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Acharnement judiciaire contre des étudiant-es défenseur-ses des droits humains

Statut: 
Libéré de Prison
À propos de la situation

Le 8 août 2018, plusieurs étudiant-es défenseur-ses des droits humains de plusieurs universités de Téhéran et de Tabriz ont été condamnés à de lourdes peines pour avoir participé à des manifestations. Plusieurs manifestations organisées par des syndicats étudiants avaient été organisées en janvier 2018 ; plus de 150 étudiants avaient été arbitrairement détenus par le ministère des Renseignements et l'organisation pour la protection du renseignement du corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Bien que la plupart aient été libérés par la suite, un grand nombre d'entre eux ont été accusés.

À propos de Pedram Pazireh

Pedram PazirehPedram Pazireh est étudiant en anthropologie à l'université de Téhéran et vice président du syndicat des étudiants.

8 Août 2018
Acharnement judiciaire contre des étudiant-es défenseur-ses des droits humains

Le 8 août 2018, plusieurs étudiant-es défenseur-ses des droits humains de plusieurs universités de Téhéran et de Tabriz ont été condamnés à de lourdes peines pour avoir participé à des manifestations. Plusieurs manifestations organisées par des syndicats étudiants avaient été organisées en janvier 2018 ; plus de 150 étudiants avaient été arbitrairement détenus par le ministère des Renseignements et l'organisation pour la protection du renseignement du corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Bien que la plupart aient été libérés par la suite, un grand nombre d'entre eux ont été accusés.

Les syndicats étudiants sont un moyen vital d'expression pour les étudiants et les associations étudiantes, car ils amplifient leurs voix en organisant des manifestations pacifiques et en présentant les plaintes des étudiants aux représentants de l'université. Les manifestations en question étaient organisées contre la privatisation de l'éducation et de la corruption financière qui affectent les étudiants.

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Avant le 31 juillet 2018, près de 20 étudiants ont été condamnés à des peines inéquitables pour avoir manifesté pacifiquement, tandis que cinq autres sont toujours arbitrairement détenus en attendant leur procès ; de nombreux autres ont été libérés sans charge. Le 29 juillet 2018, Pedram Pazireh, vice-président du syndicat étudiant de l'université de Téhéran a été condamné à sept ans de prison et 74 coups de fouet pour "collusion contre la sécurité nationale" et "propagande contre l'État", par le juge Moghiseh de la branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran.

Le 10 juillet 2018, Roya Saghiri, un étudiant militant de l'université de Tabriz, a été condamné à 23 mois de prison pour "propagande contre l'État et insulte envers ses piliers". Ali Kamrani et Ali Ghadiri, de la même université, ont aussi été condamnés à six mois de prison. Le 3 juillet 2018, Fereshteh Tousi, de l'université d'Allameh Tababa’i, a été condamné à 18 mois de prison pour "propagande contre l'État".

Le 12 juin 2018, Sina Darwish Omran et Ali Mozafari, militants étudiants de l'université de Téhéran ont chacun été condamnés à huit ans de prison par le juge Salavati du tribunal de première instance de la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Ils ont tous les deux été condamnés à une interdiction de quitter l'Iran, et à une interdiction de participer à toute activité politique ou syndicale pour la même durée.

Les défenseuses Leila Hassandzadeh et Sina Rabiee, également de l'université de Téhéran, ont été respectivement condamnées à six ans et un an de prison pour "collusion contre la sécurité nationale" et "propagande contre l'État". En outre, elles ont toutes deux été condamnées à deux ans d'interdiction de voyager. Mohsen Haghshenas, de la même université, a été condamné à deux ans de prison pour les mêmes accusations.

Front Line Defenders est préoccupée par la récente répression menée par les autorités iraniennes contre les défenseur-ses des droits des étudiants. Depuis le début des manifestations en décembre 2017 et janvier 2018, le ministère des renseignements et l'organisation de la protection du renseignement du corps des gardiens de la révolution islamique ciblent les étudiants en les condamnant à de lourdes peines de prison et à des restrictions de leur droit de circuler et de leur participation politique, pour aucune autre raison que celle d'avoir exercé leur droit légitime à la liberté de rassemblement, d'association et d'expression. Front Line Defenders pense que la peine inéquitable prononcée contre les militants étudiants a un lien direct avec leur travail pour la défense des droits humains, et considère que cela fait partie d'une tendance au harcèlement contre les étudiants défenseur-ses des droits humains en Iran.

Front Line Defenders exhorte les autorités d'Iran à:

1. Libérer immédiatement et abandonner toutes les charges portées contre tous les étudiants défenseur-ses des droits humains, car il semble que cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;

2. Lever l'interdiction de voyager et les interdictions politiques prises contre les défenseur-ses des droits des étudiants, car il semble que ces mesures aient été prises contre eux uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;

3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Iran et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.