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Le défenseur des droits humains Sergen Kahraman Çotak agressé physiquement et menacé par des policiers

Statut: 
Agressé et menacé
À propos de la situation

Le 20 avril 2021, le défenseur des droits humains Sergen Kahraman Çotak a été physiquement agressé et menacé par des policiers au poste de police Armutlu FSM à Istanbul, alors qu’il tentait de se présenter devant la police conformément à la mesure judiciaire prise à son encontre le 3 février 2021. Le défenseur des droits humains faisait partie des 51 étudiants arrêtés le 1er février 2021 sur le campus de l’université de Boğaziçi lors de manifestations pacifiques, organisées contre la nomination du nouveau recteur de l’université par le gouvernement et pour défendre la liberté académique.

À propos du DDH

Sergen Kahraman Çotak est un défenseur des droits humains qui travaille sur les droits LGBTIQ+, en particulier sur les campus universitaires pour éliminer l’homophobie, la transphobie et le sexisme. Il est étudiant en biologie moléculaire et génétique à l’Université de Boğaziçi et il est également membre du club étudiant LGBTIQ+, interdit récemment, à l’université. La police a fait une descente et perquisitionné le club le 30 janvier 2021 et le lendemain, le recteur a officiellement interdit le club. Sergen Kahraman Çotak a activement participé aux manifestations organisées après la nomination d’un nouveau recteur de l’université par un décret présidentiel le 2 janvier 2021. Le nouveau recteur ne travaillait pas à l’université avant sa nomination.

30 Avril 2021
Le défenseur des droits humains Sergen Kahraman Çotak agressé physiquement et menacé par des policiers

Le 20 avril 2021, le défenseur des droits humains Sergen Kahraman Çotak a été physiquement agressé et menacé par des policiers au poste de police Armutlu FSM à Istanbul, alors qu’il tentait de se présenter devant la police conformément à la mesure judiciaire prise à son encontre le 3 février 2021. Le défenseur des droits humains faisait partie des 51 étudiants arrêtés le 1er février 2021 sur le campus de l’université de Boğaziçi lors de manifestations pacifiques, organisées contre la nomination du nouveau recteur de l’université par le gouvernement et pour défendre la liberté académique.

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Sergen Kahraman Çotak est un défenseur des droits humains qui travaille sur les droits LGBTIQ+, en particulier sur les campus universitaires pour éliminer l’homophobie, la transphobie et le sexisme. Il est étudiant en biologie moléculaire et génétique à l’Université de Boğaziçi et il est également membre du club étudiant LGBTIQ+, interdit récemment, à l’université. La police a fait une descente et perquisitionné le club le 30 janvier 2021 et le lendemain, le recteur a officiellement interdit le club. Sergen Kahraman Çotak a activement participé aux manifestations organisées après la nomination d’un nouveau recteur de l’université par un décret présidentiel le 2 janvier 2021. Le nouveau recteur ne travaillait pas à l’université avant sa nomination.

Dans la soirée du 20 avril 2021, Sergen Kahraman Çotak s’est rendu au poste de police Armutlu Fatih Sultan Mehmet (Armultu FSM), accompagné d’un ami, conformément à une mesure judiciaire prononcée contre lui, après son arrestation lors des manifestations qui se sont déroulées sur le campus de l’Université de Boğaziçi le 1er février 2021. Alors que le défenseur des droits humains entrait dans le bâtiment, un policier de l’unité des opérations spéciales a saisi son sac à dos et l’a poussé, lui disant qu’il devait laisser son sac à l’entrée. Sergen Kahraman Çotak, qui a été averti qu’il était cas contact au COVID-19, a rappelé au policier démasqué de respecter la distanciation sociale et lui a demandé de ne pas le toucher et de garder ses distances. Lorsque Sergen Kahraman Çotak est allé laisser son sac à l’entrée comme on venait de le lui demander, le policier l’a suivi et a commencé à l’agresser physiquement et à l’insulter en disant « pour qui tu te prends ? ».

Un autre officier des opérations spéciales s’est approché de Sergen Kahraman Çotak et l’a frappé avec la crosse de son fusil. Peu de temps après, environ quatre ou cinq policiers qui ne portaient pas de masque ont encerclé le défenseur des droits humains et l’ont poussé, bousculé et insulté. L’un des policiers a giflé Sergen Kahraman Çotak, et lorsque son ami a tenté d’intervenir et de désamorcer la situation, un officier l’a averti que « personne n’avait giflé qui que ce soit ici ». Le chef de la police a en outre menacé Sergen Kahraman Çotak de lui faire subir une fouille à nu. Le même chef de la police avait menacé Sergen Kahraman Çotak un mois auparavant alors qu’il se présentait au poste ; il avait dit : « C’est le département antiterroriste. Nous te tuons et personne ne s’en apercevra ».

Lorsque le défenseur des droits humains a rappelé à la police que l’incident avait été enregistré par les caméras de vidéosurveillance, les policiers ont tenté de l’escorter de force hors du poste. Sergen Kahraman Çotak a toutefois déclaré qu’il devait signer le formulaire de présence et il a été autorisé à le faire avant que lui et son ami ne soient forcés de quitter le poste de police sous les menaces verbales, les insultes et les intimidations des policiers. Après l’incident, le défenseur des droits humains a vu un médecin qui a certifié dans un rapport médical que Sergen Kahraman Çotak avait été agressé physiquement.

Le 1er février 2021, des policiers sont entrés sur le campus de l’université de Boğaziçi et ont agressé des étudiants qui manifestaient devant le bureau du recteur et appelaient à la libération d’amis détenus et arrêtés pour leur participation aux manifestations qui se déroulaient depuis janvier 2021. La police a attaqué le groupe sans sommation et a violemment arrêté 51 étudiants et défenseur-ses des droits humains, dont Sergen Kahraman Çotak. Le défenseur des droits humains a fait partie des étudiants qui ont été sévèrement battus lors de l’arrestation. Le groupe a été conduit au siège de la police d’Istanbul avec 108 autres personnes qui avaient participé à la manifestation et qui avaient été arrêtées plus tôt le même jour alors qu’elles tentaient de faire une déclaration à la presse devant l’université.

Le 3 février 2021, après deux jours de détention, Sergen Kahraman Çotak et cinq autres étudiant-es défenseur-ses des droits humains ont été transférés au 2e tribunal pénal de paix d’Istanbul avec un ordre d’arrestation, pour des allégations de « privation de liberté » et « pour avoir participé à une manifestation non autorisée non armée et pour avoir refusé de se disperser ». Le juge a ordonné la libération des défenseur-ses des droits humains mais les a placés sous le coup d’une interdiction de voyager et leur a ordonné de se présenter au poste de police le plus proche une fois par semaine. Aucune durée n’a été fixée pour l’interdiction de voyager et les mesures de contrôle judiciaire.

Les manifestations à l’université de Boğaziçi ont commencé le 4 janvier 2021 lorsque des centaines d’étudiants, y compris des défenseur-ses des droits humains, se sont rassemblés devant l’entrée du campus universitaire pour s’opposer à la nomination d’un nouveau recteur par décret présidentiel et à son affiliation au Parti Ak au pouvoir. Les étudiants de l’université de Boğaziçi considèrent que cette nomination est une atteinte à « la liberté académique et à l’autonomie scientifique, ainsi qu’aux valeurs démocratiques » de l’université et ont exigé sa démission. Depuis le début des manifestations, la police utilise fréquemment une force excessive pour disperser les manifestations et au moins 600 personnes, dont des étudiants, des défenseur-ses des droits humains et d’autres sympathisants, ont été arrêtées pour leur participation. Selon certaines sources, 10 manifestants ont été arrêtés et des mesures administratives ont été prises contre plus de 50 défenseur-ses des droits humains, notamment des assignations à résidence, des interdictions de voyager et l’obligation de se présenter chaque semaine dans un poste de police.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les rapports faisant état des mauvais traitements infligés au défenseur des droits humains Sergen Kahraman Çotak, et plus généralement par les mauvais traitements infligés à d’autres défenseur-ses des droits humains et étudiants qui ont participé aux manifestations à l’université de Boğaziçi. Des défenseur-ses des droits humains et des étudiants participant aux manifestations auraient été soumis à des fouilles à nu forcées, à du harcèlement sexuel et à des menaces de la part de la police, en particulier les défenseur-ses des droits LGBTIQ+ qui ont été détenus, ainsi qu’à des agressions physiques et à un usage excessif de la force par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en plastique pour tenter de disperser les manifestations. Front Line Defenders condamne ces mauvais traitements et ce harcèlement des défenseur-ses des droits humains qui n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté de réunion, en plaidant contre la corruption et en promouvant la liberté académique.