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Huang Xueqin et Wang Jianbing jugés à Guangzhou et attendent leur verdict

Statut: 
Attente du verdict
À propos de la situation

Le 22 septembre 2023, les défenseur⸱ses des droits humains Huang Xueqin et Wang Jianbing ont été jugés par le tribunal intermédiaire de Guangzhou, dans la province de Guangdong. Le procès s’est achevé le jour même dans l’après-midi. Le verdict, qui n’a pas été prononcé, sera annoncé par le tribunal à une date ultérieure non précisée.

Le 1er avril 2022, le défenseur des droits humains Wang Jianbing a été autorisé à passer un appel vidéo à son avocat depuis le centre de détention no 1 de Guangzhou, pour la première fois depuis son arrestation en septembre 2021. Le 6 avril 2022, son avocat a été autorisé à examiner certains dossiers au parquet municipal de Guangzhou.

Cela fait aujourd’hui 80 jours que la défenseuse des droits humains Huang Xueqin et le défenseur du droit du travail et des personnes handicapées Wang Jianbing ont été enlevés locale de la résidence de Wang Jianbing à Guangzhou par la police, dans le sud de la Chine, le 19 septembre 2021. Entre fin octobre et début novembre 2021, les familles de Huang Xueqin et de Wang Jianbing ont reçu respectivement un avis d’arrestation officiel, daté du 27 octobre 2021, indiquant qu’ils avaient été arrêtés pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État » en vertu du droit de la République populaire de Chine, et qu'ils sont détenus dans le centre de détention N°1 à Guangzhou.

À propos de Wang Jianbing

Wang Jianbing (王 建 兵) est un défenseur du droit du travail et des droits des personnes handicapées ; il est originaire de la province du Gansu. Après avoir obtenu son diplôme universitaire en 2005, il a commencé à travailler dans le secteur sans but lucratif pour promouvoir l’éducation des jeunes et le développement rural. En 2014, il a rejoint une ONG à Guangzhou et a mis en œuvre des projets visant à promouvoir le développement des jeunes et l’autonomisation des personnes handicapées. En 2018, il a commencé à défendre les droits des travailleurs atteints de maladies professionnelles grâce à un soutien juridique et communautaire. Il est également un ardent défenseur du mouvement #MeToo en Chine.

1 Octobre 2023
Huang Xueqin et Wang Jianbing jugés à Guangzhou et attendent leur verdict

Le 22 septembre 2023, les défenseur⸱ses des droits humains Huang Xueqin et Wang Jianbing ont été jugés par le tribunal intermédiaire de Guangzhou, dans la province de Guangdong. Le procès s’est achevé le jour même dans l’après-midi. Le verdict, qui n’a pas été prononcé, sera annoncé par le tribunal à une date ultérieure non précisée.

Huang Xueqin (黄雪琴) est journaliste et défenseuse des droits humains de la province de Guangdong. Elle œuvre pour promouvoir les droits des femmes, à documenter et à dénoncer le harcèlement sexuel contre les femmes et les filles au travail et dans les établissements d’enseignement. Elle a également été détenue d’octobre 2019 à janvier 2020 après avoir publié des écrits sur les manifestations en faveur de la démocratie à Hong Kong. Wang Jianbing (王建兵) est un défenseur des droits du travail et des droits des personnes handicapées originaire de la province de Gansu. Après avoir obtenu son diplôme universitaire en 2005, il a commencé à travailler dans le secteur sans but lucratif pour promouvoir l’éducation des jeunes et le développement rural. En 2014, il a rejoint une ONG à Guangzhou et a mis en œuvre des projets visant à promouvoir le développement des jeunes et l’autonomisation des personnes handicapées. En 2018, il a commencé à défendre les droits des travailleurs atteints de maladies professionnelles grâce à un soutien juridique et communautaire. Il est également un ardent défenseur du mouvement #MeToo en Chine.

Les deux défenseur⸱ses des droits humains sont accusés d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’État » en vertu de l’article 105, paragraphe 2, du Code pénal chinois. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent jusqu’à cinq ans de prison. Toutefois, l’article 105 (2), permet au tribunal d’imposer une peine supérieure à cinq ans, sans limite supérieure, si les juges estiment que l’infraction est « majeure » ou s’ils considèrent les accusés comme des « meneurs ». Le droit pénal ne définit pas les termes « meneur » ou « majeur » et n’apporte pas d’éclaircissements supplémentaires à leur sujet.

Le jour du procès, le palais de justice était lourdement gardé par des agents de sécurité. Les diplomates étrangers qui ont tenté d’observer le procès, qui était théoriquement public, se sont vu interdire l’accès au tribunal. Les membres des familles des deux défenseur·ses ont pu assister au procès.

Selon l’acte d’accusation du parquet municipal de Guangzhou à l’encontre des deux défenseur⸱ses des droits humains, les procureurs ont accusé Huang Xueqin d’avoir publié des articles ou fait des commentaires en ligne qui « dénaturaient », « attaquaient » et « calomniaient » le gouvernement chinois. Les procureurs ont également accusé Huang Xueqin d’avoir participé, et d’avoir invité d’autres personnes à participer, à des ateliers en ligne sur les mouvements non violents. De même, l’acte d’accusation reproche à Wang Jianbing d’avoir publié ou partagé en ligne des articles critiquant le gouvernement chinois et d’avoir participé à un atelier sur internet sur les mouvements non violents alors qu’il étudiait au Royaume-Uni. Enfin, les procureurs ont accusé les deux défenseur·ses d’organiser régulièrement des réunions à la résidence de Wang Jianbing à Guangzhou pour discuter de questions sociales.

Les avocats représentant les deux défenseur⸱ses ont fait valoir devant le tribunal que les activités en question ne constituent pas une « incitation à la subversion du pouvoir de l’État ».

Avant le procès, Front Line Defenders s’est jointe à l’appel commun de plus de 30 autres organisations de la société civile à travers le monde demandant au gouvernement chinois de libérer immédiatement et sans condition Huang Xueqin et Wang Jianbing.

Front Line Defenders réitère son inquiétude concernant le procès en cours de Huang Xueqin et Wang Jianbing, car elle pense que la détention et les charges retenues contre eux sont un acte de représailles pour l’exercice pacifique et légitime de leurs droits à la liberté de réunion et d’association.

22 Avril 2022
Wang Jianbing autorisé à passer un premier appel à son avocat

Le 1er avril 2022, le défenseur des droits humains Wang Jianbing a été autorisé à passer un appel vidéo à son avocat depuis le centre de détention no 1 de Guangzhou, pour la première fois depuis son arrestation en septembre 2021. Le 6 avril 2022, son avocat a été autorisé à examiner certains dossiers au parquet municipal de Guangzhou.

Wang Jianbing a dit à son avocat qu’il avait été détenu à l’isolement dans un lieu inconnu pendant environ cinq mois et qu’il avait été soumis à un interrogatoire prolongé. Pendant cette période de détention au secret, il n’a pas mangé de façon régulière et il a souffert de dépression. Le défenseur a déclaré que son état de santé s’était légèrement amélioré au cours du dernier mois, après son transfert au centre de détention no 1 de Guangzhou.

Début avril 2022, les Nations Unies ont publié une lettre envoyée en février 2022 par plusieurs experts des droits de l’Homme des Nations Unies au gouvernement chinois, faisant part de leurs préoccupations au sujet de la détention de Wang Jianbing.

9 Décembre 2021
Les défenseur-ses des droits humains Huang Xueqing et Wang Jianbing accusés d’« incitation à la subversion »

Cela fait aujourd’hui 80 jours que la défenseuse des droits humains Huang Xueqin et le défenseur du droit du travail et des personnes handicapées Wang Jianbing ont été enlevés de la résidence de Wang Jianbing à Guangzhou par la police locale, dans le sud de la Chine, le 19 septembre 2021. Entre fin octobre et début novembre 2021, les familles de Huang Xueqin et de Wang Jianbing ont reçu respectivement un avis d’arrestation officiel, daté du 27 octobre 2021, indiquant qu’ils avaient été arrêtés pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État » en vertu du droit de la République populaire de Chine, et qu'ils sont détenus dans le centre de détention N°1 à Guangzhou.

Huang Xueqin (黄 雪 琴) est une journaliste et défenseuse des droits humains de la province du Guangdong. Elle œuvre pour promouvoir les droits des femmes, à documenter et à dénoncer le harcèlement sexuel contre les femmes et les filles au travail et dans les établissements d’enseignement. Elle a déjà été détenue d’octobre 2019 à janvier 2020 après avoir publié des écrits sur les manifestations pro-démocratie à Hong Kong.

Wang Jianbing (王 建 兵) est un défenseur du droit du travail et des droits des personnes handicapées ; il est originaire de la province du Gansu. Après avoir obtenu son diplôme universitaire en 2005, il a commencé à travailler dans le secteur sans but lucratif pour promouvoir l’éducation des jeunes et le développement rural. En 2014, il a rejoint une ONG à Guangzhou et a mis en œuvre des projets visant à promouvoir le développement des jeunes et l’autonomisation des personnes handicapées. En 2018, il a commencé à défendre les droits des travailleurs atteints de maladies professionnelles grâce à un soutien juridique et communautaire. Il est également un ardent défenseur du mouvement #MeToo en Chine.

Wang Jianbing avait initialement prévu d’accompagner Huang Xueqin à Shenzhen d’où elle devait se rendre à l’aéroport de Hong Kong pour prendre un vol vers le Royaume-Uni le 20 septembre 2021 pour poursuivre ses études supérieures. Dans l’après-midi du 19 septembre 2021, des agents de la sécurité publique de Guangzhou sont arrivés chez Wang Jianbing et l’ont placé en détention préventive avec Huang Xueqin. La police a également perquisitionné les résidences des deux défenseur-ses et confisqué leurs effets personnels.

Les motifs de leur détention semblent être liés à de multiples rassemblements privés chez Wang Jianbing. Après l’arrestation de Wang Jianbing et Huang Xueqin, la police locale de Guangzhou et d’autres provinces ont rendu visite et interrogé à plusieurs reprises plus de 40 de leurs connaissances. Au cours de ces interrogatoires, la police aurait demandé aux connaissances de confirmer l’identité des personnes qui s’étaient rassemblées à la résidence de Wang Jianbing, de témoigner que les discussions à ces rassemblements étaient de nature politique, et de signer des témoignages pré-écrits accusant faussement les deux défenseur-ses des droits humains d’avoir participé à des rassemblements politiques pour « subvertir le pouvoir de l'État ». La police a également fouillé les appareils électroniques de bon nombre d’entre eux et a fait des copies de données.

Au cours des semaines entre l’arrestation des deux défenseur-ses des droits humains et la publication de l’avis d’arrestation officiel, aucune de leurs familles n’avait reçu de notification légale confirmant leur arrestation, leur localisation ou les accusations portées contre eux. La famille de Wang Jianbing s’est rendue dans plusieurs postes de police à Guangzhou pour tenter de le localiser, sans succès. Ils ont ensuite soumis des plaintes aux bureaux de sécurité publique du district, des municipalités et des provinces sans recevoir de réponse concluante. Lorsque la famille a déposé plainte contre la police devant le parquet municipal de Guangzhou, le 30 septembre 2021, celui-ci a refusé d’intervenir. Par ailleurs, le bureau municipal de la sécurité publique de Guangzhou a jusqu’à présent rejeté à deux reprises, en octobre et novembre, les demandes de l’avocat de Wang Jianbing de rencontrer le défenseur et de le faire libérer sous caution.

Le 30 septembre 2021, trois personnes non identifiées, soupçonnées d’être des agents de la sécurité de l’État, ont convoqué la famille de Wang Jianbing pour un interrogatoire dans un poste de police sans présenter d’identification officielle ni de mandat. Ils ont dit à la famille que le Bureau municipal de la sécurité publique de Guangzhou est responsable de l’arrestation de Wang Jianbing, mais ils n’ont pas pu révéler les accusations portées contre lui ni le lieu de sa détention. Ils ont ordonné à la famille d’arrêter de contacter les bureaux du gouvernement et les ont mis en garde de ne pas mener de plaidoyer public.

Les dernières recherches publiées par Front Line Defenders et des organisations partenaires mettent en lumière l’utilisation abusive systématique de dispositions vagues relatives à la sécurité nationale afin de détenir arbitrairement des défenseur-ses des droits humains pour leurs activités pacifiques.

Front Line Defenders pense que la détention et les accusations contre Huang Xueqin et Wang Jianbing sont des représailles pour l’exercice pacifique et légitime de leurs droits à la liberté de réunion et d’association.