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Le défenseur des droits humains Mainor Ortíz Delgado blessé par balle

Statut: 
Attaqué
À propos de la situation

Le 9 février 2020, le défenseur des droits des populations autochtones Mainor Ortíz Delgado a reçu une balle dans la jambe alors qu'il travaillait ses terres sur le territoire indigène Bribri, à Salitre, dans le sud-est du Costa Rica. Ce n'est pas la première fois qu'il est attaqué en représailles pour ses activités de défense du droit à la terre des peuples indigènes.

À propos de Mainor Ortíz Delgado

Mainor Ortíz DelgadoMainor Ortíz Delgado est défenseur des droits humains ; il appartient au peuple autochtone Bribri et il est membre de la communauté de Rio Azul qui vit sur le territoire indigène de Salitre dans le sud-est du Costa Rica. Il est un membre actif du conseil traditionnel Bribri, dont la mission est la protection des droits autochtones. Il représente également son peuple au sein de la Commission de récupération des terres (Comisión de Saneamiento) établie avec les autorités de l'État afin de lutter contre l'occupation illégale des territoires autochtones de Salitre par des intrus non autochtones.

17 Février 2020
Le défenseur des droits humains Mainor Ortíz Delgado blessé par balle

Le 9 février 2020, le défenseur des droits des populations autochtones Mainor Ortíz Delgado a reçu une balle dans la jambe alors qu'il travaillait ses terres sur le territoire indigène Bribri, à Salitre, dans le sud-est du Costa Rica. Ce n'est pas la première fois qu'il est attaqué en représailles pour ses activités de défense du droit à la terre des peuples indigènes.

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Mainor Ortíz Delgado est défenseur des droits humains ; il appartient au peuple autochtone Bribri et il est membre de la communauté de Rio Azul qui vit sur le territoire indigène de Salitre dans le sud-est du Costa Rica. Il est un membre actif du conseil traditionnel Bribri, dont la mission est la protection des droits autochtones. Il représente également son peuple au sein de la Commission de récupération des terres (Comisión de Saneamiento) établie avec les autorités de l'État afin de lutter contre l'occupation illégale des territoires autochtones de Salitre par des intrus non autochtones.

Le 9 février 2020, vers 14 heures, Mainor Ortíz Delgado a été blessé à la jambe par un individu à moto. Au moment de l'incident, le défenseur des droits des populations autochtones était en train de travailler sa terre ancestrale avec son frère, sa femme et ses trois jeunes enfants. Il a été transféré à l'hôpital et il se rétablit chez lui actuellement.

L'auteur de l'attaque a été arrêté par la police et remis en liberté le lendemain sous contrôle judiciaire. Pendant les trois prochains mois, il a interdiction de s'approcher de la maison de Mainor Ortíz Delgado. Le parquet a fait appel contre la décision de libérer l'auteur de cette attaque. Les défenseur-ses locaux ont indiqué que la famille du coupable occupe illégalement les terres indigènes. À l'aide de documents affirmant injustement leur identité autochtone, ils ont tenté d'acquérir la terre où habite la famille de Mainor Ortíz Delgado. Mainor Ortíz Delgado est titulaire d'un titre de propriété délivré par une autorité indigène locale reconnue par l'État. La région fait partie des terres ancestrales du peuple Bribri, dont la moitié a été occupée illégalement par des intrus non indigènes. La question a été reconnue par le gouvernement du Costa Rica.

Ce n'est pas la première fois que Mainor Ortíz Delgado est attaqué en représailles à ses activités de défense du droit à la terre des peuples autochtones. En 2013, 10 hommes l'avaient violemment agressé avec une machette et un fer à marquer le bétail. Il avait également été blessé par balle à la jambe lors de cette agression. Les auteurs, dont une personne non autochtone qui occupe toujours illégalement les terres indigènes Bribri, ont été identifiés par Mainor Ortíz Delgado et sa famille, et le défenseur des droits humains a déposé une plainte auprès de la police. Cependant la police a rejeté cette plainte. En 2016, un groupe d'inconnus a détruit une structure située dans le ranch du défenseur, et a détérioré des biens de valeur qui se trouvaient à l'intérieur. On soupçonne que ces personnes appartenaient ou aidaient la famille de l'auteur de la dernière attaque. La plainte concernant cet incident a également été rejetée par les autorités. En 2017, la veille de son témoignage dans une affaire contre un intrus non autochtone, Mainor Ortíz Delgado a reçu un appel d'un inconnu qui lui a dit qu'il allait être abattu. En décembre 2018 et en février 2019, le père et le frère de l'auteur de la dernière attaque du 9 février auraient tiré sur Mainor Ortíz Delgado et les membres de sa famille. Personne n'avait été blessé lors de cette attaque. Les autorités n'ont pris aucune mesure pour que les coupables rendent des comptes. Ils sont toujours libres et vivent à quelques mètres du défenseur et sa famille.

Le cas de Mainor Ortíz Delgado n'est pas isolé. Les peuples autochtones Bribri et Brörán vivant dans la région sont victimes de violences et de menaces, et leur droit à la terre est bafoué en raison de l'occupation illégale de leurs territoires par des intrus non autochtones. En 2015, la Commission interaméricaine des droits humains leur a accordé des mesures de précaution. La Commission a ordonné au gouvernement du Costa Rica de prendre des mesures pour protéger la vie et l'intégrité physique des Bribri et Brörán. Cependant, ces mesures n'ont pas été mises en œuvre par les autorités malgré les actions continues contre les défenseurs des droits des populations autochtones. Le 18 mars 2019, le chef indigène Bribri de renommée nationale, Sergio Rojas, a été abattu chez lui par des auteurs inconnus. Le crime est toujours impuni.

Front Line Defenders est gravement préoccupée par la récente attaque contre le défenseur des droits des populations autochtones Mainor Ortíz Delgado et par les attaques passées perpétrées contre lui et sa famille, qui semblent faire partie d'un schéma de violence contre les personnes autochtones qui défendent leurs terres ancestrales à Salitre. Elle pense que le défenseur des droits humains a été pris pour cible uniquement en raison de ses activités pacifiques en faveur du droit à la terre des populations autochtones.