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Tang Jitian détenu au secret tandis que sa fille est décédée au Japon

Statut: 
Détenu au secret
À propos de la situation

Le 20 février 2024, la fille de l’avocat en droits humains Tang Jitian est décédée au Japon, après avoir lutté contre des complications liées à la tuberculose pendant près de trois ans, depuis qu’elle est tombée malade en avril 2021.

Le 2 juin 2021, la police aux frontières de l'aéroport de Fuzhou a empêché l'avocat en droits humains pékinois Tang Jitian d'embarquer sur un vol à destination du Japon pour voir sa fille malade. Les autorités ont déclaré au défenseur des droits humains que le Bureau municipal de la sécurité publique de Pékin avait décrété une interdiction de quitter le territoire à son encontre parce que son voyage à l'étranger « pourrait mettre en danger la sécurité nationale ».

À propos de Tang Jitian (唐吉田)

Tang Jitian (唐吉田) est un avocat chinois spécialisé dans les droits humains qui prend en charge des affaires liées aux droits humains dans divers domaines, notamment le droit à la terre, la liberté de religion, la liberté d'expression et la liberté d'association. En raison de son activisme persistant, sa licence pour exercer le droit a été révoquée en 2010. Le défenseur des droits humains a poursuivi son travail en faveur des droits humains après sa radiation du barreau et a été victime de passages à tabac, de torture, de surveillance, de restrictions de voyage et de détentions arbitraires à plusieurs reprises. En novembre 2017, il a tenté d'entrer à Hong Kong depuis Shenzhen pour se faire soigner, mais la police aux frontières continentales lui a dit qu'il n'était pas autorisé à partir car il « pourrait mettre en danger la sécurité nationale ».

23 Février 2024
Tang Jitian détenu au secret tandis que sa fille est décédée au Japon

Le 20 février 2024, la fille de l’avocat en droits humains Tang Jitian est décédée au Japon, après avoir lutté contre des complications liées à la tuberculose pendant près de trois ans, depuis qu’elle est tombée malade en avril 2021.

Tang Jitian faisait l’objet d’une surveillance policière stricte depuis qu’on lui avait interdit d’embarquer sur un vol à destination du Japon en juin 2021. Le 10 décembre 2021, alors qu’il se rendait à un événement organisé à Pékin par la délégation de l’Union européenne en Chine pour commémorer la Journée des droits humains, il a été arrêté par la police et maintenu en détention secrète pendant plus d’un an, jusqu’au 14 janvier 2023, date à laquelle il a été relâché dans sa ville natale de la province du Jilin, dans le nord-est de la Chine.

Le 4 novembre 2023, alors qu’il se rendait aux funérailles d’un membre de sa famille, Tang Jitian est devenu injoignable. Il serait détenu par la police dans un lieu tenu secret de la province du Jilin.

2 Juin 2021
Le défenseur des droits humains Tang Jitian interdit de quitter le pays pour aller voir sa fille malade

Le 2 juin 2021, la police aux frontières de l'aéroport de Fuzhou a empêché l'avocat en droits humains pékinois Tang Jitian d'embarquer sur un vol à destination du Japon pour voir sa fille malade. Les autorités ont déclaré au défenseur des droits humains que le Bureau municipal de la sécurité publique de Pékin avait décrété une interdiction de quitter le territoire à son encontre parce que son voyage à l'étranger « pourrait mettre en danger la sécurité nationale ».

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Tang Jitian (唐吉田) est un avocat chinois spécialisé dans les droits humains qui prend en charge des affaires liées aux droits humains dans divers domaines, notamment le droit à la terre, la liberté de religion, la liberté d'expression et la liberté d'association. En raison de son activisme persistant, sa licence pour exercer le droit a été révoquée en 2010. Le défenseur des droits humains a poursuivi son travail en faveur des droits humains après sa radiation du barreau et a été victime de passages à tabac, de torture, de surveillance, de restrictions de voyage et de détentions arbitraires à plusieurs reprises. En novembre 2017, il a tenté d'entrer à Hong Kong depuis Shenzhen pour se faire soigner, mais la police aux frontières continentales lui a dit qu'il n'était pas autorisé à partir car il « pourrait mettre en danger la sécurité nationale ».

La fille de 25 ans de Tang Jitian, qui étudiait au Japon, est tombée malade en avril 2021 de la tuberculose ; depuis elle est hospitalisée dans une unité de soins intensifs. Elle serait dans un état grave en raison de multiples complications déclenchées par la tuberculose.

Après l'hospitalisation de sa fille, Tang Jitian a obtenu un visa pour se rendre au Japon et a contacté des agents de la sûreté publique à Pékin pour demander la levée de son interdiction de sortie. Cependant, les agents qu'il a contactés ont déclaré qu'ils discutaient de la question avec leurs supérieurs et ne lui ont pas donné de réponse définitive malgré les différentes demandes du défenseur. Le 1er juin 2021, le défenseur a pris un vol de Pékin à Fuzhou. Le matin du 2 juin 2021, il a enregistré ses bagages et obtenu sa carte d'embarquement à l'aéroport de Fuzhou pour son vol vers le Japon, mais il a été arrêté et refoulé à la zone de contrôle frontalier.

Les agents de la police aux frontières ont dit au défenseur des droits humains qu'il lui était interdit de quitter le pays en vertu de l'article 12 (5) de la loi sur l'administration des entrées et des sorties, qui accorde aux autorités le pouvoir d'imposer des interdictions de sortie aux citoyens chinois s'ils « mettent en danger la sécurité nationale ». Les agents n'ont présenté aucun document juridique ni aucune explication détaillée sur les raisons pour lesquelles et en quoi son départ mettrait en danger la sécurité nationale. Ils ont aussi refusé de révéler qui avait prononcé cette interdiction de quitter le territoire. Après que Tang Jitian a insisté pour savoir qui avait émis l'ordre, les officiers ont dit qu'il s'agissait du Bureau de la sécurité publique de Pékin, mais ont refusé de divulguer les noms des fonctionnaires qui ont pris la décision.

Les autorités chinoises ont l'habitude d'imposer des restrictions arbitraires à la liberté de mouvement, y compris des interdictions de voyager nationales et internationales, ainsi que des relocalisation temporaires forcées pendant des périodes politiquement sensibles, pour cibler les défenseur-ses des droits humains. Ces restrictions fondées sur des concepts aussi mal définis que « la mise en danger de la sécurité nationale » sont incompatibles avec la Constitution chinoise, qui interdit la privation ou la restriction illégale de la liberté de la personne des citoyens, et sont également incompatibles avec les normes internationales relatives aux droits humains qui protègent le droit à la liberté de mouvement.

Front Line Defenders condamne l'interdiction de quitter le territoire arbitraire prononcée contre Tang Jitian et pense qu'il s'agit de représailles contre son travail en faveur des droits humains. Empêcher un père de voir sa fille gravement malade est particulièrement cruel et inhumain.