Back to top

La DDH LGBTI Sandra Ntebi cible de harcèlement persistant

Statut: 
Agressée
À propos de la situation

Le 16 août 2016, Sandra Ntebi rentrait chez elle en voiture après une conférence de presse lorsqu'un autre conducteur a volontairement percuté son véhicule, ce qui a causé des dégâts. Depuis la dispersion de la marche des fiertés LGBTI à Kampala le 4 août 2016, Sandra Ntebi est victime de harcèlement.

Download the Urgent Appeal (PDF)

À propos de Sandra Ntebi

Sandra Ntebi est une militante LGBTI qui travaille notamment pour l'Ugandan LGBT Security Committe (comité ougandais de sécurité LGBT) et Sexual Minorities of Uganda -SMUG (minorités sexuelles d'Ouganda). Au quotidien, elle dénonce les menaces proférées contre ses collègues de la communauté LGBTI ougandaise, elle gère une hotline de soutien aux personnes LGBTI en danger et les aide à trouver un logement alternatif et sûr.

17 Août 2016
La défenseuse des droits humains LGBTI Sandra Ntebi cible de harcèlement persistant

Le 16 août 2016, Sandra Ntebi rentrait chez elle en voiture après une conférence de presse lorsqu'un autre conducteur a volontairement percuté son véhicule, ce qui a causé des dégâts. Depuis la dispersion de la marche des fiertés LGBTI à Kampala le 4 août 2016, Sandra Ntebi est victime de harcèlement.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Le 4 août 2016 vers 23h, lors de la marche des fiertés LGBTI dans la boite de nuit Venom à Kabalagala, Kampala, la police a fait irruption, a interrompu l'évènement, harcelé les participants, les a enfermés à l'intérieur de la boite de nuit pendant une heure et a saisi leurs biens personnels, notamment les téléphones portables, sans mandat. En outre les policiers auraient harcelé sexuellement des personnes transgenres qui étaient présentes en les pelotant et en prenant des photos d'elles sans leur accord, tout en menaçant de publier les photos et de révéler leurs identités. La police a affirmé que l'évènement violait les principes de la loi de 2013 sur la gestion de l'ordre public. Sandra Ntebi a tenté de parler avec les policiers à leur arrivée, cependant, elle a été arrêtée avec 15 autres organisateurs de l'évènement et défenseur-ses, et conduite au poste de Kabalagala, où ils ont tous les 16 été détenus toute la nuit. Pendant la détention, des policiers ont frappé Sandra Ntebi et ont refusé qu'elle contacte son avocat.

Lorsqu'elle a été libérée sans charge le 5 août 2016, Sandra Ntebi a commencé à être harcelée par téléphone, sms et en personne, par des policiers et des civils. Le ministre d'État pour l'éthique et l'intégrité, le révérant Père Simon Lokodo, s'est rendu au poste de police après la libération des 16 personnes et a demandé qu'elles soient reconduites au poste. Depuis, des policiers harcèlent sans relâche Sandra Ntebi par téléphone et sms, afin qu'elle se présente au poste, et ce bien qu'il n'y ait eu aucune demande officielle du département. Ses avocats lui ont conseillé de ne pas se rendre au poste.

Le 16 août 2016, une coalition d'organisations a organisé une conférence de presse à l'hôtel Fairway à Kampala, à propos de l'interruption de l'évènement du 4 août par la police. Alors que Sandra Ntebi rentrait chez elle après la conférence de presse, un autre conducteur a percuté sa voiture et l'a endommagée. La personne est sortie de sa voiture et a demandé que la défenseuse se rende au poste de police. Sandra Ntebi a refusé et est rentrée chez elle sans s'arrêter en chemin.
 
Front Line Defenders reconnait que le harcèlement subit par Sandra Ntebi fait partie d'une vaste tendance de harcèlement et de menaces en Ouganda contre les défenseur-ses des droits humains et une répression de la société civile, notamment de la communauté LGBTI. Front Line Defenders craint que le harcèlement à l'encontre de Sandra Ntebi soit politiquement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits LGBTI, et exhorte les autorités ougandaises à respecter leurs responsabilités de protection envers les droits humains, conformément aux documents dont le pays est signataire, tels que le PIDCP.

Front Line Defenders exhorte les autorités ougandaises à:

1. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Sandra Ntebi;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces et le harcèlement de Sandra Ntebi, ainsi que sur les mauvais traitements qu'elle a subis lorsqu'elle était en détention préventive, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Ouganda, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.