Un groupe de défense de l'environnement accusé d'avoir organisé un rassemblement pacifique contre des activités minières
Le 19 avril 2018, le tribunal provincial de Loei a acquitté les sept défenseuses des droits humains Pornthip Hongchai, Wiron Ruchichaiwat, Ranong Kongsaen, Mon Khunna, Suphat Khunna, Bunraeng Srithong et Lumplearn Ruengrith, qui avaient été accusées le 25 juillet 2017 d'avoir violé la loi sur les rassemblements publics et d'avoir intimidé des fonctionnaires.
Le groupe Khon Rak Ban, que l'on peut traduire par "le peuple qui aime sa maison", est un groupe communautaire qui œuvre pour signaler des violations du droit de l'environnement découlant de l'impact négatif des mines de cuivre et d'or à ciel ouvert dans la province de Loei en Thaïlande. Il a organisé plusieurs rassemblements pacifiques dans la région. Ses membres ont déjà été victimes d'acharnement judiciaire, orchestré par la compagnie minière Tungkum Co. Ltd, ainsi que par les autorités locales.
Le 19 avril 2018, le tribunal provincial de Loei a acquitté sept défenseuses des droits humains qui avaient été accusées le 25 juillet 2017 d'avoir violé la loi sur les rassemblements pacifiques et d'avoir intimidé des fonctionnaires.
Pornthip Hongchai, Wiron Ruchichaiwat, Ranong Kongsaen, Mon Khunna, Suphat Khunna, Bunraeng Srithong et Lumplearn Ruengrith sont membres du groupe Khon Rak Ban Kerd, un groupe communautaire de défense de l'environnement qui lutte contre les violations qui découlent de l'impact négatif des mines de cuivre et d'or à ciel ouvert dans la province de Loei en Thaïlande. Elles avaient été reconnues coupables d'avoir participé à un rassemblement pacifique organisé le 16 novembre 2016 pour protester contre l'extension de la concession d'une mine d'or dans une forêt protégée à l'entreprise Tungkum CO Ltd.
Le tribunal provincial de Loei a rejeté les charges indiquant que les défenseuses n'avaient pas organisé la manifestation et qu'elles avaient simplement assisté à une audience publique organisée par la Khao Luang Subdistrict Administrative Organisation (SAO). Concernant l'accusation d'intimidation, des témoins, dont des employés de la SAO, ont indiqué qu'il n'y avait jamais eu aucun signe que les femmes avaient été intimidantes. Le juge a déclaré que les défenseuses avaient exercé leur droit à la liberté d'expression et que leurs actions visaient à protéger leurs communautés, qui auraient été impactées négativement par les activités de Tungkum Co Ltd.
Trois des sept femmes accusées - Wiron Ruchichaiwat, Pornthip Hongchai et Mon Khunna - avaient déjà été ciblées par une plainte pour diffamation portées par Tungkkum Co Ltd. Le tribunal provincial de Loei a rejeté l'affaire le 30 mars 2016.
Front Line Defenders salue l'acquittement des sept défenseuses car il semble qu'elles aient été ciblées à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Le 25 juillet 2017, sept défenseuses des droits humains appartenant au groupe Khon Rak Ban Kerd (KRBKG), dans la province de Loei, dans le nord de la Thaïlande, ont été accusées d'avoir violé la loi sur les rassemblements publics, et d'avoir intimidé des fonctionnaires. Pornthip Hongchai, Wiron Ruchichaiwat, Ranong Kongsaen, Mon Khunna, Suphat Khunna, Bunraeng Srithong et Lumplearn Ruengrith ont été mises en examen pour avoir participé à un rassemblement pacifique le 16 novembre, pour manifester contre l'extension de la concession d'une mine d'or de l'entreprise Tungkum Co Ltd sur des terres forestières préservées. L'audience préliminaire de l'affaire devrait avoir lieu devant le tribunal provincial de Loei le 11 août 2017.
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Le 25 juillet 2017, le parquet de la province de Loei a approuvé les charges portées contre Pornthip Hongchai, Wiron Ruchichaiwat, Ranong Kongsaen, Mon Khunna, Suphat Khunna, Bunraeng Srithong et Lumplearn Ruengrith, en vertu de la loi sur les rassemblements publics. Selon la police les femmes n'ont pas informé les autorités de la tenue du rassemblement du 16 novembre 2016 devant les bureau de l'administration du district de Wang Saphung, dans la province de Loei. Entre 100 et 200 membres de la communauté s'étaient rassemblés pour manifester pacifiquement contre une réunion organisée pour autoriser la concession de terres protégées de la mine d'or de Tungkum Co Ltd. Des membres du conseil administratif local avaient alors annulé la réunion et porté plainte devant la police.
La mise en examen a été prononcée seulement quelques jours après que le Comité de l'ONU sur l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) ait fait part de ses vives préoccupations, car les femmes défenseuses des droit humains en Thaïlande, en particulier celles qui plaident pour le droit à la terre et la protection de l'environnement, sont de plus en plus souvent la cible de poursuites judiciaires, de harcèlement, de violence et d'intimidation de la part des autorités et des entreprises, à cause de leur travail.
Les défenseuses du droit à la terre et de l'environnement viennent de tous les villages situés dans le district de Wang Saphung, où un conflit oppose les communautés locales à la compagnie minière de Tungkum Co Ltd, qui opère à ciel ouvert. Trois des sept femmes accusées, Wiron Ruchichaiwat, Pornthip Hongchai et Mon Khunna, ont déjà été accusées de diffamation par Tungkum, mais le tribunal provincial de Loei avait rejeté l'affaire le 30 mars 2016.
L'audience préliminaire de l'affaire devrait avoir lieu devant le tribunal provincial de Loei le 11 août 2017. Si elles sont reconnues coupables, les sept défenseuses risquent chacune une amende de 10 000 bahts (environ 250€).
Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire contre les défenseuses des droits humains Pornthip Hongchai, Wiron Ruchichaiwat, Ranong Kongsaen, Mon Khunna, Suphat Khunna, Bunraeng Srithong et Lumplearn Ruengrith, car cela semble uniquement lié à leur exercice légitime de la liberté d'expression, ainsi que leur liberté de rassemblement et d'association dans la province de Loei.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Thaïlande à:
1. Abandonner toutes les charges portées contre les membres du groupe Khon Rak Ban Kerd: Pornthip Hongchai, Wiron Ruchichaiwat, Ranong Kongsaen, Mon Khunna, Suphat Khunna, Bunraeng Srithong et Lumplearn Ruengrith, car il semble que cela soit uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.