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Nelson La Madrid menacé de mort

Statut: 
Intimidé
À propos de la situation

Le 15 mai 2018, deux policiers ont tenté d'arrêter le défenseur des droits humains et avocat Nelson La Madrid à une gare de bus à Cochabamba. Il devait se rendre de Cochabamba à Lagnillas, où il devait assister  un procès dans l'affaire du projet hydroélectrique de Rositas. Le lendemain, un juge a déclaré que la pétition des communautés autochtones contre le project hydroélectrique Rositas était inadmissible.

Le défenseur des droits humains et avocat Nelson La Madrid reçoit des appels et des messages menaçants depuis qu'il a intenté une action en justice contre l'Empresa Nacional de Electricidad de Bolivia (Entreprise nationale d'électricité de Bolivie) le 28 mars 2018. La plainte vise à empêcher la construction du projet hydroélectrique de Rositas, en se basant sur le fait qu'il n'a pas reçu le consentement libre, préalable et éclairé des communautés autochtones affectées.

À propos du DDH

hrd_nelson_la_madrid.pngNelson La Madrid est avocat et défenseur des droits humains à Cochabamba, en Bolivie; il représente légalement les communautés autochtones Guarani de Tatarenda Nuevo et Yumao dans le procès, qui doit s'ouvrir le 4 avril 2018. Le défenseur assiste les communautés autochtones qui résident dans la province de Santa Cruz à remettre en question la construction du projet hydroélectrique Rositas (Proyecto Hidroeléctrico Rositas) devant la justice.

27 Mai 2018
L'avocat Nelson La Madrid intimidé et un juge déclare l'action populaire contre le projet hydroélectrique Rositas inadmissible

Le 15 mai 2018, deux policiers ont tenté d'arrêter le défenseur des droits humains et avocat Nelson La Madrid à une gare de bus à Cochabamba. Il devait se rendre de Cochabamba à Lagnillas, où il devait assister  un procès dans l'affaire du projet hydroélectrique de Rositas. Le lendemain, un juge a déclaré que l'action populaire des communautés autochtones contre le projet hydroélectrique Rositas était inadmissible.

Le défenseur Nelson La Madrid représente légalement les communautés autochtones de Tatarenda Nuevo et Yumao dans leur affaire contre l'Empresa Nacional de Electricidad de Bolivia ENDE (entreprise nationale d'électricité de Bolivie) pour stopper le projet hydroélectrique Rositas. Le défenseur des droits humains pense que la pression et les actions d'intimidation exercés par l'équipe juridique d'ENDE et le parquet général ont poussé deux juges à se retirer de l'affaire et un troisième à statuer contre l'action populaire, qui aurait garanti la protection des communautés indigènes dont les moyens de subsistance seront gravement affectés par le projet hydroélectrique Rositas.

Le 15 mai 2018, deux policiers ont abordé Nelson La Madrid alors qu'il attendait un bus dans la gare routière. Les deux policiers ont refusé de leur donner des numéros d'identification ou de montrer un mandat d'arrêt au défenseur, mais ils ont insisté pour qu'il les accompagne au poste de police, en raison d'une plainte qui aurait été portée contre lui. Nelson La Madrid a refusé de les suivre sans mandat d'arrêt et, après avoir discuté avec les policiers, ces derniers l'ont laissé partir à la condition qu'il se présente au poste de police de Cochabamba à son retour de Lagunillas. Le défenseur a ensuite été informé qu'aucune plainte n'a été portée contre lui.  Il pense que cet incident visait à l'intimider et à l'empêcher d'assister à une audience dans l'affaire du projet hydroélectrique Rositas.

Le 16 mai 2018, lors de l'audience, le juge Guido Castellon a déclaré que l'action populaire soumise par les communautés de Tatarenda Nuevo et Yumao était inadmissible. Selon le juge, les plaignants doivent remettre en question la loi 940 de 1987, qui autorise la mise en place du projet. Dans son jugement, il a également déclaré que le consentement préalable, libre et informé des communautés autochtones n'avait jamais été bafoué, car le contrat entre le gouvernement bolivien et l'entreprise chinoise en charge du projet hydroélectrique Rositas n'est qu'une proposition pour un futur contrat et qu'il n'est pas encore valide. Nelson La Madrid a déclaré qu'ils feront appel de cette décision devant la cour constitutionnelle.

Front Line Defenders est préoccupée par le taux croissant d'intimidation contre les personnes impliquées dans l'affaire du projet hydroélectrique Rositas. L'intimidation des juges sape le droit des communautés affectées à bénéficier d'un procès indépendant et impartial, tandis que des actes d'intimidation contre Nelson La Madrid sape le droit des communautés à être défendues. Front Line Defenders pense que ces actes d'intimidation contre Nelson La Madrid sont uniquement liés à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.

 

30 Avril 2018
Nouvelle audience dans l'affaire du projet hydroélectrique Rositas après que deux juges se sont eux-mêmes récusés de l'affaire

Lundi 30 avril 2018, le nouveau juge assigné à l'affaire du projet hydroélectrique Rositas présidera l'audience pour déterminer si l'action populaire intentée par les communautés autochtones Guaranis de Tatarenda Nuevo et Yumao est fondée ou non.

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Le défenseur des droits humains Nelson La Madrid représente légalement les deux communautés dans leur action intentée contre l'Empresa Nacional de Electricidad de Bolivia - ENDE (entreprise nationale d'électricité de Bolivie) pour stopper la construction du projet hydroélectrique Rositas. Le défenseur a souligné que deux juges se sont déjà récusés de l'affaire pendant le mois, affirmant que c'était en dehors de leur juridiction. Nelson La Madrid pense que la pression et l'intimidation exercées par l'équipe juridique d'ENDE et le parquet général ont poussé les deux juges à se retirer de l'affaire.

Le 4 avril 2018, dans la ville de Cochabamba, le juge Óscar Ortiz s'est récusé et a ordonné que les actions soient examinées par le président de la cour du département de Santa Cruz. L'affaire a été renvoyée devant le tribunal de Camiri (Juzgado Mixto de Camiri) dans le département de Santa Cruz. Cependant, le 13 avril 2018, le juge Ernesto Valverde, qui a été assigné à l'affaire à Camiri, s'est également récusé pour des raisons de juridiction territoriale, et a ordonné que l'action soit examinée par un autre juge, dans la municipalité de Lagunillas, également située dans le département de Santa Cruz.

L'audience devant le nouveau juge aura lieu le 30 avril 2018. Nelson La Madrid craint que le nouveau juge se récuse aussi de l'affaire, refusant ainsi le droit des communautés de Tatarenda Nuevo et Yumao à la justice, en retardant encore les procédures et en épuisant les ressources des plaignants.

Le 25 avril 2018, le président Bolivien Evo Morales a demandé au tribunal de Santa Cruz de résoudre l'affaire Rositas, déclarant qu'"il ne pouvait pas comprendre comment certaines familles et communautés peuvent être contre les rêves de tout un département". Il a aussi indiqué ne pas avoir reçu d'autres propositions pour mieux protéger les intérêts de ceux qui s'opposent au projet hydroélectrique.

La déclaration du président Morales correspond aux propos du ministre de l'énergie et du président d'ENDE. Lors d'une conférence de presse le 3 avril 2018, le ministre de l'Energie a taxé ceux impliqués dans l'action populaire de "mauvaises personnes" qui ne cherchent qu'une compensation financière au développement de leur département. Il a demandé aux personnes de Santa Cruz de défendre le projet hydroélectrique.

Front Line Defenders est préoccupée par la hausse des actes d'intimidation que subissent les juges qui doivent se charger de l'affaire, car cela bafoue le droit des communautés affectées à bénéficier d'audiences indépendantes et impartiales. Front Line Defenders est également préoccupée par la hausse des persécutions et des actes d'intimidation contre les défenseur-ses de l'environnement et des droits des populations autochtones en Bolivie, notamment les nombreuses déclarations publiques des autorités, qui les exposent au risque d'agressions physiques ou à d'autres campagnes d'intimidation et de harcèlement.

8 Avril 2018
Un juge se récuse lui-même de l'affaire du projet hydroélectrique Rositas après des actes d'intimidation

Le 4 avril 2018, le juge qui était chargé de l'action populaire remettant en cause les activés du projet hydroélectrique Rositas s'est récusé lui-même afin de ne pas statuer sur l'affaire, lors d'une audience qui s'est tenue à Cochabamba en Bolivie. Les défenseur-ses des droits humains qui suivent l'affaire ont indiqué que le juge a été victime d'actes d'intimidation.

Le défenseur des droits humains Nelson La Madrid représente légalement les communautés autochtones Guarani de Tatarenda Nuevo et Yumao, dans la province de Santa Cruz en Bolivie. Le défenseur soutient ces communautés indigènes qui remettent en question devant la justice la construction du Proyecto Hidroeléctrico Rositas (projet hydroélectrique Rositas), développé par l'Empresa Nacional de Electricidad de Bolivia ENDE (entreprise nationale d'électricité de Bolivie) sur leurs territoires, sans leur consentement libre, préalable et éclairé. Les communautés s'opposent au projet car il inonderait environ 45000 hectares de terres, laissant les terres de 12 communautés Guarani (environ 500 familles) sous l'eau. Nelson La Madrid est la cible d'une série de menaces par téléphone à cause de son travail en faveur des communautés.

Le 29 mars, un tribunal civil a accepté l'action populaire et a ordonné à ENDE de suspendre toutes les activités administratives ou juridiques liées à la construction de l'usine hydroélectrique de Rositas jusqu'à ce qu'il statue sur le fondement de la demande. Cependant, lors de l'audience du 4 avril 2018, le juge Óscar Ortiz s'est récusé de l'affaire, soit-disant en raison de la juridiction territoriale, et a ordonné que l'affaire soit examinée par le tribunal de Santa Cruz, en raison de sa proximité avec les communautés autochtones de Tatarenda Nuevo et Yumao. Nelson La Madrid pense que le Juge Óscar Ortiz a fait l'objet de pressions et d'intimidations de la part de l'équipe juridique d'ENDE et du procureur, ce qui l'a poussé à se retirer de l'affaire.

En outre, le 3 avril 2018, le ministre de l'Énergie, Rafael Alarcón, et le président d'ENDE, Joaquín Rodríguez, ont taxé les personnes impliquées dans l'action populaire opposée au projet de "mauvaises personnes" qui ne cherchent qu'à obtenir une compensation financière.

Front Line Defenders fait part de ses inquiétudes concernant les persécutions et les actes d'intimidation croissants contre les défenseur-ses de l'environnement et des droits des populations autochtones en Bolivie, et les risques qu'ils encourent chaque jour pour protéger la terre et les moyens de subsistance des communautés indigènes contre l'impact négatif des projets d'extraction.

3 Avril 2018
Nelson La Madrid menacé de mort à l'approche du procès dans l'affaire du projet hydroélectrique Rositas

Le défenseur des droits humains et avocat Nelson La Madrid reçoit des appels et des messages menaçants  depuis qu'il a intenté une action en justice contre l'Empresa Nacional de Electricidad de Bolivia (Entreprise nationale d'électricité de Bolivie) le 28 mars 2018. La plainte vise à empêcher la construction du projet hydroélectrique de Rositas, en se basant sur le fait qu'il n'a pas reçu le consentement libre, préalable et éclairé des communautés autochtones affectées.

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Le projet hydroélectrique de Rositas menace d'inonder environ 45000 hectares de terres, sur lesquelles vivent douze communautés Guarani (environ 500 familles). L'Entreprise nationale d'électricité de Bolivie tente de mettre en œuvre ce projet sans avoir obtenu l'accord libre, préalable et éclairé des communautés Guarani affectées, comme le requiert le droit international et l'article 30 de la constitution bolivienne.

Le 28 mars 2018, Nelson La Madrid a reçu un appel anonyme lors duquel une personne employant du matériel pour déformer la voix l'a averti qu'il regretterait de poursuivre l'action en justice. Le 31 mars 2018, il a reçu un message disant "si vous insistez, votre Semaine Sainte sera très sainte". Le 2 avril, il a reçu un autre appel anonyme l'avertissant qu'il n'arriverait pas jusqu'au procès.

Nelson La Madrid avait reçu des menaces de mort liées à son travail auprès des communautés Guarani avant d'intenter l'action en justice. En novembre 2017, alors qu'il préparait l'affaire, le défenseur a reçu un message alors qu'il revenait d'une visite dans la communauté de Tatarenda Nuevo. Le message disait: "Bon voyage en bus chéri, tu n'atteindras peut-être pas Cochabamba".

Le 29 mars 2018, un tribunal civil a pris connaissance de l'action en justice et a ordonné à l'entreprise nationale d'électricité de suspendre toutes les activités administratives et juridiques relatives à la construction du projet hydroélectrique Rositas jusqu'à ce qu'un jugement soit rendu.

Le procès doit s'ouvrir le 4 avril et l'avocat en droits humains Nelson La Madrid ainsi que les plaignants des communautés de Tatarenda Nuevo et Yumao craignent que les menaces et les actes de représailles ne prennent de l'ampleur lorsque l'affaire commencera.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par la sécurité du défenseur des droits humains Nelson La Madrid. Front Line Defenders fait part de ses inquiétudes concernant les persécutions et les actes d'intimidation croissants contre les défenseur-ses de l'environnement et des droits des populations autochtones en Bolivie, et les risques qu'ils encourent chaque jour pour protéger la terre et les moyens de subsistance des communautés indigènes contre l'impact adverse des projets d'extraction.

Front Line Defenders exhorte les autorités boliviennes à:

1. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique de Nelson La Madrid, en accord avec le défenseur ;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort proférées contre Nelson La Madrid, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Bolivie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.