Détention arbitraire de Juan Eduardo Caal Suram
Le 1er décembre 2017, suite à l'audience qui s'est tenue le 23 novembre 2017, le défenseur des droits humains Juan Eduardo Caal Suram a été autorisé à rentrer chez lui, mais il est assigné à résidence. Il était détenu depuis le 11 octobre 2017.
Juan Eduardo Caal Suram est membre de la communauté autochtone Maya-Q'eqchi'; il défend le droit à la terre et l'environnement. Il fait partie de la Gremial de Pescadores Artesanales – GPA (Association des pêcheurs artisans), qui, avec plusieurs autres organisations locales, tentent de protéger les communautés Maya-Q'eqhi d'El Estor, département d'Izabal, de la pollution liée aux activités d'extraction du nickel dans la région, qui affecte les terres et met en danger leurs moyens de subsistances.
Le 1er décembre 2017, suite à l'audience qui s'est tenue le 23 novembre 2017, le défenseur des droits humains Juan Eduardo Caal Suram a été autorisé à rentrer chez lui, mais il est assigné à résidence. Il était détenu depuis le 11 octobre 2017.
Juan Eduardo Caal Suram est membre de la communauté autochtone Maya-Q'eqchi'; il défend le droit à la terre et l'environnement. Il est membre de Gremial de Pescadores Artesanales – GPA (Association des pêcheurs artisans), qui, avec plusieurs autres organisations locales, tentent de protéger les communautés Maya-Q'eqchi' d'El Estor, département d'Izabal, de la pollution liée à l'extraction du nickel dans la région, qui affecte les terres et met en danger leurs moyens de subsistances. Le défenseur est actuellement accusé de "menaces", "incitation à commettre un crime", "association illicite", "manifestations et rassemblements illégaux", "dégradation de biens privés" et "détention illégale d'une autre personne".
Le 23 novembre 2017, la cour pénale de Puerto Barrios en charge des crimes liés à la drogue et à l'environnement, a organisé une audience dans l'affaire de Juan Eduardo Caal Suram. Lors de l'audience, la défense a demandé au juge de prendre des mesures de substitution à la place de la détention préventive pendant le procès. Le juge a autorisé Juan Eduardo Caal Suram à suivre la procédure criminelle en étant assigné à résidence à condition qu'il ne quitte pas le pays, qu'il assiste aux audiences et qu'il paie une caution de 10000 quetzales (environ 1150€). Le 29 novembre 2017, grâce à une collecte solidaire organisée au au sein de la communauté, les membres de GPA ont pu payer la caution du défenseur. Il a ensuite été transféré chez lui le 1er décembre 2017.
Le gouvernement guatémaltèque bafoue continuellement le droit international et national, ainsi que les décisions de justice, qui appellent au respect des droits des communautés autochtones. Cette dernière arrestation s'inscrit dans une tendance au harcèlement systématique contre les défenseur-ses des droits des populations autochtones, de l'environnement et du droit à la terre au Guatemala; les défenseur-ses ciblés sont notamment Lesbia Artola, Lolita Chavez, Abelino Chub Caal et Angélica Choc. Un mois après l'arrestation de Juan Eduardo Caal Suram, Jerson Antonio Xitumul Morales, défenseur des droits des populations autochtones et journaliste à El Estor, a également été arrêté suite à une plainte et de fausses accusations relatives à son travail qui dénonce la Compañía Guatemalteca de Níquel – CGN, dont les activités engendrent de la pollution et des dégâts environnementaux à El Estor. Juan Eduardo Caal Suram, Jerson Antonio Xitmul Morales et au moins sept autres membres de GPA sont poursuivis à cause de leurs efforts visant à préserver l'environnement.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la criminalisation continue des membres de GPA et des journalistes qui dénoncent la pollution dans la région, car il semble que cela soit uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur de l'environnement et des droits des populations autochtones. Front Line Defenders exhorte les autorités du Guatemala à libérer immédiatement et sans condition Juan Eduardo Caal Suram et Jerson Antonio Xitmul Morales, et à abandonner toutes les charges portées contre eux et les autres membres de GPA.
Front Line Defenders appelle également les autorités à cesser immédiatement de cibler les défenseur-ses des droits humains au Guatemala et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.
Le 11 octobre 2017, le défenseur des droits des autochtones et de l'environnement Juan Eduardo Caal Suram, a été arbitrairement arrêté par des policiers en civil alors qu'il travaillait dans son salon de coiffure à El Estor, dans le département d'Izabal au Guatemala. Les autorités n'ont présenté aucun mandat d'arrêt ni donné d'explication pour sa détention.
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Le 11 octobre 2017 vers 14h30, Juan Eduardo Caal Suram a été arrêté alors qu'il travaillait dans son salon de coiffure. Les policiers en civil, qui ne se sont pas identifiés, n'ont pas présenté de mandat d'arrêt. Juan Eduardo Caal Suram a été placé à l'isolement et ni sa famille, ni ses avocats et collègues défenseur-ses des droits humains de la GPA, n'ont été informés de l'endroit où il se trouvait jusque dans la matinée du 12 octobre, lorsqu'ils ont été mis au courant qu'il était détenu à Puerto Barrios, département d'Izabal.
Le 21 juillet 2017, les défenseurs des droits humains et membres de la GPA, dont Juan Eduardo Caal Suram, Eduardo Bin Poou, Tomas Che Cual, Cristobal Pop Coc, Vicente Rax Pop, Carlos Ernesto Choc Chub, Jerson Antonio Xitumul Morales, ainsi que des journalistes qui dénonçaient la pollution à El Estor et dans ses environs, ont été informés qu'une affaire criminelle a été ouverte contre eux. Le 11 août 2017, le juge en charge des activités liées au narco-trafic et aux crimes environnementaux du département d'Izabal, a lancé des mandats d'arrêt contre eux. Les défenseurs des droits humains sont accusés de menaces, incitation à commettre un crime, association illicite, manifestations et rassemblements illégaux, dégâts de biens privés et détention illégale d'une autre personne. Les accusations ont été formulées suite à de fausses plaintes et accusations portées par les dirigeants de la Compañía Guatemalteca de Níquel – CGN, dont les activités provoquent la pollution et des dégâts environnementaux à El Estor.
Le 27 mai 2017, la communauté d'El Estor a décidé d'organiser une manifestation pacifique en fermant la route conduisant au département de l'Alta Verapaz et où se trouvent les mines, suite à l'abandon unilatéral par le gouvernement des négociations avec la GPA au sujet des mines et de la pollution. Le ministère de l'Intérieur du Guatemala a ordonné le déploiement de l'unité anti-émeute de la police nationale civile. L'usage disproportionné de la force par la police anti-émeute, notamment l'usage de balles de caoutchouc, de balles réelles, de gaz et de grenades assourdissantes, a fait de nombreux blessés et a conduit à la mort de Carlos Maaz Coc, qui a été abattu. Plusieurs haut-dignitaires guatémaltèques, dont le ministre de l'Environnement Sydney Samuels, ont publiquement démenti cet assassinat.
Le gouvernement guatémaltèque bafoue continuellement le droit international et national, ainsi que les décisions de justice, qui appellent au respect des droits des communautés autochtones. Cet incident est le dernier d'une tendance persistante au harcèlement des communautés autochtones et des défenseur-ses du droit à la terre au Guatemala. Les récents exemples incluent notamment des menaces et des actes de harcèlement contre Lesbia Artola, Abelino Chub Caal et Angélica Choc.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'arrestation du défenseur des droits humains Juan Eduardo Caal Suram, ainsi que par la criminalisation des membres de la GPA et des journalistes qui parlent de la pollution dans la région.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Guatemala à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Juan Eduardo Caal Suram, car Front Line Defenders pense qu'il est pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Assurer que le traitement de Juan Eduardo Caal Suram pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
3. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Juan Eduardo Caal Suram et les autres membres de GPA Eduardo Bin Poou, Tomas Che Cual, Cristobal Pop Coc, Vicente Rax Pop, Carlos Ernesto Choc Chub, Jerson Antonio Xitumul Morales, et les journalistes qui couvraient le sujet, car il semble que cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
4. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement ou les autres personnalités publiques s'abstiennent de faire des déclarations stigmatisant le travail des défenseur-ses des droits humains;
5. Prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires, en accord avec les défenseurs, pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité des communautés Maya-Q'eqchi d'El Estor, y compris les membres de GPA;
6. Cesser immédiatement de cibler tous les défenseurs et défenseuses des droits humains au Guatemala et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.