Back to top

Israël arrête trois DDH lors d'une marche pour la journée de la terre

Statut: 
Arrêté
À propos de la situation

Le 3 avril 2017, Badie Dweik, Anan Dana et Younes Arar ont été libérés après avoir été arrêté par les forces israéliennes lors d'une marche pacifique organisée pour la journée de la terre le 30 mars, dans le cadre de la campagne pacifique "démanteler le ghetto, chasser les colons d'Hébron", contre les colonies illégales israéliennes à Hébron. Les trois défenseurs des droits humains palestiniens qui ont été arrêtés le 30 mars 2017 ont été libérés sous caution, pour un montant d'environ 3500 ILS (environ 970 USD) et sont accusés d'avoir organisé une marche pacifique et d'avoir planté des arbres sur des terres palestiniennes occupées.

À propos d'Anan Dana

anan_dana.jpegAnan Dana est défenseur des droits humains et membre fondateur de la campagne "démanteler le ghetto et chasser les colons hors d'Hébron"". Il est aussi membre du Comité de défense d'Hébron (HDC). Le HDC est une organisation qui vise à mobiliser la population afin qu'elle s'engage dans la résistance non violente pour la liberté de circulation et l'évacuation des colonies israéliennes à Hébron, dans le but de "mettre fin à l'occupation et à toute forme de colonialisme et de racisme en Palestine".

3 Avril 2017
Israël arrête trois DDH lors d'une marche pour la journée de la terre

Le 3 avril 2017, Badie Dweik, Anan Dana et Younes Arar ont été libérés après avoir été arrêté par les forces israéliennes lors d'une marche pacifique organisée pour la journée de la terre le 30 mars, dans le cadre de la campagne pacifique "démanteler le ghetto, chasser les colons d'Hébron", contre les colonies illégales israéliennes à Hébron. Les trois défenseurs des droits humains palestiniens qui ont été arrêtés le 30 mars 2017 ont été libérés sous caution, pour un montant d'environ 3500 ILS (environ 970 USD) et sont accusés d'avoir organisé une marche pacifique et d'avoir planté des arbres sur des terres palestiniennes occupées.

Badie Dweik est défenseur des droits humains et dirige actuellement la campagne "démanteler le ghetto est chasser les colons hors d'Hébron". Il organise des campagnes contre l'occupation israélienne, documente les violations perpétrées contre les Palestiniens à Hébron et organise des formations sur la protection des défenseur-ses des droits humains. Badia Dweik est également un membre important de l'Human Rights Defenders. Anan Dana est défenseur des droits humains et membre fondateur de la campagne "démanteler le ghetto et chasser les colons hors d'Hébron"". Il est aussi membre du Comité de défense d'Hébron (HDC). Le HDC est une organisation qui vise à mobiliser la population afin qu'elle s'engage dans la résistance non violente pour la liberté de circulation et l'évacuation des colonies israéliennes à Hébron, dans le but de "mettre fin à l'occupation et à toute forme de colonialisme et de racisme en Palestine". Younes Arar est défenseur des droits humains et il a contribué à la fondation et aux activités de la campagne "démanteler le ghetto et chasser les colons hors d'Hébron". Il dirige la section d'Hébron du Comité de résistance à la colonisation et au mur de l'Organisation de libération de la Palestine, une extension populaire du ministère palestinien des Affaires relatives au mur et à la colonisation, qui s'oppose aux violations perpétrées dans le cadre de annexion illégale.

Le 30 mars 2017, les défenseurs ont été conduits dans un poste de police israélienne dans la colonie illégale de Kiryat Arba, dans les Territoires palestiniens occupés. Ils ont attendu plusieurs heures sans recevoir ni d'eau ni de nourriture. Badie Dweik, Anan Dana, et Younes Arar ont ensuite été conduit dans un centre de détention à Asyoun, appelé centre de détention d'Etzion. À leur arrivée, il leur a été demandé d'ôter leurs vêtements et leurs sous vêtements pour une inspection. On leur a demandé de se retourner, d'écarter les jambes et d'arpenter la pièce. Les défenseurs ont ensuite été conduits dans une cellule du centre de détention d'Etzion. Selon les défenseurs, la cellule était insalubre, infestée de cafards et de souris, et il n'y avait pas de douche. Les lits n'avaient pas de matelas et la nourriture n'était que des restes. Le 31 mars 2017, Badie Dweik et Anan Dana ont été transférés dans un hôpital de Jérusalem où ils ont passé un examen médical concernant des problèmes de santé dont ils souffrent. Lorsqu'il est retourné en prison, Badie Dweik a expliqué que l'armée israélienne ne lui avait pas administré les médicaments prescrits dont il avait besoin de toute urgence. Badie Dweik a été transféré dans la prison d'Ofer, où il a été placé dans une cellule surpeuplée. Au second jour de sa détention, le défenseur a été placé dans une autre cellule où il a dormi au sol. Anan Dana a également été transféré dans la prison d'Ofer.

Le 3 avril 2017, Badie Dweik, Anan Dana et Younes Arar ont été traduits devant le tribunal militaire d'Ofer, où ils ont été accusés d'avoir planté des arbres sur des terres palestiniennes occupées et d'avoir marché pacifiquement dans le cadre de la campagne "démanteler le ghetto, chasser les colons hors d'Hébron", le 30 mars 2017. Le juge militaire a décidé de libérer les défenseurs des droits humains sous caution, pour un montant de 3500 ILS (970 USD) et ont été libérés à 22h30 ce soir-là. L'argent des défenseurs et leurs ceintures ont été confisquées et ils devraient de nouveau comparaitre devant la cour. Le système judiciaire militaire israélien a un taux d'inculpation de près de 100% pour les Palestiniens.

Le 2 avril 2017, les défenseurs ont assisté à la première audience suivant leur arrestation au tribunal militaire d'Ofer, où le procureur militaire israélien a accusé les trois hommes d'avoir participé à une manifestation illégale et d'avoir bloqué une rue qui, au moment de la manifestation, avait été déclarée zone militaire par l'armée israélienne. Selon Badie Dwiek, les défenseurs ont évacué la rue lorsqu'elle a été déclarée zone militaire, mais ils ont quand même été arrêtés comme le montre cette vidéo. Les défenseurs ont fait part de leur inquiétude car, pendant l'audience, le procureur militaire a demandé leur maintien en détention administrative en vertu d'un dossier secret à charge. Cela peut être une nouvelle tactique des autorités israéliennes pour empêcher les défenseur-ses des droits humains de mener à bien leur travail en Palestine.

Les défenseur-ses des droits humains en Palestine sont régulièrement pris pour cible par les forces israéliennes - à la fois dans et hors des tribunaux militaires, des actes visant à les empêcher d'effectuer leur travail légitime et pacifique en faveur de la promotion et de la protection des droits humains dans le pays. Le 24 février 2017, les soldats israéliens ont menacé Badie Dweik et ses collègues de les arrêter chez eux s'ils participaient à une manifestation pacifique qui se déroulait ce jour là dans le cadre de la campagne "démanteler le ghetto, chasser les colons hors d'Hébron".

Front Line Defenders condamne l'arrestation et l'es accusations portées contre Badie Dweik, Anan Dana et Younes Arar, et pense que l'acharnement judiciaire dont ils sont victimes de la part des forces israéliennes a un lien direct avec leur travail légitime et pacifique pour la promotion et la protection des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités israéliennes à :

1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Badie Dweik, Anan Dana et Younes Arar;

2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'arrestation de Badie Dweik, Anan Dana et Younes Arar, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

3. Mettre un terme à toute forme de harcèlement contre Badie Dweik, Anan Dana, Younes Arar et tous les autres défenseur-ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, les défenseurs et défenseuses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.