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Intimidation et harcèlement du défenseur des droits humains Alejandro Torres Chocolatl

Statut: 
Intimidation
À propos de la situation

Le 2 juin 2023, des membres présumés de la police ministérielle de l’État de Puebla se sont rendus dans la ville de Santa Maria Zacatepec, habillés en civils et dans des voitures banalisées, et ont demandé où se trouvait le défenseur des droits humains Alejandro Torres Chocolatl et son adresse. Ils sont également allés voir sur son lieu de travail, la Radio Comunitaria Zacatepec.

À propos de Alejandro Torres Chocolatl

Alejandro Torres Chocolatl est défenseur des droits humains, animateur sur Radio Comunitaria Zacatepec et membre du Congrès national indigène (CNI). Il est également membre du Frente Pueblos Unidos de la Región Cholulteca et du Frente de Pueblos en Defensa de la Tierra y el Agua de Puebla, Morelos y Tlaxcala (FPDTA-PMT). Le FPDTA-PMT travaille avec les communautés Nahua dans les états de Morelos, Puebla et Tlaxcala pour protéger les droits des vingt-deux communautés affectées par plusieurs méga-projets de développement dans la région. Alejandro Torres Chocolatl œuvre pour protéger la rivière Metlapanapa qui est exposée au risque de contamination par les rejets d’eaux usées du parc industriel de Ciudad Textil de Huejotzingo. Il plaide également pour le droit à l’autodétermination des communautés autochtones.

8 Juin 2023
Mexique : Intimidation et harcèlement du défenseur des droits humains Alejandro Torres Chocolatl

Le 2 juin 2023, des membres présumés de la police ministérielle de l’État de Puebla se sont rendus dans la ville de Santa Maria Zacatepec, habillés en civils et dans des voitures banalisées, et ont demandé où se trouvait le défenseur des droits humains Alejandro Torres Chocolatl et son adresse. Ils sont également allés voir sur son lieu de travail, la Radio Comunitaria Zacatepec.

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Alejandro Torres Chocolatl est défenseur des droits humains, animateur sur Radio Comunitaria Zacatepec et membre du Congrès national indigène (CNI). Il est également membre du Frente Pueblos Unidos de la Región Cholulteca et du Frente de Pueblos en Defensa de la Tierra y el Agua de Puebla, Morelos y Tlaxcala (FPDTA-PMT). Le FPDTA-PMT travaille avec les communautés Nahua dans les états de Morelos, Puebla et Tlaxcala pour protéger les droits des vingt-deux communautés affectées par plusieurs méga-projets de développement dans la région. Alejandro Torres Chocolatl œuvre pour protéger la rivière Metlapanapa qui est exposée au risque de contamination par les rejets d’eaux usées du parc industriel de Ciudad Textil de Huejotzingo. Il plaide également pour le droit à l’autodétermination des communautés autochtones.

Le 2 juin 2023, des membres présumés de la police ministérielle de l’État de Puebla, dans quatre véhicules banalisés sans plaque d’immatriculation et habillés en civil, se sont rendus dans la ville de Santa Maria Zacatepec. Ils étaient à la recherche du défenseur des droits humains Alejandro Torres Chocolatl ; ils ont demandé dans toute la ville où il se trouvait et son adresse personnelle, avant de se rendre sur son lieu de travail à Radio Zacatepec. La police ministérielle a pour rôle de soutenir le parquet général en obtenant les preuves requises pour leurs poursuites.

Ces événements se sont produits dans le cadre d’une procédure judiciaire intentée contre Alejandro Torres Chocolatl et le défenseur des droits humains Miguel Lopéz Vega par la Commission d’État de l’eau et de l’assainissement (CEAS). Cette procédure a commencé à la suite de manifestations de la communauté de Santa Maria Zacatepec en 2019 contre les travaux de drainage des eaux industrielles et pluviales du parc industriel de Ciudad Textil. En décembre 2019, Alejandro Torres Chocolatl a été accusé d’avoir « obstrué les voies de communication et d’avoir mis en péril ces voies et la sécurité dans les modes de transport ». En 2020, une action constitutionnelle a été déposée devant un juge pénal du district de Puebla, au motif que le mandat d’arrêt émis contre le défenseur des droits humains a été exécuté de manière illégale, mais cette action a été rejetée. Un recours formé contre cette décision a également été rejeté.

En raison de ce mandat d’arrêt contre Alejandro Torres Chocolatl et Miguel Lopéz Vega, ce dernier est resté en prison depuis son arrestation en décembre 2019 jusqu’au 29 janvier 2020, tandis qu’Alejandro Torres Chocolatl est resté en liberté bien que les accusations portées contre lui étaient toujours en vigueur. Les procédures contre les deux défenseurs ont été réactivées le 16 mars 2023, lorsque la Cour pénale et d’exécution des peines de San Andrés Cholula, a informé les deux défenseurs que l’ordre de libération de Miguel Lopez Vega, datant du 29 janvier 2020, a été révoqué.

Après une nouvelle audience le 29 mars 2023, la CEAS a déposé une demande de grâce uniquement en faveur de Miguel Lopez Vega et non pour Alejandro Torres Chocolatl, pour deux des trois chefs d’accusation en vertu desquels il avait été inculpé. Le parquet a jugé la demande de grâce irrecevable et a donc fixé une audience pour le 27 avril 2023. Lors de cette audience, Miguel Lopéz Vega n’a été acquitté que de deux des trois chefs d’accusation en raison d’un manque de preuves suffisantes, mais ce n’est pas le cas d’Alejandro Torres Chocolatl, qui reste accusé des trois crimes initiaux. Le travail acharné de la société civile, qui a résisté à un long processus judiciaire dépassé contre Miguel Lopéz Vega et Alejandro Torres Chocolatl, a abouti à une issue positive dans le cas de Miguel Lopéz Vega, contrairement à Alejandro Torres Chocolatl, qui, malgré le soutien de la société civile, risque toujours d’être criminalisé et condamné arbitrairement.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les actes d’intimidation et de harcèlement vraisemblablement commis par la police ministérielle de l’État de Puebla, ainsi que par la criminalisation d’Alejandro Torres Chocolatl, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains. L’organisation exprime ses inquiétudes face au manque apparent de protection du défenseur des droits humains et de garanties de procédure régulière.