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Les bureaux de Londres 38 vandalisés

Statut: 
Vandalisés
À propos de la situation

Le 24 juillet 2020, des inconnus ont vandalisé les locaux du Centre pour la mémoire historique, Londres 38, à Santiago. Les graffitis comprenaient des messages offensants en faveur de la dictature d’Augusto Pinochet, ainsi que le symbole d’une organisation d’extrême droite. Cet incident est le dernier d'une série d'attaques contre cet espace pour la mémoire historique au cours des 10 derniers mois.

À propos de Londres 38

Londres 38Londres 38 est un centre de mémoire historique et une société de droit privé fondée en 2005 en tant qu'Organisation communautaire fonctionnelle (OCF). Pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet, l'espace était utilisé comme centre de détention et de torture par la dictature. Aujourd'hui, Londres 38 œuvre pour promouvoir la vérité, la justice, des espaces de dialogue, une enquête plus approfondie sur l'histoire de la dictature et dénonce les violations des droits humains.

28 Juillet 2020
Les bureaux de Londres 38 vandalisés

Le 24 juillet 2020, des inconnus ont vandalisé les locaux du Centre pour la mémoire historique, Londres 38, à Santiago. Les graffitis comprenaient des messages offensants en faveur de la dictature d’Augusto Pinochet, ainsi que le symbole d’une organisation d’extrême droite. Cet incident est le dernier d'une série d'attaques contre cet espace pour la mémoire historique au cours des 10 derniers mois.

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Londres 38 est un centre de mémoire historique et une société de droit privé fondée en 2005 en tant qu'Organisation communautaire fonctionnelle (OCF). Pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet, l'espace était utilisé comme centre de détention et de torture par la dictature. Aujourd'hui, Londres 38 œuvre pour promouvoir la vérité, la justice, des espaces de dialogue, une enquête plus approfondie sur l'histoire de la dictature et dénonce les violations des droits humains.

Le 24 juillet 2020, des inconnus ont vandalisé les murs extérieurs des bureaux de Londres 38. Les graffitis incluaient des messages offensants de soutien à la dictature de Pinochet, tels que "Viva Pinochet", ainsi que le symbole de l’organisation d’extrême droite, Patria y Libertad. Les graffiti comprenaient également un message dans lequel le terme "extermination" était barré sur la désignation "centre d'extermination'' et remplacé par "éducation'', dans le but de nier les meurtres et les violations des droits humains perpétrés par les membres de la dictature lorsque le bâtiment était utilisé comme centre de détention et de torture. Les vandales ont également rayé une phrase du testament d'un parent dont le fils avait été torturé dans le bâtiment, qui faisait partie d'une exposition accrochée à l'extérieur.

Cet acte de vandalisme a été perpétré pendant le couvre-feu national, une mesure mise en place par le gouvernement chilien depuis fin mars dans le contexte de l'épidémie de COVID-19. Londres 38 a publié une déclaration publique suite à l’attaque, indiquant que selon ses membres, cette agression était un acte de représailles contre la campagne de l’organisation dénonçant l’octroi de prestations sociales aux personnes qui purgent actuellement des peines pour crimes contre l’humanité.

Le 26 juillet, la Commission interaméricaine des droits humains a condamné cette attaque sur Twitter. Lors de sa dernière visite au Chili en février 2020, la CIDH a fait part de ses préoccupations concernant le nombre d'attaques contre des sites commémoratifs dans diverses régions du Chili, exhortant l'État à enquêter sur ces attaques et à adopter des mesures pour assurer la préservation de ces espaces commémoratifs.

Au cours des 10 derniers mois, Londres 38 a été prise pour cible à plusieurs reprises par des inconnus. Le 18 octobre 2019, une affiche promouvant la justice et la vérité a été volée à l'extérieur du bâtiment de l'organisation, où elle était accrochée. Un peu plus d'une semaine plus tard, le 27 octobre, l'immeuble de Londres 28 a été la cible d'un incendie criminel. Les deux incidents se sont produits pendant les troubles sociaux qui ont touché le pays, auxquels le gouvernement a répondu en déployant l'armée, limitant ainsi la liberté de mouvement et d'association dans de nombreuses villes du Chili pendant plusieurs jours. Les deux attaques contre Londres 38 ont été signalées aux autorités compétentes. Cependant, à ce jour, ni les organes judiciaires ni les organes de sécurité n'ont fait part à Londres 38 de leur intention d'enquêter sur les attaques systématiques contre l'organisation. En avril 2020, une affiche de la Journée internationale de la femme a été retirée du bâtiment de Londres 38 par des membres de l'organisation de droite "Capitalismo Revolucionario", qui a revendiqué le vol le 29 avril dans une vidéo en ligne, qui a depuis été supprimée.

Les sites commémoratifs dans le cône sud en Amérique du Sud sont non seulement importants pour ce qu'ils représentent, la base de la transformation sociale, mais aussi dans le cas du Chili, pour leur importance en tant que sources de preuves dans les procès en cours contre les personnes impliquées dans la dictature. De telles attaques systématiques contre des sites et des espaces commémoratifs, tels que Londres 38, soulignent la nécessité de mettre en œuvre une politique globale de la mémoire collective et historique afin de garantir leur protection par l'État ainsi que le respect et l'autonomie des organisations promouvant la réconciliation historique et la justice.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par les attaques systématiques contre Londres 38. Il semble qu'elles constituent un effort concerté en représailles au travail de l'organisation en faveur de la vérité et pour obtenir justice pour les graves atteintes aux droits humains perpétrées pendant la dictature d'Augusto Pinochet au Chili.