident de la circulation qui s'est produit le 8 mars 2018. Cependant, les poursuites et le procès qui ont suivi étaient liés à d'autres charges relatives à leur rôle lors des manifestations de Jerada. Le procureur général les a accusés d'avoir "insulté des fonctionnaires", de "participation à des actions violentes contre des membres des forces de l'ordre" et de "désobéissance, incitation et résistance aux ordres lors de rassemblements illégaux". Ils sont toujours détenus dans la prison d'Oujda.

Les manifestations à Jerada ont commencé le 22 décembre 2017 après la mort de deux jeunes frères dans une mine de charbon. Les manifestations ont pris de l'ampleur en février suite au décès d'un troisième jeune mineur, dans une autre mine de charbon. Le gouvernement marocain a fermé les mines de charbon de la ville en 1998 sans proposer d'alternatives économiques. En raison des conditions de vie difficiles et du fort taux de chômage provoqués par cette décision, de nombreux habitants de Jerada, en particulier les jeunes hommes, ont repris des activités minières dangereuses dans les mines de charbon abandonnées.

Les manifestants de Jerada appelaient le gouvernement à améliorer les conditions économiques et l'infrastructure de la ville, réclamant des alternatives économiques. Pendant des années, les autorités marocaines ont toléré les activités dangereuses et ont ignoré les plaintes de longue date de la population à propos de la marginalisation, de la pauvreté, du chômage et du manque d'infrastructure et de services basiques.

Front Line Defenders condamne les peines de prison prononcées contre Amine Lamkallach, Aziz Boudchich et Mostafa Dainine, car cela semble être uniquement lié à leurs actions pour la défense des droits sociaux et économiques dans la ville de Jerada, ainsi qu'à l'exercice de la liberté d'expression et de rassemblement pacifique.

 

28 Mars 2018
Procès et détention de plusieurs défenseurs des droits sociaux et économiques

Le 26 mars 2018, le tribunal de première instance d'Oujda, dans l'est du Maroc, a reporté au 2 avril le procès des défenseurs des droits humains Amine Lamkallach, Aziz Boudchich, Mostafa Dainine et de huit autres militants, et a ordonné leur mise en détention préventive pour leur participation à une série de manifestations et de sit-ins à Jerada, dans le nord-est du pays. D'autre part, le défenseur Tarik El-Wazna, arrêté le 20 mars, est toujours placé en détention le temps de l'enquête.

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Les membres des forces de sécurité ont arrêté Aziz Boudchich le 11 mars. Le lendemain, elles ont arrêté Mostafa Dainine et Amine Lamkallach séparément à Jerada avant de les transférer à Oujda. Le procureur d'Oujda a initialement affirmé que leur arrestation était liée à un accident de la route qui s'est produit le 8 mars 2018. Cependant, les poursuites et le procès mentionnent d'autres accusations relatives à des manifestations à Jerada. Le procureur général les a accusés d'avoir "insulté des fonctionnaires", de "participation à des actions violentes contre des membres des forces de l'ordre" et de "désobéissance, incitation et résistance aux ordres lors de rassemblements illégaux". Ils sont toujours détenus dans la prison d'Oujda.

Le 26 mars 2018, le tribunal de première instance d'Oujda, dans l'est du Maroc, a reporté le procès d'Aziz Boudchich, Mostafa Dainine et Amine Lamkallach au 2 avril et a rejeté la demande de libération sous caution déposée par leur avocat. Le procès s'est ouvert le 20 mars devant le tribunal de première instance d'Oujda. Tarik El-Wazna a été arrêté le 20 mars et reste en détention le temps de l'enquête.

Les manifestations à Jerada ont commencé le 22 décembre 2017 après la mort de deux jeunes frères dans une mine de charbon. Les manifestations ont pris de l'ampleur en février après la mort d'un troisième jeune mineur, le 1er février, dans une autre mine de charbon. Le gouvernement marocain a fermé les mines de charbon de la ville en 1998 sans proposer d'alternatives économiques. En raison des conditions de vie difficiles et du fort taux de chômage provoqués par cette décision, de nombreux habitants de Jerada, en particulier les jeunes hommes, ont repris des activités minières dangereuses dans les mines de charbon abandonnées. Les manifestants de Jerada appelaient le gouvernement à améliorer les conditions économiques et l'infrastructure de la ville, réclamant des alternatives économiques à ces mines dangereuses. Pendant des années, les autorités marocaines ont toléré les activités dangereuses et ont ignoré les plaintes de longue date de la population à propos de la marginalisation, de la pauvreté, du chômage et du manque d'infrastructure et de services basiques.

En réponse à la mobilisation des manifestants via les réseaux sociaux, le 13 mars, le ministre de l'Intérieur a décrété une interdiction de manifester. Le 14 mars, les forces de sécurité ont massivement réprimé les manifestations et les sit-ins près des mines de charbon dans le village de Youssef, et on arrêté près de 55 militants. Depuis 2016, les manifestations économiques ont pris de l'ampleur dans les zones marginalisées du Maroc, lorsque le gouvernement a commencé à mettre en place une série de réformes de libre-échange et de mesures d'austérité, recommandées par le Fond Monétaire International, notamment la fin des aides.

Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire contre Amine Lamkallach, Aziz Boudchich, Mostafa Dainine et Tarik El-Wazna, qui semble être lié à leurs actions pour la défense des droits économiques et sociaux à Jerada, et à l'exercice de la liberté d'expression et de rassemblement pacifique.

Front Line Defenders exhorte les autorités marocaines à:

1. Abandonner toutes les charges qui pèsent contre Amine Lamkallach, Aziz Boudchich, Mostafa Dainine et Tarik El-Wazna et cesser toute forme de harcèlement à leur encontre ;

2. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Maroc et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.