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Elena Urlaeva menacée de mort, agressée physiquement et arbitrairement détenue

Statut: 
Détenue et agressée
À propos de la situation

Le 9 octobre 2016, Mme Elena Urlaeva et sa collègue Mme Malohat Eshonkulova ont été arrêtées de force et interrogées par des agents de la police du département des affaires internes du district d'Olot, dans la région de Boukhara en Ouzbékistan. Les défenseuses ont été arrêtées alors qu'elles surveillaient, interviewaient et photographiaient des professionnels de la santé et des élèves forcés à travailler dans des champs de coton par les autorités ouzbèkes.

À propos d'Elena Urlaeva

elena urlaeva photo credit: asiaterra.infoElena Urlaeva est responsable de l'Human Rights Defenders Alliance of Uzbekistan (Alliance des défenseur-ses des droits humains d'Ouzbékistan) et organise des manifestations publiques en faveur du droit à la liberté d'association et de réunion. En outre, elle communique individuellement avec des victimes d'exactions, en partie à cause du manque d'organisations de défense des droits humains dans la région. Récemment, Elena Urlaeva a suivi les affaires de fonctionnaires ouzbeks et d'étudiants victimes de travaux forcés. Les preuves qu'elle et ses collègues ont rassemblées pour l'Human Rights Defenders Alliance of Uzbekistan révèlent l'ampleur de la politique de l'État, qui force ses citoyens à désherber les champs de coton dans plusieurs régions d'Ouzbékistan.

12 Octobre 2016
Elena Urlaeva menacée de mort, agressée physiquement et arbitrairement placée en détention

Le 9 octobre 2016, Mme Elena Urlaeva et sa collègue Mme Malohat Eshonkulova ont été arrêtées de force et interrogées par des agents de la police du département des affaires internes du district d'Olot, dans la région de Boukhara en Ouzbékistan. Les défenseuses ont été arrêtées alors qu'elles surveillaient, interviewaient et photographiaient des professionnels de la santé et des élèves forcés à travailler dans des champs de coton par les autorités ouzbèkes.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Le 9 octobre vers 12h, alors qu'Elena Urlaeva et Malohat Eshonkulova étaient en train de suivre une affaire de travail forcé dans un champs de coton isolé dans la région de Boukhara, un véhicule de police a bloqué leur passage et les policiers les ont tirées de force hors de leur véhicule pour les faire monter à bord de la voiture de police. Les défenseuses ont été conduites au département des affaires internes du district d'Olot, où elles ont été interrogées pendant près de 9 heures. Pendant leur détention, elles ont fait l'objet d'une fouille au corps complète, et ont été victimes d'agressions physiques, de menaces d'acharnement judiciaire et leur appareils photo et téléphones ont été saisis. La police n'a gardé aucune trace écrite de la détention de l'interrogatoire ou de la saisie des objets appartenant à Elena Urlaeva et Malohat Eshonkulova.

Le 6 octobre 2016, les services de la sécurité nationale et la police locale ont arrêté avec force Mme Elena Urlaeva et le photographe indépendant Timur Karpov alors qu'ils étaient en train de surveiller et de documenter le travail forcé d'enseignants et d'élèves dans des champs de coton de la région de Tachkent. La défenseuse et le photographe ont été transférés au département des affaires internes du district de Buka, où Elena Urlaeva a été agressée physiquement par Yangurova Guizshahon, une personne favorable au travail forcé, devant le département.  Elle a été violemment frappée par plusieurs officiers devant le département de police, avant d'être interrogée par les policiers et les services de sécurité pendant près de 8 heures. Pendant sa détention, elle a été agressé physiquement à plusieurs reprises, menacée de mort par des policiers et ses affaires ont été confisquées. Lorsqu'elle a été libérée, certaines de ses affaires ne lui ont pas été rendues, mais il n'y a aucune trace écrite de ce qui a été confisqué. Lorsqu'elle a été libérée, Elena Urlaeva a essayé de porter plainte contre la mauvaise conduite des policiers, et de faire consigner les preuves de l'agression physique, mais cela lui a été refusé.

Timur Karpov a été détenu pendant 9 heures; pendant ce temps-là, les policiers l'ont agressé verbalement, intimidé et menacé de mort. Il a été contraint d'écrire un rapport explicatif sur ses activités dans les champs de coton et de donner le mot de passe de son téléphone portable personnel. Avant d'être libérer, la carte mémoire de son téléphone a été effacée. La police n'a pas consigné la détention ni l'interrogatoire de Timur Karpov.

Front Line Defenders condamne les menaces de mort, la détention arbitraire, les attaques physiques et verbales contre Elena Urlaeva et Malohat Eshonkulova et contre le photographe indépendant Timur Karpov, car il semble que ces actes soient motivés par leurs activités pacifiques et légitimes en faveur des droits humains en Ouzbékistan.

Front Line Defenders exhorte les autorités ouzbèkes à:
 

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur la détention arbitraire, les menaces de mort, les agressions physiques et verbales contre Elena Urlaeva, Malohat Eshonkulova et Timur Karpov, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Elena Urlaeva, Malohat Eshonkulova et Timur Karpov;

3. Restituer tous les objets arbitrairement saisis appartenant à Elena Urlaeva et Malohat Eshonkulova, car ils ne sont manifestement liés à aucune activité criminelle;

4. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Ouzbékistan et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire et les campagnes de diffamation.