L'assassinat d'un DDH du Movimiento Ríos Vivos Antioquia est la dernière attaque en date contre l'organisation
Le 2 mai 2018, le défenseur des droits humains Hugo Albeiro George Pérez a été tué par balle par des inconnus alors qu'il participait à une manifestation pacifique contre l'impact du projet hydroélectrique Hidroituango dans le département d'Antioquia en Colombie. Le neveu du défenseur, Domar Egidio Zapata George, a aussi été tué dans cette attaque.
Le Movimiento Ríos Vivos Antioquia (MRVA) est un mouvement de défense des droits humains composé de 15 associations et familles affectées par l'industrie de l'extraction en Colombie. Le mouvement surveille l'impact environnemental et les violations des droits humains qui découlent de la construction de barrages hydroélectriques dans les départements d'Huila, Antioquia, Caldas et Santander. Le MRVA dénonce l'impact négatif d'"Hidroituango", un projet hydroélectrique sur le fleuve Cauca, dans le département d'Antioquia, mis en place par l'entreprise publique de Medellin (Empresa Públicas de Medellin – EPM), qui affecte plus de 26 hectares de terres dans 19 municipalités de la région.
Le 4 mai 2018, des policiers ont assisté aux funérailles d'Hugo Albeiro George Pérez afin d'interroger sa veuve, Luciriam Hernández, sur la participation d'autres défenseur-ses des droits humains au sein du Movimiento Ríos Vivos Antioquia (MRVA), et de demander plus de détails à propos de son meurtre. Des représentants du Département de police d'Antioquia ont publiquement déclaré qu'Hugo Albeiro George Pérez n'était pas défenseur des droits humains ou membre du MRVA et que son meurtre était lié à une question irrésolue concernant ses terres à Puerto Valdivia.
Hugo Albeiro George Pérez était leader du MRVA depuis la création du mouvement, lorsque Empresas Públicas de Medellin – EPM a commencé à menacer les moyens de subsistance des communautés paysannes à Puerto Valdivia, et a commencé à les exproprier de leurs terres, afin de lancer le projet hydroélectrique Hidroituango. La famille du défenseur vit à Puerto Valdivia depuis 52 ans, et travaille dans la propriété de Manzanares, près du fleuve Cauca.
Le 2 mai 2018, Hugo Albeiro George Pérez a été abattu alors qu'il participait à une manifestation pacifique contre l'impact du projet hydroélectrique Hidroituango. Lors de son enterrement le 4 mai, des policiers ont insisté pour interroger sa veuve à propos de ses activités au sein du MRVA. Le MRVA a indiqué que les policiers avaient profité de la vulnérabilité de la famille pour faire pression et menacer la veuve de Hugo Albeiro George Pérez, afin qu'elle les accompagne pour un interrogatoire plus approfondi.
Les représentants de l'EMP ont dit que l'entreprise avait accordé des mesures de réparation aux personnes affectées par le project hydroélectrique Hidroituango et que les affirmations de la famille George, qui dit souffrir en raison de la construction du projet, sont infondées. La famille George a déclaré avoir reçu un paiement de l'EMP suite aux dégâts infligés à certaines de leurs cultures, mais elle dément avoir reçu une compensation pour la perte d'autres activités économiques, telle que la pêche artisanale ou le "barequeo" (activités minières artisanale).
Front Line Defenders fait part de ses préoccupations concernant la campagne de diffamation menée contre le défenseur des droits humains décédé Hugo Albeiro George Pérez, et fait part de ses inquiétudes concernant le harcèlement, les attaques et la criminalisation subis par les membres du Movimient Rios Vivos Antioquia depuis plusieurs mois.
Le 2 mai 2018, le défenseur des droits humains Hugo Albeiro George Pérez a été tué par balle par des inconnus alors qu'il participait à une manifestation pacifique contre l'impact du projet hydroélectrique Hidroituango dans le département d'Antioquia en Colombie. Le neveu du défenseur, Domar Egidio Zapata George, a aussi été tué dans cette attaque.
Hugo Albeiro George Pérez était membre de l'Asociación de Víctimas y Afectados por Megaproyectos ASVAM El Aro, dans la municipalité d'Ituango, qui fait partie du Movimiento Ríos Vivos Antioquia (MRVA). MRVA est un mouvement de défense des droits humains composé de 15 associations affectées par les industries extractives en Colombie; l'organisation surveille les violations des droits humains et contre l'environnement liées à la construction de projets hydroélectriques. Le MRVA dénonce l'impact négatif du projet hydroélectrique Hiroituango, en cours de construction sur le fleuve Cauca, près d'Ituango, dans le département d'Antioquia.
Le MRVA affirme que le projet hydroélectrique Hidroituango a mené des activités illégales d'exploitation forestière et déversé des déchets dangereux sans prendre en compte l'impact environnemental et sur les populations locales. Le fleuve Cauca est d'une très grande importance pour la culture et l'économie des communautés locales, qui doivent désormais faire face à des risques quotidiens d'inondation et de glissements de terrain qui menacent leurs maisons et leurs moyens de subsistance. Ces communautés font également parties des communautés les plus affectées par le conflit colombien; certaines ont été victimes et témoins de disparitions, massacres, tortures et assassinats perpétrés par des groupes armés. Le projet menace d'inonder les fosses communes, où les corps qui n'ont pas été identifiés ont été enterrés pendant le conflit. Cela pourrait entraver les futures enquêtes sur les violences commises durant le conflit armé qui seront ouvertes dans le cadre du système de justice transitionnelle en Colombie.
La manifestation du 2 mai 2018 était organisée par les communautés de Puerto Valdivia, qui sont plus particulièrement préoccupées par la construction du mur du barrage, qui selon elles, pourrait entrainer la destruction des terres et des propriétés locales.
Le projet hydroélectrique Hidroituango, mené par l'Empresa Públicas de Medellin – EPM, affecte plus de 26 hectares de terres dans 19 municipalités. L'EPM n'aurait proposé aucune forme de dédommagement aux communautés affectées par le projet, et les défenseur-ses des droits humains indiquent qu'elle continue à ne pas respecter ses obligations en vertu de la licence environnementale accordée par l'État.
Dans le cadre de l'opposition à l'impact du projet hydroélectrique Hidroituango, 152 attaques contre des membres du MRVA ont été recensées, dont celle contre Hugo Albeiro George Pérez. Trois personnes ont été tuées, deux ont survécu à des tentatives de meurtre, et 63 personnes ont été menacées et harcelées par les forces paramilitaires. Il y a eu deux attaques avec des explosifs et deux cas de torture. Les membres du MRVA ont été la cible de 17 campagnes de diffamation, de 10 affaires de discrimination en raison de liens avec les activités du MRVA, une tentative de disparition forcée et deux affaires de harcèlement.
Les attaques contre les membres du MRVA ne sont pas le fait d'un seul groupe, mais les entreprises de sécurité privée engagées par l'EPM et les groupes armés illégaux représentent une plus grande menace pour les personnes liées au MRVA. Le MRVA a mis en place un plan de prévention et de protection avec l'aide du ministère de l'Intérieur, qui a accepté d'adopter des mesures politiques et matérielles pour contribuer à la sécurité des communautés d'Antioquia. Cependant, ces mesures n'ont jamais été appliquées.
Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat du défenseur des droits humains Hugo Albeiro George Pérez, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail avec le MRVA. Front Line Defenders est également très préoccupée par les risques et les menaces qui pèsent quotidiennement contre les membres du MRVA, à cause de leur travail en faveur de l'environnement et du droit à la terre des communautés de Puerto Valdivia, à Antioquia, qui s'opposent au projet hidroituango.
