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Les défenseurs des droits humains Egi Primayogha et Miftachul Choir dénoncés à la police pour diffamation

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Le 10 septembre 2021, le Général Moeldoko, le Chef de cabinet du Président, a officiellement dénoncé les défenseurs des droits humains Egi Primayogha et Miftachul Choir à l’Unité d’enquête criminelle de la Police nationale de Jakarta pour diffamation présumée, dans le cadre de l’article 27 de la Loi sur l’information et les transactions électroniques et les articles 310 et 311 du Code pénal. S’il sont reconnus coupables, les défenseurs encourent jusqu’à six ans de prison.

À propos du DDH

Egi Primayogha est défenseur des droits humains et membre d’Indonesia Corruption Watch (ICW), une importante organisation de lutte contre la corruption en Indonésie. En tant qu’étudiant, il participait à divers mouvements de la société civile à l’université, comme le journal étudiant et le mouvement coopératif étudiant. Le défenseur travaille actuellement sur diverses questions relatives aux droits humains telles que la liberté d’information, l’accès à la santé et le droit aux ressources naturelles. Il s’exprime aussi ouvertement sur l’implication des politiciens et des groupes d’affaires dans des cas de violations des droits humains.

15 Septembre 2021
Les défenseurs des droits humains Egi Primayogha et Miftachul Choir dénoncés à la police pour diffamation

Le 10 septembre 2021, le Général Moeldoko, le Chef de cabinet du Président, a officiellement dénoncé les défenseurs des droits humains Egi Primayogha et Miftachul Choir à l’Unité d’enquête criminelle de la Police nationale de Jakarta pour diffamation présumée, dans le cadre de l’article 27 de la Loi sur l’information et les transactions électroniques et les articles 310 et 311 du Code pénal. S’il sont reconnus coupables, les défenseurs encourent jusqu’à six ans de prison.

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Egi Primayogha est défenseur des droits humains et membre d’Indonesia Corruption Watch (ICW), une importante organisation de lutte contre la corruption en Indonésie. En tant qu’étudiant, il participait à divers mouvements de la société civile à l’université, comme le journal étudiant et le mouvement coopératif étudiant. Le défenseur travaille actuellement sur diverses questions relatives aux droits humains telles que la liberté d’information, l’accès à la santé et le droit aux ressources naturelles. Il s’exprime aussi ouvertement sur l’implication des politiciens et des groupes d’affaires dans des cas de violations des droits humains.

Miftachul Choir est un défenseur des droits humains et membre contractuel à court terme de la Division de la corruption politique d’Indonesia Corruption Watch (ICW). Ses recherches portent sur l’économie politique de l’industrie houillère, le régime de financement des partis et le système électoral. Avant de rejoindre ICW, Miftachul Choir participait au journal étudiant et à divers groupes du mouvement étudiant. Il est actuellement étudiant de troisième cycle à l’Institute of Human Rights and Peace Studies (IHRP), de l’Université Mahidol.

Le 10 septembre 2021, le général Moeldoko, le chef de cabinet du président, a officiellement accusé Egi Primayogha et le Choir Miftachul de diffamation et les a dénoncés à l’unité d’enquête criminelle de la police nationale de Jakarta. Les accusations portées contre les défenseur-ses des droits humains se rapportent à une étude publiée par la Division de la corruption politique d’ICW qui allègue l’implication de divers fonctionnaires dans la promotion de la circulation du médicament Ivermectine pendant la pandémie de COVID-19. Les deux défenseurs des droits humains ont participé à la recherche et à la présentation de cette étude.

Le 29 juillet 2021, il a été signalé que le chef de cabinet présidentiel avait l’intention de délivrer une assignation à comparaître contre Egi Primayogha et Miftachul Choir au sujet de l’étude publiée par ICW. Le même jour, 109 organisations de la société civile et groupes communautaires ont fait part de leur solidarité avec Egi Primayogha, Miftachul Choir et ICW et ont exhorté le général Moeldoko à retirer l’assignation. Le 2 août 2021, l’avocat du chef de cabinet présidentiel a envoyé une assignation à ICW, s’adressant spécifiquement à Egi Primayogha et à Miftachul Choir. L’assignation leur demandait de retirer les allégations faites par leur étude et de présenter des excuses au chef de cabinet du président dans les 24 heures. Elle menaçait également de dénoncer les défenseurs des droits humains à la police si les demandes n’étaient pas satisfaites. Par la suite, deux autres assignations émises par Moeldoko ont été envoyées à Egi Primayogha et Miftachul Choir le 5 août 2021 et le 20 août 2021, avec des demandes et des menaces similaires.

En Indonésie, l’article 27 (3) de la Loi sur l’information et les transactions électroniques concerne la diffamation, et les articles 310 et 311 du Code pénal concernent l’atteinte à l’honneur et à la réputation d’une personne par des accusations et la diffamation, respectivement. Toutefois, le Code pénal contient également des justifications concernant la publication de l’étude par les défenseur-ses des droits humains, en vertu de l’article 310, paragraphe (3), qui stipule que « cela ne constitue pas de la diffamation si l’acte est accompli dans l’intérêt public ». Les défenseur-ses des droits humains en Indonésie ont constaté que des responsables du gouvernement abusent souvent de leur pouvoir en utilisant la Loi sur l’électronique, l’information et les transactions, et des accusations de diffamation pour faire taire des militants ou des défenseur-ses des droits humains.

Front Line Defenders est préoccupée par les accusations portées contre les défenseurs des droits humains Egi Primayogha et Miftachul Choir, car il semble qu’ils soient ciblés directement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains dans le pays.