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Nguyen Van Hoa emprisonné pour sept ans

Statut: 
Emprisonné
À propos de la situation

Le 27 novembre 2017, le tribunal populaire de la province de Ha Tinh, au Vietnam, a condamné le défenseur des droits humains Nguyen Van Hoa à sept ans de prison pour avoir dénoncé la catastrophe de déversement toxique provoqué par Formosa en 2016.

À propos de Nguyen Van Hoa

nguyen_van_hoa.jpegNguyen Van Hoa est un blogueur, militant et formateur en sécurité numérique âgé de 22 ans. Il travaille aussi avec Radio Free Asia, une organisation de médias qui donne une information indépendante dans les pays asiatiques où les gouvernements interdisent l'accès à une presse libre. En 2016, le défenseur avait partagé des information en ligne, par le biais de photos, vidéos et articles à propos de la catastrophe chimique toxique provoquée par l'entreprise taïwannaise Formosa Plastics Group dans la province de Ha Tinh au Vietnam, l'une des pires catastrophes environnementales du pays. Il était le premier à diffuser des vidéos en direct des manifestations qui s'en sont suivies contre le gouvernement en utilisant un drone muni d'une caméra vidéo devant l'aciérie Formosa dans la province de Ha Tinh. En octobre 2016, sa vidéo montrant plus de 10 000 manifestants pacifiques est devenue virale sur internet.

29 Novembre 2017
Nguyen Van Hoa condamné à 7 ans de prison

Le 27 novembre 2017, le tribunal populaire de la province de Ha Tinh, au Vietnam, a condamné le défenseur des droits humains Nguyen Van Hoa à sept ans de prison pour avoir dénoncé la catastrophe de déversement toxique provoqué par Formosa en 2016.

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Le 27 novembre 2017, le tribunal populaire de la province de Ha Tinh a reconnu Nguyen Van Hoa coupable de propagande contre l'État, en vertu de l'article 88 du Code pénal, au terme d'un procès qui a duré deux heures et demi, et l'a condamné à sept ans de prison. En outre, il sera assigné à résidence pendant trois ans après la fin de sa peine de prison. L'audience était prévue pour le 28 novembre 2017, mais elle a été avancée de façon inattendue. Nguyen Van Hoa n'a pas été autorisé à voir l'avocat qui le représente à l'audience, et sa famille n'a pas été informée du changement de date de l'audience. Selon les médias publics, il aurait produit des vidéos, photos et articles à propos de la catastrophe Formosa en 2016 dans le but de "faire de la propagande, de déformer les faits et de diffamer le gouvernement".

Nguyen Van Hoa a été arrêté le 11 janvier 2017 en vertu de l'article 258 du Code pénal, et accusé d'avoir "abusé des libertés démocratiques dans le but d'enfreindre les intérêts de l'État". En avril 2017, ces accusations ont été changées en des accusations plus sévères en vertu de l'article 88.

Plusieurs défenseur-ses des droits humains ont été pris pour cible par les autorités vietnamiennes, pour avoir couvert le désastre Formosa en avril 2016, notamment trois défenseur-ses des droits humains qui avaient abordé cette affaire avec une délégation de l'UE à Hanoï. La catastrophe environnementale a provoqué la mort de très nombreux poissons, laissant les pêcheurs et les employés de l'industrie du tourisme sans emploi dans quatre provinces côtières. L'article 88 du Code pénal est fréquemment utilisé contre les défenseur-ses des droits humains qui mettent en lumière les abus perpétrés au Vietnam. Le 29 juin 2017, la défenseuse Nguyen Ngoc Nhu Quynh a été condamnée à 10 ans de prison au terme d'un procès d'une journée devant le tribunal populaire de Nha Trang, dans la province de Khanh Hoa.

Front Line Defenders exhorte les autorités vietnamiennes à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Nguyen Van Hoa et infirmer son inculpation, car Front Line Defenders pense qu'il est pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime en faveur des droits humains;

2. Cesser immédiatement de cibler tous les défenseurs et défenseuses des droits humains au Vietnam et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.