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Shahidul Alam injustement accusé et torturé

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

Le 20 novembre 2018, le défenseur des droits humains et photographe Shahidul Alam a été libéré de la prison centrale de Dhaka à Keraniganj, après 108 jours de détention. La Haute cour a accepté de le libérer sous caution le 15 novembre 2018. Shahidul Alam avait été arrêté chez lui par des membres de la section d'enquête le 5 août 2018. Il avait comparu devant la cour le lendemain, où il avait été accusé de "diffusion de propagande et de fausses informations contre le gouvernement".

À propos de Shahidul Alam

Shahidul Alam est un photographe récompensé par un prix, universitaire et défenseur des droits humains. En 1998 il a fondé Pathshala: South Asian Institute of Photography. Pathshala forme des centaines de photographes et a contribué a diversifier les méthodes pour dénoncer les violations des droits humains dans le pays. Le défenseur est également directeur de Chobi Mela, un festival de photographie en Asie. Sa récente exposition de photo dénonce les violatiosn des droits humains infligées aux victimes d'exécutions extrajudiciaires, aux réfugiés Rohingya et au migrants bangladais qui travaillent à l'étranger.

 

23 Novembre 2018
Libération de Shahidul Alam

Le 20 novembre 2018, le défenseur des droits humains et photographe Shahidul Alam a été libéré de la prison centrale de Dhaka à Keraniganj, après 108 jours de détention. La Haute cour a accepté de le libérer sous caution le 15 novembre 2018. Shahidul Alam avait été arrêté chez lui par des membres de la section d'enquête le 5 août 2018. Il avait comparu devant la cour le lendemain, où il avait été accusé de "diffusion de propagande et de fausses informations contre le gouvernement".

Shahidul Alam est un photographe récompensé par un prix, universitaire et défenseur des droits humains. En 1998 il a fondé Pathshala South Asian Institute of Photography. Pathshala forme des centaines de photographes et a contribué a diversifier les méthodes pour dénoncer les violations des droits humains dans le pays. Le défenseur est également directeur de Chobi Mela, un festival de photographie en Asie. Sa récente exposition de photographies dénonce les violations des droits humains infligées aux victimes d'exécutions extrajudiciaires, aux réfugiés Rohingya et aux migrants bangladais qui travaillent à l'étranger.

Bien que Front Line Defenders salue la libération du défenseur des droits humains, elle condamne fermement l'emprisonnement injuste de Shahidul Alam ainsi que l'absence de toute enquête sur les allégations de torture pendant qu'il était en prison. Front Line Defenders réitère son appel afin que toutes les charges portées contre Shahidul Alam soient abandonnées.

 

7 Septembre 2018
Report de l'audience de libération sous caution de Shahidul Alam

Le 4 septembre 2018, le collège des juges de la Haute cour qui devait présider l'audience de demande de libération sous caution du défenseur des droits humains Shahidul Alam a transféré la demande au président de la cour suprême afin que ce dernier rende une décision, affirmant être dans l'embarras. Aucune date n'a été fixée pour la prochaine audience de demande de libération sous caution.

La demande de libération sous caution a été présentée le 27 août à un collège de la haute cour, composé de deux juges, mais elle a été différée au 4 septembre, et le collège s'est retiré de l'audience. Au Bangladesh, les juges de la haute cour peuvent faire part de leur embarras au sujet d'une affaire, afin de se récuser eux-mêmes de l'affaire afin de faire en sorte qu'un jugement équitable et impartial soit rendu. Cependant, ils peuvent aussi faire part de leur embarras s'ils sont menacés ouvertement ou discrètement par quiconque. Le collège de la haute cour n'a pas révélé les raisons de sa décision et n'a pas nommé les juges qui ont fait part de leur embarras.

Cette dernière mesure va encore retarder l'audience de demande de libération sous caution de Shahidul Alam, qui est maintenant détenu depuis un mois. Sa demande de libération sous caution a d'abord été rejetée le 6 août par le tribunal métropolitain de Dhaka, après quoi une autre demande a été déposée devant la haute cour.

Shahidul Alam a été arrêté par la force le 5 août 2018 pour "diffusion de propagande et de fausses informations contre le gouvernement". Lors de sa première comparution le 6 août, le défenseur a informé la cour qu'il a été torturé pendant sa détention préventive.

Front Line Defenders est vivement préoccupée concernant les multiples reports des audiences de demande de libération sous caution de Shahidul Alam, et réitère son appel à la libération immédiate et sans condition de Shahidul Alam et à l'abandon de toutes les accusations portées contre lui.

17 Août 2018
Shahidul Alam envoyé en prison

Le 12 août 2018, le défenseur des droits humains emprisonné Shahidul Alam a été transféré dans la prison centrale de Dhaka, à Keraniganj. Il a été conduit devant la cour métropolitaine de Dhaka, où il a été confiné dans le véhicule dans lequel il était transporté, après sept jours de détention préventive, puis envoyé dans le centre de détention. La famille de Shahidul Alam n'a pas été informée qu'il serait traduit devant la cour et par conséquent son avocat n'a pas pu être présent. Le défenseur devait comparaitre le 13 août mais il a été traduit un jour plus tôt. Il doit être détenu jusqu'à la fin de l'enquête sur les accusations portées contre lui.

Le 13 août, lors de l'audience devant la section d'appel de la Cour suprême, il est apparu que le défenseur avait été conduit à l'hôpital universitaire Bangabandhu Sheikh Mujib (BSMMU) mais qu'il n'avait pas été examiné pour les tortures, comme l'avait requis la Haute cour le 9 août 2018. La Haute cour avait aussi ordonné au ministère de l'Intérieur d'envoyer le bilan médical de Shahidul Alam au juge de la cour métropolitaine (CMM) avant le 13 août, mais le CMM n'a jamais reçu ce rapport.

Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat du défenseur des droits humains Shahidul Alam. Elle exhorte les autorités du Bangladesh à libérer Shahidul Alam immédiatement et sans condition et à abandonner toutes les charges portées contre lui.

 

7 Août 2018
Shahidul Alam injustement accusé et torturé en détention préventive

Le 5 août, le défenseur des droits humains Shahidul Alam a été arrêté chez lui par des membres de la section d'enquête de la police. Il a comparu devant la cour le 6 août, accusé d'avoir "diffusé de la propagande et des fausses informations contre le gouvernement". Lors de la session, le défenseur a dit à la cour avoir été torturé pendant sa détention préventive.

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Dans l'après-midi du 5 août, Shahidul Alam a été agressé par un groupe armé près de City College (université) à Dhaka, alors qu'il enregistrait une attaque contre des étudiants qui manifestaient pour des routes plus sûres. Peu après l'attaque, il a trouvé refuge dans une guest house située à proximité et il a relaté l'incident en direct sur sa page Facebook. Plus tard dans la soirée, vers 22h30, le défenseur a été pris de force hors de chez lui à Dhanmondi par de nombreux policiers en civil, qui se sont identifiés comme des membres de la section d'enquête de la police. Son avocat, les membres de sa famille et ses amis sont arrivés ensuite au bureau de la section d'enquête mais ils n'ont obtenu aucune information sur l'endroit où il se trouve.

Après une conférence de presse de la famille de Shahidul Alam et de son avocat le 6 août à 11h30, la compagne du défenseur a été informée qu'il comparaitrait devant la cour dans l'après-midi. Shahidul Alam a été conduit devant la cour vers 17h, pieds nus et marchant avec difficulté. Lors de l'audience, il a dit à la cour avoir été torturé pendant sa détention préventive et que la police l'avait forcé à laver du sang qui tachait ses vêtements et à les remettre. Rejetant la demande de libération sous caution déposée par son avocat, le chef du tribunal de Dhaka a ordonné le maintien en détention du défenseur pour sept jours pour "diffusion de propagande et de fausses informations contre le gouvernement", en vertu de la section 57 controversée de la loi sur les technologies de l'information et de la communication. Le 7 août 2018, en raison de son état médical, le magistrat de la haute cour Syed Muhammad Dastagir Husain et le juge Md Iqbal Kabir ont demandé aux autorités pénitentiaires d'envoyer immédiatement le défenseur à l'hôpital universitaire Bangabandhu Sheikh Mujib Medical University (BSMMU) afin qu'il soit soigné.

Front Line Defenders condamne fermement l'arrestation et les accusations contre le DDH Shahidul Alam et est vivement préoccupée par les tortures qu'il a subies détention. Les procédures de détention préventive au Bangladesh entrainent souvent des actes de torture et des exactions contre les défenseur-ses des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Bangladesh à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Shahidul Alam et abandonner toutes les charges portées contre lui, car il semble qu'il soit détenu uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Shahidul Alam et de sa famille, et garantir que son traitement en prison corresponde à toutes les conditions établies dans les " Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement " adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 173 du 9 décembre 1988 ;

3. Ouvrir immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur les actes de torture infligés à Shahidul Alam, dans le but de publier les conclusions et de traduire les coupables en justice, conformément aux obligations internationales du Bangladesh en matière de droits humains ;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Bangladesh puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.

 

6 Août 2018
Shahidul Alam détenu et blessé

Le 5 août vers 22h, la police a perquisitionné le domicile de Shahidul Alam à Dhanmondi à Dhaka. Il a été arrêté de force et blessé lorsque la police l'a fait monter dans un van. Sa famille qui le cherchait s'est rendue à la section d'enquête de la police de Dhaka, mais les policiers ont dit n'avoir aucune information. Dans la matinée du 6 août, l'avocat de Shahidul Alam s'est également rendu dans la section d'enquête mais les policiers ont de nouveau dit n'avoir aucune information.

L'avocat et la famille ont décidé d'organiser une conférence de presse pour réclamer des informations à son sujet. La police a alors appelé sa femme et lui a dit que Shahidul Alam comparaitrait devant la justice dans l'après-midi.

Lors de sa comparution, Shahidul Alam ne pouvait pas marcher seul et semblait blessé. Il a dit à sa famille que pendant sa détention la police l'avait forcé à laver ses vêtements ensanglantés et à les revêtir.  La cour a ordonné son maintien en détention pour sept jours le temps qu'il soit interrogé.

Front Line Defenders condamne fermement l'arrestation du DDH Shahidul Alam et est vivement préoccupée par son bien-être en détention. Les procédures de détention préventive au Bangladesh entrainent souvent des actes de torture et des exactions contre les défenseur-ses des droits humains. Shahidul Alam doit être remis en liberté immédiatement et sans condition.