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Lee Ming-che rentre à Taïwan après avoir purgé sa peine

Statut: 
condamné
À propos de la situation

Le 15 avril 2022, le défenseur des droits humains taïwanais Lee Ming-che est retourné à Taïwan après avoir purgé une peine arbitraire de cinq ans en Chine continentale.

Le 28 novembre 2017, le tribunal intermédiaire de Yueyang, dans la province d'Hunan en Chine, a reconnu le défenseur des droits humains taïwanais Lee Ming-che (李明哲) coupable de "subversion du pouvoir de l'État". Il a été condamné à cinq ans de prison, assorti de deux ans de privation de droits politiques en Chine. Lors de la lecture du verdict, il a renoncé à son droit de faire appel. Le ressortissant chinois Peng Yuhua (彭宇华), jugé avec le défenseur, a été condamné à sept ans de prison pour les mêmes charges. Lee Ming-che est détenu au secret depuis plus de huit mois, depuis son arrestation à Macao le 19 mars 2017.

À propos de Lee Ming-che

lee_ming-cheh.jpgLee Ming-che est administrateur à l'université communautaire de Wenshan, où il soutient activement les droits humains, la démocratie et le travail d'organisations non gouvernementales. Il est membre du Parti démocratique progressiste de Taïwan. Le militantisme de Lee Ming-che est axé à la fois sur la Chine et sur Taïwan; il organise un forum de conversation sur la justice transitionnelle à Taïwan et il plaide et soutient d'autres familles d'avocats en droits humains en Chine.

22 Avril 2022
Lee Ming-che rentre à Taïwan après avoir purgé sa peine

Le 15 avril 2022, le défenseur des droits humains taïwanais Lee Ming-che est retourné à Taïwan après avoir purgé une peine arbitraire de cinq ans en Chine continentale.

Dans une déclaration commune publiée après son retour, le défenseur des droits humains et son épouse, Lee Ching-yu, ont remercié les personnes et les organisations, à Taïwan et ailleurs, de l’avoir soutenu et ont fait campagne pour sa libération au cours des cinq dernières années. Ils ont déclaré que, même si leur propre calvaire est terminé, d’innombrables personnes continuent de subir des violations des droits humains en Chine continentale.

6 Décembre 2017
Lee Ming-che condamné à cinq ans de prison

Le 28 novembre 2017, le tribunal intermédiaire de Yueyang, dans la province d'Hunan en Chine, a reconnu le défenseur des droits humains taïwanais Lee Ming-che (李明哲) coupable de "subversion du pouvoir de l'État". Il a été condamné à cinq ans de prison, assorti de deux ans de privation de droits politiques en Chine. Lors de la lecture du verdict, il a renoncé à son droit de faire appel. Le ressortissant chinois Peng Yuhua (彭宇华), jugé avec le défenseur, a été condamné à sept ans de prison pour les mêmes charges. Lee Ming-che est détenu au secret depuis plus de huit mois, depuis son arrestation à Macao le 19 mars 2017.

Avant son arrestation, Lee Ming-che était administrateur au Wenshan Community College, où il soutenait activement les droits humains et la démocratie, et le travail des organisations non gouvernementales. Il est également membre du Parti démocrate progressiste à Taïwan. L'activisme du défenseur se concentre sur Taïwan et sur la Chine. Avant, il s'occupait d'un forum sur internet consacré à la justice transitionnelle à Taïwan et apportait un soutien aux familles des avocats en droits humains chinois emprisonnés par les autorités en Chine.

Lee Ming-che est le premier citoyen taïwanais à être inculpé en vertu de la loi chinoise pour "subversion du pouvoir de l'État". Il est également le 1er employé d'une organisation non gouvernementale (ONG) étrangère à être arrêté en vertu de la loi chinoise sur la gestion des ONG étrangères, depuis son entrée en vigueur début 2017. Les personnes qui soutiennent Lee Ming-che pensent que son arrestation visait, en partie, à montrer que les autorités chinoises sont engagées à limiter l'implication des acteurs étrangers dans les questions relatives aux droits humains en Chine.

Depuis son arrestation à l'aéroport international de Macao le 19 mars 2017, le défenseur n'est pas autorisé à communiquer avec sa famille ou des avocats qui n'ont pas été nommés par l'État. Lors de son procès du 11 septembre, Lee Ming-che a avoué avoir "diffusé des théories malveillantes qui attaquent et diffament le gouvernement chinois, le Parti communiste chinois et l'actuel système politique chinois", et d'avoir "incité à la subversion du pouvoir de l'État" par le biais de la promotion de la démocratie occidentale sur les réseaux sociaux et les groupes de messagerie instantanée. La famille de Lee Ming-che pense qu'il s'agit d'aveux forcés, une tactique fréquemment employée par les autorités chinoises pour harceler, intimider et décrédibiliser les défenseur-ses des droits humains. Après le procès du 11 septembre, le tribunal de Yueyang a diffusé une vidéo des aveux sur internet.

Front Line Defenders pense que l'acharnement judiciaire de Lee Ming-che par les autorités chinoises n'est qu'un moyen visant à entraver son travail pacifique en faveur des droits humains en Chine et à intimider d'autres défenseur-ses qui œuvrent pour les droits des citoyens chinois. Front Line Defenders appelle le gouvernement chinois à mettre fin à la persécution du défenseur et à lui rendre immédiatement sa liberté.

 

15 Septembre 2017
Procès de Lee Ming-Che

Le 11 septembre 2017 à 9h30, le tribunal intermédiaire de Yueyang dans la province d'Hunan, a ouvert le procès de Lee Ming-che (李明哲) pour "subversion du pouvoir de l'État". Le défenseur a plaidé coupable de ces accusations. La femme de Lee Ming-che et d'autres associés pensent que ces aveux ont été obtenus sous la contrainte des autorités chinoises. Le défenseur est détenu au secret depuis son arrestation le 19 mars 2017.

Lors de l'audience, Lee Ming-che a plaidé coupable de ces accusations. Lee Ming-che a avoué avoir "diffusé des articles et des essais qui attaquent et diffament de façon malveillante le gouvernement chinois, le parti communiste chinois et l'actuel système politique Chinois", et avoir "incité à la subversion du pouvoir de l'État". Ces aveux ont été filmés et publiés en ligne. La femme de Lee Ming-che, Lee Chin-Yu (李凈瑜), et d'autres associés du défenseur pensent que ces aveux ont été obtenus sous la contrainte des autorités chinoises. Le défenseur est détenu au secret depuis son arrestation le 19 mars 2017.

Les informations à propos de l'état de Lee Ming-che et de l'endroit où il se trouve sont très limitées depuis son arrestation. Sa femme Lee Ching-yu n'a été informée de la date de son procès que le 7 septembre, par le biais de l'agence taïwanaise de coordination inter-détroit, le Conseil des affaires continentales. Avant l'annonce de la date par le tribunal, Lee Chin-yu devait participer à une rencontre avec le Groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées le 12 septembre, lors de la 36e session du Conseil des droits de l'Homme à Genève. Lorsqu'elle a appris la date du procès de son mari, Lee Ching-yu a été contrainte d'annuler son voyage.

Front Line Defenders condamne le procès de Lee Ming-che et sa privation de liberté. Front Line Defenders appelle les autorités chinoises à libérer immédiatement Lee Ming-che et abandonner immédiatement toutes les charges portées contre lui, car il semble que le défenseur soit pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime en faveur des droits humains.

31 Mai 2017
Lee Ming-che officiellement arrêté par les autorités chinoises

Selon une dépêche publiée vendredi 26 mai dans la soirée, les autorités de la province de Hunan en Chine, ont arrêté le défenseur des droits humains taïwanais Lee Ming-che (李明哲). La famille, les amis et plusieurs ONG taïwanaises ont tenté d'avoir des informations à propos de Lee Ming-che et sur l'endroit où il se trouve depuis qu'il a été arrêté par les autorités chinoises le 19 mars 2017 lors d'un voyage en République Populaire de Chine. Le défenseur est détenu et suspecté de subversion du pouvoir de l'État, une infraction grave en vertu du droit chinois et un instrument judiciaire fréquemment employé par les autorités chinoises contre les défenseur-ses des droits humains.

Bien que Lee Ming-che ait disparu le 19 mars 2017, sa famille n'a été informée de sa détention que huit jours plus tard, lorsque les autorités taïwanaises ont informé la femme du défenseur que ce dernier faisait l'objet d'une enquête des forces de sécurité chinoises. Depuis, la famille du défenseur, ses collègues et des ONG locales et internationales militent pour la libération de Lee Ming-che, ainsi que pour obtenir des informations sur l'endroit où il se trouve et sur les circonstances de sa détention.

Soixante et onze jours après sa disparition, les médias chinois ont indiqué que Lee Ming-che est suspecté du crime de subversion du pouvoir de l'État et qu'il a été officiellement arrêté par les autorités de la province d'Hunan. Un porte parole de la sécurité chinoise, An Fengshan, a déclaré que le défenseur avait créé des organisations illégales et qu'il planifiait et menait des activités subversives en Chine continentale depuis 2012. Le rapport indique également que le défenseur a déjà tout avoué pendant un interrogatoire.

Le défenseur est toujours détenu au secret depuis sa disparition le 19 mars 2017. En vertu du droit chinois, les autorités peuvent arrêter une personne le temps d'une enquête de sept mois à compter de la date de l'arrestation. Dans les affaires relatives à des accusations de subversion du pouvoir de l'État, les autorités chinoises utilisent souvent le prétexte du "secret d'État" pour interdire les avocats de rendre visite ou de communiquer avec leur client. Compte tenu de ces conditions de détention opaques, Lee Ming-che risque que ses droits procéduriers soient bafoués, et il risque aussi d'être torturé, maltraité et contraint de faire des aveux forcés.

 

28 Mars 2017
Lee Ming-che détenu par les autorités chinoises

Le 27 mars 2017, neuf jours après la disparition du défenseur des droits humains taïwanais Lee Ming-che (李明哲), nous avons eu la confirmation qu'il est actuellement détenu par les autorités chinoises. Le défenseur se rendait en République Populaire de Chine pour des raisons personnelles liées à la maladie d'un membre de sa famille proche.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Le 27 mars 2017, neuf jours après la disparition de Lee Ming-che, les autorités taïwanaises ont informé la femme du défenseur, Lee Ching-yu, que celui-ci est détenu par les forces de sécurité chinoises. Sa famille et ses amis cherchaient à savoir où se trouvait Lee Ming-che depuis le 19 mars, lorsqu'il ne s'est pas présenté à un rendez-vous avec un ami qui était venu l'accueillir dans le hall d'arrivée de l'aéroport international de Macau. Lee Ming-che avait embarqué à bord d'un vol sur Evergreen Airlines à Taïwan à destination de la région administrative spéciale à Macau vers 8h dimanche 19 mars 2017, et il devait atterrir à Macau à 10h40. Sa famille a aussi pu apprendre d'après les registres de l'immigration que, bien qu'il ne soit pas apparu à l'aéroport de Macao, Lee Ming-che a traversé de l'ile de Macau vers la Chine continentale plus tard dans la matinée du 19 mars 2017. Il a traversé accompagné des forces de sécurité chinoises.

Outre sa privation de liberté, la santé de Lee Ming-che est en danger tant qu'il est détenu. Le défenseur souffre d'hypertension artérielle et sa femme est très inquiète concernant son accès aux médicaments.

Front Line Defenders est profondément préoccupée et condamne fermement l'enlèvement et la détention au secret de Lee Ming-che, car il semble que cela soit uniquement lié à ses activités pacifiques visant à encourager le travail des défenseur-ses des droits humains, de la société civile et des organisations non gouvernementales.

Front Line Defenders exhorte les autorités de Chine à :

1. Libérer immédiatement et sans condition Lee Ming-che;

2. Assurer que le traitement de Lee Ming-che pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de Détention ou Emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;

3. Assurer que Lee Ming-che puisse avoir accès aux représentants de la Straits Exchange Foundation, un organisme taïwanais chargé de problèmes qui suscitent des préoccupations communes entre Taïwan et la Chine;

4. Informer la famille et les avocats de Lee Ming-che du lieu où il est détenu ainsi que des raisons de sa détention, et les laisser immédiatement le voir sans restrictions;

5. Fournir le traitement médical nécessaire à Lee Ming-che;

6. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains en Chine puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.