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Elisa Barrios et son fils criminalisés et discriminés alors qu'ils apportaient une aide humanitaire

Statut: 
Détenus et libérés
À propos de la situation

Le 9 avril 2019, Elisa Barrios et son fils âgé de 17 ans, E.B, ont été libérés sous caution après plus de 46 heures de détention. Ils avaient été arrêtés le 7 avril pour "avoir résisté" aux ordres des autorités alors qu'ils apportaient une aide humanitaire aux victimes des inondations.

À propos d'Elisa Barrios

Elisa Beatriz BarriosElisa Beatriz Barrios est défenseuse des droits humains au Paraguay ; elle est membre de l'organisation de défense des droits humains Rebeldes del Sur (Rebels du sud), où elle contribue à la promotion du droit à un logement correct, des droits des femmes et du droit à l'autodétermination. Elisa Barrios est localement connue pour son travail en faveur des droits humains dans le quartier marginalisé de Bañado Sur, dans la banlieue d'Asunción, où elle vit avec sa famille.

23 Avril 2019
Elisa Barrios et son fils criminalisés et discriminés alors qu'ils apportaient une aide humanitaire

Le 9 avril 2019, Elisa Barrios et son fils âgé de 17 ans, E.B, ont été libérés sous caution après plus de 46 heures de détention. Ils avaient été arrêtés le 7 avril pour "avoir résisté" aux ordres des autorités alors qu'ils apportaient une aide humanitaire aux victimes des inondations.

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Elisa Beatriz Barrios est défenseuse des droits humains au Paraguay ; elle est membre de l'organisation de défense des droits humains Rebeldes del Sur (Rebels du sud), où elle contribue à la promotion du droit à un logement correct, des droits des femmes et du  droit à l'autodétermination. Elisa Barrios est localement connue pour son travail en faveur des droits humains dans le quartier marginalisé de Bañado Sur, dans la banlieue d'Asunción, où elle vit avec sa famille.

Le 9 avril 2019, après une audience préliminaire, Elisa Barrios et son fils E.B. ont été placés en liberté conditionnelle et ont respectivement quitté le 17e et le 8e commissariat, où ils étaient détenus depuis plus de 46 heures. La défenseuse et son fils sont accusés d'avoir résisté à l'autorité, ce qui est passible d'une peine allant jusqu'à deux ans de prison ou une amende. Ils ont bénéficié d'une libération conditionnelle, avec la mise en place de mesures alternatives à la prison, qui leurs interdisent notamment de quitter le pays.

Le parquet a maintenu les accusations contre Elisa Barrios et E.B. en se basant sur un rapport de police qui contient de fausses informations. Le document affirme entre autre que E.B. était sous l'influence de l'alcool et qu'Elisa Barrios a tenté de perturber le travail de la police en amenant 30 personnes au 8e commissariat, ce qui n'est pas vrai.

Le 7 avril vers 16h, E.B. aidait plusieurs voisins à se réinstaller après la crue saisonnière du fleuve Paraguay, qui a affecté 4000 familles de la région. Des agents du 8e commissariat (Comisaría Octava) ont arrêté un camion dans lequel E.B. se trouvait et ont demandé au mineur de présenter ses papiers d'identité. E.B. a présenté un document de la police prouvant qu'il a perdu ses papiers pendant la réinstallation de sa famille. La police n'a pas accepté ce document et a déclaré avoir des raisons de le placer en détention ; les habitants de cette zone sont la cible de harcèlement, notamment pour non présentation de leurs papiers d'identité. Le mineur a alors été pris de force et jeté dans un véhicule de police, où des officiers l'ont violemment frappé au visage. E.B. a ensuite été conduit au 8e commissariat.

Le même jour vers 20h, Elisa Barrios s'est rendu au 8e commissariat pour intervenir en faveur de son fils. Ce lieu est connu dans tout le pays pour des cas de torture contre des jeunes. Elisa Barrios a été accusée d'être responsable de l'incident et taxée d'être une "mauvaise mère". La défenseuse a demandé quelle était l'origine des ecchymoses sur le visage de son fils, mais les policiers lui ont dit de "la fermer". Quand Elisa Barrios a refusé d'accepter l'arrestation arbitraire de son fils, elle a également été arrêtée pour "outrage à l'autorité". Elle a résisté à son arrestation et a été accusée de "résistance" et elle a été conduite au 17e commissariat.

La détention arbitraire d'Elisa Barrios et de son fils, qui a duré plus de 46 heures, met en lumière les tendances existantes à la criminalisation et au harcèlement policier basés sur la discrimination sociale contre les habitants du quartier de Bañado Sur, qui sont souvent marginalisés et pauvres. Un tel harcèlement cible en particulier les habitants qui accomplissent un travail humanitaire et dénonce les violations des droits humains. En 2017, Elisa Barrios a dénoncé un officier du 8e commissariat de police qui a harcelé sexuellement et menacé de viol sa fille alors âgée de 14 ans. La police a rejeté la plainte et n'a mené aucune action dans cette affaire. Étant donné qu'Elisa Barrios travaille sur les questions relatives à la responsabilité de la police, Front Line Defenders pense qu'elle et son fils sont criminalisés en représailles à leurs activités en faveur des droits humains.

Front Line Defenders condamne la détention et l'usage indu de la force par les agents des forces de l'ordre contre la défenseuse des droits humains et son fils.