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Acharnement judiciaire contre Özgür Karabulut

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

La seconde audience des 61 ouvriers du bâtiment et syndicalistes s'est tenue le 20 mars 2019 devant le tribunal de première instance de Gaziosmanpaşa. La cour a levé les mesures du contrôle judiciaire, notamment l'interdiction de voyager et la condition de se présenter à la police deux fois par semaine, pour tous les accusés présents, dont Özgür Karabulut. La cour a aussi délivré des mandats d'arrêt pour trois accusés dont les déclarations n'ont pas pu être entendues car ils n'ont pas comparu pour les audiences.

La première audience de 31 ouvriers et syndicalistes du secteur du bâtiment, dont Özgür Karabulut, a eu lieu le 5 décembre 2018 devant le tribunal de première instance de Gaziosmanpaşa. La cour a ordonné la libération de 30 ouvriers du bâtiment et syndicalistes, dont Özgür Karabulut. Les poursuites pénales sont toujours en cours. Un total de 61 ouvriers et syndicalistes, dont 31 étaient détenus, sont accusés d'avoir "troublé la liberté de travailler", de "dégradation de biens publics", de "résistance à la police" et de "possession d'armes pendant un rassemblement et une manifestation publics".

À propos d'Özgür Karabulut

Özgür KarabulutÖzgür Karabulut est syndicaliste et défenseur du droit du travail. Il dirige Dev Yapı-İş (Syndicat progressiste des ouvriers du bâtiment), il représente un groupe d'ouvriers qui travaillent sur le site de la construction du 3e aéroport d'Istanbul, et il est également membre du conseil de Devrimci İşçi Sendikaları Konfederasyonu (Confédération des syndicats progressistes de Turquie).

5 Avril 2019
Levée des mesures de contrôle judiciaire imposées contre des syndicalistes et ouvriers, dont Özgür Karabulut

La seconde audience des 61 ouvriers du bâtiment et syndicalistes s'est tenue le 20 mars 2019 devant le tribunal de première instance de Gaziosmanpaşa. La cour a levé les mesures du contrôle judiciaire, notamment l'interdiction de voyager et la condition de se présenter à la police deux fois par semaine, pour tous les accusés présents, dont Özgür Karabulut. La cour a aussi délivré des mandats d'arrêt pour trois accusés dont les déclarations n'ont pas pu être entendues car ils n'ont pas comparu pour les audiences.

Les poursuites pénales sont toujours en cours. Au total, 61 ouvriers et syndicalistes sont accusés d'avoir "troublé la liberté de travailler", de "dégradation de biens publics", "résistance à la police" et "possession d'armes pendant un rassemblement ou une manifestation". La prochaine audience aura lieu le 26 juin 2019 à 9h30.

Le 20 mars, l'audience s'est tenu dans le réfectoire du tribunal de Gaziosmanpaşa, car aucune salle d'audience n'était assez grande pour contenir les 61 accusés, leurs avocats et leur famille. Pendant l'audience, Özgür Karabulut a critiqué les mesures de contrôle judiciaire qui étaient en place, déclarant que les interdictions de voyager et l'obligation de se présenter ont empêché la plupart des ouvriers de retrouver un emploi, tandis que les avocats des accusés ont également attiré l'attention sur le fait que beaucoup de ces travailleurs doivent se rendre à l'étranger pour gagner leur vie. En outre, de nombreux travailleurs ont rejeté la validité des dépositions qu'ils ont faites pendant leur détention préventive. Ils ont affirmé avoir été maltraités par la gendarmerie, contraints de signer leur déposition sous la contrainte et qu'ils ont été mal informés de leur droit à voir un avocat.

Front Line Defenders salue la levée des mesures de contrôle judiciaire dont les accusés faisaient l'objet. Cependant, elle exhorte les autorités turques à abandonner toutes les charges qui pèsent contre 61 ouvriers du secteur de la construction et syndicalistes, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par leur travail en faveur du droit du travail et des droits humains.

 

8 Décembre 2018
Libération de trente ouvriers du bâtiment et syndicalistes, dont Özgür Karabulut

La première audience de 31 ouvriers et syndicalistes du secteur du bâtiment, dont Özgür Karabulut, a eu lieu le 5 décembre 2018 devant le tribunal de première instance de Gaziosmanpaşa. La cour a ordonné la libération de 30 ouvriers du bâtiment et syndicalistes, dont Özgür Karabulut. Les poursuites pénales sont toujours en cours. Un total de 61 ouvriers et syndicalistes, dont 31 étaient détenus, sont accusés d'avoir "troublé la liberté de travailler", de "dégradation de biens publics", de "résistance à la police" et de "possession d'armes pendant un rassemblement et une manifestation publics".

Özgür Karabulut est syndicaliste et défenseur du droit du travail. Il est responsable de Dev Yapı-İş (Syndicat progressiste des ouvriers du bâtiment), qui représente un groupe d'ouvriers qui travaillent sur le site de la construction du 3e aéroport d'Istanbul. Il est également membre du conseil de Devrimci İşçi Sendikaları Konfederasyonu (Confédération des syndicats progressistes de Turquie).

Les 31 personnes ont été arrêtées le 14 septembre 2018, après une manifestation pacifique organisée par des milliers d'ouvriers du bâtiment pour réclamer l'amélioration des mauvaises conditions de travail et de vie sur le site de la construction du 3e aéroport d'Istanbul. Ils revendiquent entre autres l'amélioration des services de navette, le paiement des salaires qui n'ont toujours pas été versés, une meilleure sécurité sur le lieu de travail pour empêcher des accidents mortels et une solution au problème de punaises de lit dans les dortoirs.

Le 5 décembre 2018, la première audience du procès s'est tenue dans la cafétéria du tribunal de Gaziosmanpaşa, car aucune salle d'audience du tribunal ne pouvait contenir les 61 suspects, leurs avocats et leur famille. Un ouvrier et un gardien ont perdu connaissance pendant l'audience en raison des conditions inappropriées dans la cafétéria. La cour a entendu les ouvriers et les syndicalistes à propos de leurs conditions de travail et à propos de leur manifestation du 14 septembre 2018. Les travailleurs ont rejeté les charges qui pèsent contre eux et ont aussi déclaré que la police les avait maltraités en détention. Des gardiens ont frappé l'un des ouvriers car il n'avait pas reconnu certaines personnes sur des photos qui lui ont été montrées pendant son interrogatoire. Un autre ouvrier a déclaré que les médecins n'avaient pas documenté les signes de mauvais traitements pendant leur détention et que sa déposition avait été faite sous la contrainte. Des policiers armés se trouvaient dans la cafétéria au début de l'audience mais ils ont dû partir suite aux protestations des avocats et des familles des accusés.

L'audience a continué jusqu'à tard dans la soirée et s'est achevée lorsque la cour a ordonné la libération des 30 détenus et leur placement sous contrôle judiciaire. Ils devront se présenter au poste de police une fois par semaine et ont l'interdiction de voyager à l'étranger. L'un des ouvriers, qui se trouve dans une prison située dans une autre ville, est toujours détenu car il n'a pas pu être entendu par le biais de la vidéo conférence, en raison du manque de matériel technique dans la cafétéria. Son affaire sera entendue par une cour nommée dans la ville où il est emprisonné. Les procédures pénales sont toujours en vigueur, et les 61 ouvriers et syndicalistes sont toujours accusés d'avoir "troublé la liberté de travailler", de "dégradation de biens publics", "résistance à la police" et de "possession d'armes pendant un rassemblement ou une manifestation".

Front Line Defenders salue la libération des 30 ouvriers du bâtiment et syndicalistes, dont Özgür Karabulut. Nous exhortons les autorités turques à abandonner immédiatement toutes les charges portées contre les 61 ouvriers du bâtiment et syndicalistes, car il semble que les poursuites soient uniquement liées à leur travail légitime et pacifique en faveur du droit du travail et des droits humains.

30 Novembre 2018
Acharnement judiciaire contre des syndicalistes et des ouvriers du bâtiment

La première audience de 31 ouvriers et syndicalistes du secteur du bâtiment, dont Özgür Karabulut, aura lieu le 5 décembre 2018 devant le tribunal de première instance de Gaziosmanpaşa. Ils ont été arrêtés après une manifestation pacifique organisée par des milliers d'ouvriers du bâtiment pour réclamer l'amélioration des mauvaises conditions de travail et de vie sur le site de la construction du 3e aéroport d'Istanbul. Ils sont accusés d'avoir "troublé la liberté de travailler", "dégradation de biens publics", "résistance à la police" et de "possession d'armes pendant un rassemblement ou une manifestation".

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Le 14 septembre 2018, environ 10 000 ouvriers du bâtiment ont cessé le travail et se sont rassemblés pour protester contre les conditions de travail et de vie précaire sur le site de la construction du troisième aéroport d'Istanbul. Ils revendiquent entre autres l'amélioration des services de navette, le paiement des salaires qui n'ont toujours pas été versés, une meilleure sécurité sur le lieu de travail pour empêcher des accidents mortels et une solution au problème de punaises de lit dans les dortoirs. La nuit de la manifestation, la gendarmerie a perquisitionné les dortoirs et arrêté 401 ouvriers. La majorité des travailleurs arrêtés ont été libérés les jours suivants, mais 28 ouvriers et syndicalistes ont été arrêtés.

Durant les jours qui ont suivi, six autres travailleurs/syndicalistes, dont Özgür Karabulut, ont été placés en détention. Il a été arrêté le 5 octobre 2018 à cause d'un discours qu'il a prononcé pendant une manifestation et qui aurait soi-disant encouragé les ouvriers à continuer à manifester et à ralentir le travail. Une enquête criminelle a été ouverte contre 61 travailleurs et syndicalistes, 31 d'entre eux sont toujours détenus. Ils sont tous accusés d'avoir "troublé la liberté de travailler", "dégradation de biens publics", "résistance à la police" et de "possession d'armes pendant un rassemblement ou une manifestation". Özgür Karabulut est incardéré dans la prison Silivri, aux côtés de plusieurs autres éminents défenseur-ses des droits humains tels que Selçuk Kozağaçlı. La première audience aura lieu le 5 décembre 2018 devant le tribunal de première instance de Gaziosmanpaşa.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par l'acharnement judiciaire contre les ouvriers et les syndicalistes comme Özgür Karabulut, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par ses activités légitimes et pacifiques en faveur du droit du travail et des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités turques à:

1. Libérer immédiatement les ouvriers et syndicalistes détenus, dont Özgür Karabulut, et abandonner les charges qui pèsent contre eux ;

2. Garantir le respect de la liberté de rassemblement et d'association des travailleurs et des syndicalistes ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Turquie, dont les syndicalistes, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.