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Harcèlement des employés d'I WATCH

Statut: 
Harcelés
À propos de la situation

Le 17 avril 2017, Nabil Karoui, chef de la chaine de télévision privée Nessma, chaine tunisienne politisée très regardée, a été entendu dans un enregistrement vocal en train de fomenter une campagne de diffamation contre les employés de l'organisation I WATCH, après qu'ils l'ont accusé de corruption dans un rapport publié sur internet.

À propos d'I WATCH

i_watch.jpegI WATCH est une organisation non gouvernementale tunisienne créée pour garantir la transparence et pour lutter contre la corruption au lendemain de la révolution tunisienne. L'organisation a pour objectif de renforcer l'autonomie des jeunes hommes et femmes de différentes régions du pays, qui œuvrent pour préserver les libertés et les droits obtenus après la révolution; I WATCH travaille pour garantir que tous les évènements politiques soient transparents, y compris pendant les élections. I WATCH cherche également à faciliter l'accès du public à l'information car elle pense que la corruption était l'un des déclencheurs de la révolution. L'organisation travaille aussi pour la démocratisation de la police afin de garantir que les droits et les libertés soient respectées durant la période post-révolution, ainsi que pour l'éducation des électeurs et l'observation des élections. 

24 Avril 2017
Harcèlement des employés d'I WATCH

Le 17 avril 2017, Nabil Karoui, chef de la chaine de télévision privée Nessma, chaine tunisienne politisée très regardée, a été entendu dans un enregistrement vocal en train de fomenter une campagne de diffamation contre les employés de l'organisation I WATCH, après qu'ils l'ont accusé de corruption dans un rapport publié sur internet.

Divulgué par une source anonyme, l'enregistrement vocal de Nabil Karoui, directeur de Nessma et membre fondateur du parti politique "Nidaa Tounes", a été largement repris dans les médias tunisiens et sur les réseaux sociaux le 17 avril 2017. Dans l'enregistrement vocal, on entend Nabil Karoui proposer une campagne de diffamation détaillée visant à discréditer I WATCH et ses employés en représailles à un rapport l'accusant, lui et la direction de sa chaine, de corruption et d'évasion fiscale. Il suggérait de faire suivre les femmes employées, de prendre des photos d'elles en compagnie de leurs collègues masculins puis de contacter les familles de ces femmes en prétendant que leurs filles ont une relation avec des espions et des traitres. Une autre tactique consistait à diffuser plusieurs dépêches d'informations taxant le personnel d'I WATCH d'espions et de traitres, et de publier des photos d'eux.

Le 18 avril 2017, certaines sources indiquaient que le procureur général de Tunisie avait lancé une enquête sur le contenu de l'enregistrement. Le 20 avril 2017, I WATCH a porté plainte contre la chaine de télévision et sa direction, les accusant d'avoir organisé des activités criminelles, une campagne de diffamation et pour incitation à la violence contre son personnel, qui se sent menacé et en danger à cause de son travail en faveur des droits humains. Une précédente campagne de diffamation menée par Nessma TV contre les membres d'I WATCH a eu lieu en juillet 2016 par le biais de tactiques similaires. À ce moment-là, des photos des membres d'I WATCH ont été publiées dans le but de remettre en question leur intégrité et leur loyauté envers la Tunisie.

Front Line Defenders craint que le personnel d'I WATCH soit en danger suite à la divulgation de l'enregistrement vocal et qu'il soit victime de harcèlement sans l'intervention rapide et indépendante des autorités tunisiennes.

Front Line Defenders exhorte les autorités tunisiennes à:

1. Garantir que l'enquête ouverte sur l'enregistrement vocal de Nabil Karoui soit approfondie et impartiale, et qu'elle soit rendue publique dans le but de protéger les employés d'I WATCH;

2. Garantir que les personnes responsables de la campagne de diffamation et de harcèlement contre I WATCH rendent des comptes;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Tunisie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.