Back to top

La journaliste Poonam Agarwal accusée après avoir dénoncé des abus au sein de l'armée

Statut: 
Libération anticipée
À propos de la situation

Le 26 avril 2017, la défenseuse des droits humains Poonam Agarwal a été libérée sous caution par la haute cour de Bombay. La défenseuse est accusée en vertu de la loi sur les secrets officiels (OSA), et de plusieurs sections du Code pénal indien, pour intrusion sur une propriété privée et pour avoir incité Roy Mathew au suicide, un soldat qui avait dénoncé les violations des droits humains perpétrées au sien de l'armée indienne dans une vidéo.

 

À propos de Poonam Agarwal

poonam_agarwal.jpegPoonam Agarwal est journaliste d'investigation et défenseuse des droits humains; elle travaille pour le portail d'information en ligne The Quint, pour lequel elle couvre régulièrement des histoires liées aux droits humains en Inde ainsi que les abus de pouvoir perpétrés par des membres puissants de la société. Elle a contribué à dénoncer des scandales de corruption en Inde, notamment le scandale 2G spectrum qui implique de hauts dignitaires indiens. Poonam Agarwal a déjà travaillé pour plusieurs médias indiens et a écrit sur des sujets sensibles tels que les combattants du Cachemire, les financements politiques et l'espionnage industriel. Elle dénonce aussi le cyber-harcèlement.

6 Mai 2017
Libération anticipée sous caution de Poonam Agarwal

Le 26 avril 2017, la défenseuse des droits humains Poonam Agarwal a été libérée sous caution par la haute cour de Bombay. La défenseuse est accusée en vertu de la loi sur les secrets officiels (OSA), et de plusieurs sections du Code pénal indien, pour intrusion sur une propriété privée et pour avoir incité Roy Mathew au suicide, un soldat qui avait dénoncé les violations des droits humains perpétrées au sien de l'armée indienne dans une vidéo.

Le 26 avril 2017, la haute cour de Bombay a accepté la demande de libération anticipée sous caution de Poonam Agarwal, après un premier refus par la cour de Nashik le 15 avril 2017. En vertu de la section 438 du Code de procédure pénale, la libération anticipée sous caution est conçue pour protéger les personnes victimes de fausses accusations. Par conséquent, au moment de l'arrestation, la personne sera immédiatement libérée si la libération anticipée sous caution a déjà été accordée. Lors de l'audience, le juge a rejeté les charges portées contre Poonam Agarwal et son reportage. Il a reconnu que le reportage avait été publié dans l'intérêt public et non pour diffamer l'armée. La prochaine audience aura lieu le 13 juin 2017.

Le 27 mars 2017, la police de Nashik a ouvert une affaire pour encouragement au suicide (passible d'une peine de 10 ans de prison) et d'intrusion criminelle sur une propriété privée (en vertu des sections 3 et 7 de l'OSA) contre Poonam Agarwal. L'affaire a été enregistrée en raison d'une plainte de l'armée liée à un reportage vidéo publié par The Quint le 24 février 2017, qui révélait l'exploitation et les mauvais traitements infligés à des jeunes soldats par le "système sahayak". Peu après la publication de l'histoire, l'un des soldats qui apparaissait dans la vidéo mais dont l'identité était maintenue confidentielle, a été retrouvé mort, vraisemblablement à cause d'un suicide.

Front Line Defenders salue la décision de la haute cour de Bombay d'accorder la libération anticipée sous caution à Poonam Agarwal, et exhorte les autorités indiennes à abandonner toutes les charges à son encontre, car il semble qu'elle soient directement liées à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Inde.

31 Mars 2017
La journaliste Poonam Agarwal accusée après avoir dénoncé des abus au sein de l'armée

Le 27 mars 2017, la journaliste et défenseuse des droits humains Poonam Agarwal a été accusée en vertu de la loi sur les secrets officiels (OSA) et du Code pénal indien pour intrusion criminelle et complicité au suicide. L'armée indienne a porté plainte contre elle à cause d'une vidéo qu'elle a tournée et dans laquelle elle dénonce les exactions perpétrées sur des enfants soldats au sein de l'armée.
 
Le 27 mars 2017, la police de Nashik, dans l'État du Maharashtra situé dans le nord ouest de l'Inde, a ouvert une affaire contre Poonam Agarwal pour aide au suicide (passible de 10 ans de prison) et pour intrusion criminelle sur une propriété privée (en vertu des sections 3 et 7 de la loi sur les secrets officiels). L'affaire a été enregistrée suite à une plainte de l'armée, portée contre la défenseuse à propos d'un reportage vidéo publié par le Quint le 24 février 2017. Le reportage révèle l'exploitation d'hommes enrôlés par le système militaire "sahayak". Le système "sahayak" a déjà été lourdement critiqué pour les mauvais traitements qu'il inflige aux très jeunes soldats, "jawans". Peu après la publication du reportage, l'un des soldats présentés dans la vidéo, mais dont l'identité n'était pas claire, Roy Matthews, a été retrouvé mort, vraisemblablement à cause d'un suicide. Le Quint a retiré ce reportage. 

Ce n'est pas la première fois que des accusations sont portées en vertu de l'OSA, une loi de 1923 contre l'espionnage datant de la colonisation britannique, contre des journalistes qui traitent d'affaires sensibles. Le 30 mars 2017, Poonam Agarwal a fait une demande de libération sous caution auprès du tribunal de Nashik, mais la date de l'audience est prévue le 1er avril 2017.

Les défenseur-ses des droits humains en Inde sont exposés à diverses formes d'attaques et de harcèlement à cause de leur travail en faveur des droits des autres et lorsqu'ils dénoncent des exactions, notamment de meurtres, tortures, mauvais traitements, disparitions forcées, détentions arbitraires, campagnes de diffamation et acharnement judiciaire. Les journalistes qui dénoncent les violations des droits humains sont particulièrement visés par les acteurs étatiques et non-étatiques.

Front Line Defenders condamne fermement les accusations portées contre la défenseuse des droits humains Poonam Agarwal, car cela semble uniquement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Inde.

Front Line Defenders exhorte les autorités indiennes à:

1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Poonam Agarwal, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Inde puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.