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Marco Antonio Ponce cible d'une campagne de diffamation et d'incitation à la violence

Statut: 
Campagne de diffamation
À propos de la situation

Durant le moins de janvier, l'Observatoire vénézuelien des conflits sociaux (OVCS) et plus particulièrement son président, Marco Antonio Ponce, ont été la cible d'une intensification des menaces à leur encontre. De mars 2014, lorsque les incidents ont commencé, au 31 janvier 2019, le défenseur a signalé au moins 68 incidents de sécurité contre lui et son organisation.

À propos de Marco Antonio Ponce

Marco Antonio PonceMarco Antonio Ponce est coordinateur de l'Observatorio Venezolano de Conflictividad Social - OVCS (Observatoire vénézuélien des conflits sociaux), une organisation qui se consacre à la promotion des droits humains et de la dignité humaine au Venezuela. L'OVCS surveille régulièrement les manifestations au Venezuela et la réponse de l'État. Marco Antonio Ponce est expert national et international du droit au rassemblement pacifique.

6 Février 2019
Marco Antonio Ponce cible d'une campagne de diffamation et d'incitation à la violence

Durant le moins de janvier, l'Observatoire vénézuelien des conflits sociaux (OVCS) et plus particulièrement son président, Marco Antonio Ponce, ont été la cible d'une intensification des menaces à leur encontre. De mars 2014, lorsque les incidents ont commencé, au 31 janvier 2019, le défenseur a signalé au moins 68 incidents de sécurité contre lui et son organisation.

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Marco Antonio Ponce est coordinateur de l'Observatorio Venezolano de Conflictividad Social - OVCS (Observatoire vénézuélien des conflits sociaux), une organisation qui se consacre à la promotion des droits humains et de la dignité humaine au Venezuela. L'OVCS surveille régulièrement les manifestations au Venezuela et la réponse de l'État. Marco Antonio Ponce est expert national et international du droit au rassemblement pacifique. En raison de la campagne de diffamation orchestrée en permanence contre lui par de hauts dignitaires, la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) lui a accordé des mesures de précaution en mars 2015.

Marco Antonio Ponce a récemment été informé que son organisation avait été ajoutée à un rapport interne du gouvernement sur le Calendrier d'informations nationales et internationales, préparé par le ministère de la Communication et de l'Information. L'OVCS est mentionné dans une section intitulée "Calendrier de l'opposition : ingérence internationale". Le défenseur craint que le gouvernement les taxent d'"interventionistes", lui et son organisation.

Le 25 janvier 2019, lors de la dernière vague de protestations sociales, le portail gouvernemental en ligne Misión Verdad (Mission vérité) a publié un article intitulé "première politique du "gouvernement parallèle" :  construire un Apartheid au Venezuela". Cet article incluait une image tirée d'une interview de Marco Antonio Ponce, parue sur le média en ligne Vivoplay, dans laquelle il parlait des manifestations qui se sont déroulées les 21 et 22 janvier, et qui ont été lourdement réprimées par les forces gouvernementales. L'article accuse les partis d'opposition et accuse les manifestations d'être des incidents déstabilisateurs financés par les ONG. Il suggère aussi que les ONG "promeuvent et cherchent à étendre la haine et la confrontation au sein des zones populaires de Caracas" et il comprend un lien vers le compte Twitter de l'OVCS.

Front Line Defenders a déjà signalé des attaques similaires contre Marco Antonio Ponce et l'OVCS. En juin 2016, le membre du congrès Diosdado Cabello avait taxé Marco Antonio Ponce de traitre du Venezuela ("Vendepatria") dans son programme hebdomadaire "Con el Mazo Dando". Cette déclaration est due à la participation du défenseur à la 47e Assemblée générale de l'Organisation des États Américains (OEA). Diosdado Cabello avait également donné des informations à propos du vol que le défenseur devait prendre le mois suivant, y compris le siège qu'il devait occuper.

En mai 2016, le quotidien public "Ciudad Caracas, Revolución a Diario", a publié un article intitulé "Les mercenaires internationaux des ONG révélés", qui était illustré d'une photo de Marco Antonio Ponce et indiquait qu'il agissait contre l'intérêt de la nation et incitait à la violence.

Front Line Defenders condamne la publication de la photo et du nom de Marco Antonio Ponce dans ce contexte, ainsi que les graves allégations faites contre le travail de l'OVCS. Compte tenu du climat tendu au Venezuela, ces actes pourraient mettre le défenseur en danger en l'exposant à des représailles de la part d'acteurs étatiques ou privés, notamment à des mesures judiciaires.

Le Venezuela connait une escalade de la violence depuis le 21 janvier 2019, avec une nouvelle vague de très grandes manifestations. Selon la CIDH, entre le 21 et le 31 janvier, les autorités vénézuéliennes ont arrêté 943 personnes dans au moins 22 États, et plus particulièrement dans le district de la capitale, dans les États d'Aragua, Zulia et Bolivar. Au moins 35 personnes ont été tuées.

Depuis 2014, Marco Antonio Ponce est victime de différents types d'attaques à cause de son travail en faveur des droits humains. Cela comprend notamment des actes d'intimidation et de harcèlement, des filatures, la surveillance dans les aéroports, des campagnes de diffamation contre lui et l'OVCS ainsi que la criminalisation du travail de l'OVCS. Le défenseur est accusé d'être un "ennemi de l'État" et un "agent déstabilisateur", en particulier dans le contexte de ses actions avec les mécanismes internationaux de protection, tels que la CIDH ou les Nations Unies.

Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par la campagne de diffamation incessante orchestrée contre Marco Antonio Ponce et le travail qu'il accomplit à travers l'OVCS. Le fait que le nom et la photo de Marco Antonio Ponce soient régulièrement montrés dans les médias publics, accompagnés de commentaires suggérant qu'il représente une menace pour la nation, représente une incitation à la violence et à l'hostilité à son encontre.

Front Line Defenders est également préoccupée par le fait que le gouvernement du Venezuela utilise des mesures punitives pour décourager, punir ou empêcher l'exercice de la liberté d'expression, de rassemblement pacifique et la participation sociale et politique au sens large, ainsi que par les efforts généralisés visant à discréditer et criminaliser toute organisation qui reçoit des fonds étrangers et qui interagit avec des mécanismes internationaux sans tenir compte du travail qu'elle accomplit, notamment les organisations qui cherchent à défendre les droits de tous les Vénézuéliens.