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Veronika Fonova prise pour cible alors qu’elle protestait contre l’interdiction de la manifestation organisée à Almaty à l’occasion de la Journée internationale de la femme

Statut: 
Marche interdite
À propos de la situation

Le 3 février 2024, la défenseuse des droits humains Veronika Fonova a été prise pour cible alors qu’elle organisait une manifestation individuelle dans le centre-ville d’Almaty, afin de sensibiliser le public à l’interdiction par les autorités municipales de la marche 2024 organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Le 21 avril 2023, le tribunal administratif spécialisé inter-district d’Almaty a décidé de soutenir l’interdiction par l’Akimat d’Almaty de la manifestation et de la marche organisées pour la Journée internationale des droits des femmes en 2024. À la suite de cette agression, Veronika Fonova a déposé une plainte auprès de la police.

À propos de l'organisation

8MarchKZ8MarchKZ est une initiative communautaire féministe en faveur des droits humains à Almaty, au Kazakhstan, qui se réunit pour organiser la marche des femmes et féministe annuelle dans la Capitale, le 8 mars. Le comité organisateur de l’initiative comprend un groupe diversifié de défenseuses des droits humains, qui œuvrent pour la promotion et la protection des femmes et les droits des personnes LGBTQI+. La première Marche des femmes à Almaty a eu lieu en 2017.

14 Février 2024
Veronika Fonova prise pour cible alors qu’elle protestait contre l’interdiction de la manifestation organisée à Almaty à l’occasion de la Journée internationale de la femme

Le 3 février 2024, la défenseuse des droits humains Veronika Fonova a été prise pour cible alors qu’elle organisait une manifestation individuelle dans le centre-ville d’Almaty, afin de sensibiliser le public à l’interdiction par les autorités municipales de la marche 2024 organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Le 21 avril 2023, le tribunal administratif spécialisé inter-district d’Almaty a décidé de soutenir l’interdiction par l’Akimat d’Almaty de la manifestation et de la marche organisées pour la Journée internationale des droits des femmes en 2024. À la suite de cette agression, Veronika Fonova a déposé une plainte auprès de la police.

Veronika Fonova est une militante féministe et une défenseuse des droits humains originaire d’Almaty, au Kazakhstan. Elle est l’un des membres fondateurs de 8MarchKZ, un mouvement féministe populaire qui se réunit pour organiser la marche annuelle des femmes et des féministes à Almaty à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Le comité d’organisation de l’initiative comprend un groupe diversifié de défenseuses des droits humains qui œuvrent pour la promotion et la protection des droits des femmes et des LGBTQI+. La première Marche des femmes à Almaty a eu lieu en 2017. Veronika est également membre fondatrice de KazFem, un collectif féministe qui s’attache à modifier le discours public sur la violence domestique au Kazakhstan.

Le 3 février 2024, la défenseuse des droits humains Veronika Fonova a manifesté seule dans le centre-ville d’Almaty, au Kazakhstan, après avoir obtenu l’autorisation des autorités municipales. Elle brandissait une pancarte en langues kazakhe et russe appelant à la liberté de réunion et pour la promotion de la criminalisation de la violence domestique. On pouvait également lire : « Nous avons besoin d’une manifestation le 8 mars ». Alors que les amis de Veronika Fonova enregistraient une vidéo d’elle en train de tenir sa pancarte et d’expliquer son message, un homme portant un masque médical l’a poussée, a tenté de la frapper et lui a arraché la pancarte. L’agresseur a également appelé la police. La police est arrivée sur place et a recueilli les déclarations de Veronika Fonova et de son agresseur.

Les défenseuses des droits humains de 8MarchKz ont suggéré qu’il s’agissait d’une attaque orchestrée. Une telle attaque pourrait servir de prétexte pour justifier la décision des autorités de la ville d’Almaty d’interdire la manifestation pacifique parce qu’elle constitue une menace pour la sécurité publique. Peu avant, le 1er février 2024, 8MarchKZ a tenu une conférence de presse au Club de la presse d’Almaty, au cours de laquelle les représentants ont présenté la chronologie de leur conflit avec les autorités de la ville, qui a débuté en avril 2023, discuté de la résistance systémique de la part des autorités et évoqué publiquement les questions de sécurité que les organisatrices ont en tête pour la manifestation qu’elles ont envisagée. Elles ont également insisté sur la nécessité de créer des espaces où les femmes peuvent faire entendre leur voix et ont répété que la sécurité des femmes au Kazakhstan — le thème de la manifestation de 2024 — est une question urgente dans le pays.

En mars 2023, juste après la manifestation organisée à Almaty à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, 8MarchKZ a demandé une autorisation pour la manifestation 2024 intitulée « Pour les droits des femmes kazakhes ». En avril 2023, les autorités municipales d’Almaty ont refusé de délivrer l’autorisation, invoquant une menace importante pour la sécurité et l’ordre public. Les défenseuses des droits humains de 8MarchKZ ont contesté cette décision devant les tribunaux ; en avril 2023, le tribunal administratif spécialisé inter-district d’Almaty a statué en faveur de l’interdiction de la marche du 8 mars 2024 par les autorités municipales. En juin 2023, les représentants de 8MarchKZ ont fait appel de cette décision et en septembre, la cour a refusé de lever l’interdiction. En décembre 2023 et janvier 2024, les représentantes de 8MarchKZ ont demandé une autre autorisation pour leur manifestation pacifique, annonçant que le nouveau thème de la manifestation serait « Pour la sûreté et la sécurité des femmes au Kazakhstan » ; ces deux demandes ont été rejetées par les autorités de la ville d’Almaty, invoquant le même motif de « menace de trouble à l’ordre public ».

Front Line Defenders condamne l’attaque contre la défenseuse des droits humains Veronika Fonova et demande instamment aux autorités kazakhes d’enquêter rapidement sur cette tentative d’agression et de traduire les personnes responsables en justice. Dans le même temps, Front Line Defenders demande instamment aux autorités kazakhes de ne pas utiliser cette attaque contre Veronika Fonova pour justifier leur refus de la Marche des Femmes 2024. Front Line Defenders condamne de nouveau le refus des autorités de la ville d’Almaty de reconnaître le droit à la liberté de réunion pacifique des défenseuses des droits des femmes et des féministes de 8MarchKZ. Front Line Defenders appelle les autorités du Kazakhstan à s’assurer que l’initiative féministe 8MarchKZ puisse exercer son droit à protéger et promouvoir les droits des femmes et les programmes féministes, et à se rassembler et marcher pacifiquement pour la cause de la Journée internationale des droits des femmes.

28 Avril 2023
Les autorités locales interdisent la Marche des femmes 2024 à Almaty

Le 21 avril 2023, le Tribunal administratif spécial inter-districts d’Almaty a statué en faveur de l’interdiction de la Journée internationale des droits des femmes en 2024 par l’Akimat (administration locale) de la ville d’Almaty ; c’est donc la troisième année consécutive que la marche est interdite.

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8MarchKZ est une initiative communautaire féministe en faveur des droits humains à Almaty, au Kazakhstan, qui se réunit pour organiser la marche des femmes et féministe annuelle dans la Capitale, le 8 mars. Le comité organisateur de l’initiative comprend un groupe diversifié de défenseuses des droits humains, qui œuvrent pour la promotion et la protection des femmes et les droits des personnes LGBTQI+. La première Marche des femmes à Almaty a eu lieu en 2017.

Le 20 mars 2023, l’initiative de 8MarchKZ a présenté une notification à l’Akimat au sujet de la tenue d’une marche des femmes le 8 mars 2024, l’objectif thématique de la marche étant « pour les droits des femmes du Kazakhstan », mais l’Akimat d’Almaty a refusé cette demande. Lors d’une audience du 12 avril 2023, l’Akim (gouverneur local) d’Almaty, Erbolat Dosayev, a justifié la décision de désavouer la marche en déclarant qu’elle constitue une menace pour la sécurité publique. L’Akim d’Almaty a fait valoir que l’Akimat a reçu des courriers dans lesquels un représentant non identifié d’un groupe appelé « Sur la légalisation des véhicules étrangers » et un citoyen inquiet de la région du Turkestan, faisaient part de leurs préoccupations et appelaient à l’interdiction de « l’organisation de manifestations pacifiques dans la ville d’Almaty par le mouvement féministe ». Finalement, le 21 avril 2023, le Tribunal administratif spécial d’Almaty a statué en faveur de l’interdiction de la Marche des Femmes en 2024 par l’Akimat de la ville d’Almaty.

Les instances dirigeantes locales d’Almaty refusent régulièrement aux défenseuses des droits humains de marcher à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. En 2022, l’Akimat d’Almaty a refusé d’approuver une marche des femmes en raison de présumés travaux routiers le long du trajet du cortège. Les défenseuses des droits humains de 8MarchKZ ont toutefois indiqué qu’il n’y avait aucun travail de voirie le 8 mars. En 2023, l’Akimat d’Almaty a de nouveau refusé d’approuver la marche, affirmant que la route et le créneau horaire suggérés étaient déjà réservés par un autre acteur de la société civile.

Les défenseuses des droits humains qui organisent la Marche des femmes le 8 mars sont également ciblées à cause leur travail en faveur des droits humains. En 2019, certaines organisatrices qui avaient soumis des demandes individuelles à l’Akimat pour la marche ont été menacées d’être expulsées de leurs établissements d’enseignement à moins qu’elles ne se rétractent. En 2020, deux des organisatrices de la marche, les défenseuses des droits humains Fariza Ozpan et Arina Osinovskaya, ont été condamnées à payer une amende pour avoir brûlé une couronne de fleurs pour la commémoration des victimes de la violence sexiste. Arina Osinovskaya a dû payer une amende de 66 000 KZT (environ 119 EUR) et Farisa Ospan de 13 000 KZT (environ 26 EUR).

Front Line Defenders condamne le refus de l’Akimat d’Almaty d’approuver la marche des femmes en 2024, ainsi que leur déni du droit à la liberté de réunion pacifique aux défenseuses féministes et des droits des femmes. Front Line Defenders appelle les autorités du Kazakhstan à faire en sorte que l’initiative féministe 8MarchKZ puisse exercer ses droits à protéger et promouvoir les droits des femmes, les questions féministes, et à se rassembler et à marcher pacifiquement pour la cause à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.