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Menaces de mort contre Soledad Jarquín et l'organisation féministe Consorcio Oaxaca

Statut: 
Menacée de mort
À propos de la situation

Le 15 juin 2020, des membres du Consorcio para el Diálogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca (Consorcio Oaxaca) ont trouvé un panneau en carton sur lequel était écrite une menace de mort, accompagné d'un sac noir rempli de morceaux de viande, devant la porte du bureau de l'organisation.

À propos de Soledad Jarquín

Soledad JarquinSoledad Jarquín est une journaliste féministe et défenseuse des droits humains ; elle est lauréate du Prix national de journalisme 2006 dans la catégorie Informations sur le genre. Elle est chroniqueuse à Mujeres y Política (Femmes et politique) et éditrice de "Las Caracolas", un média indépendant qui a pour objectif de rendre visibles des cas de féminicides et d'agressions sexuelles perpétrés dans le contexte du conflit politique historique à Oaxaca.

17 Juin 2020
Menaces de mort contre Soledad Jarquín et l'organisation féministe Consorcio Oaxaca

Le 15 juin 2020, des membres du Consorcio para el Diálogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca (Consorcio Oaxaca) ont trouvé un panneau en carton sur lequel était écrite une menace de mort, accompagné d'un sac noir rempli de morceaux de viande, devant la porte du bureau de l'organisation.

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Consorcio para el Diálogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca (Consorcio Oaxaca) est une organisation féministe forte de 15 ans d'expérience à Oaxaca ; elle promeut la reconnaissance, le respect et l'exercice des droits humains des femmes, ainsi que l'égalité des genres. L'organisation promeut également le développement des réseaux et des capacités de la société civile pour le plaidoyer en faveur des droits humains ainsi que des formation sur les droits sexo-spécifiques et la participation aux processus démocratiques et aux affaires communautaires.

Soledad Jarquín est une journaliste féministe et défenseuse des droits humains ; elle est lauréate du Prix national de journalisme 2006 dans la catégorie Informations sur le genre. Elle est chroniqueuse à Mujeres y Política (Femmes et politique) et éditrice de "Las Caracolas", un média indépendant qui a pour objectif de rendre visibles des cas de fémicides et d'agressions sexuelles perpétrés dans le contexte du conflit politique historique à Oaxaca.

Le 15 juin à 8h40, des membres du Consorcio Oaxaca ont trouvé un sac noir rempli de morceaux de viande - vraisemblablement provenant de la tête d'un animal - posé devant la porte du bureau à côté d'un panneau en carton sur lequel était écrite une menace de mort violente et misogyne. Il était signé "CJNG", les initiales présumées du cartel de la drogue Jalisco Nueva Generación. Plus tard dans la journée, Consorcio Oaxaca a publié un communiqué de presse à propos de l'incident, dans lequel il déclarait que les menaces proférées contre lui et contre Soledad Jarquín, étaient en représailles contre leur plaidoyer, l'enquête et leur soutien à la campagne "Hasta que la Justicia Llegue'' (''Jusqu'à ce que justice soit faite"). La campagne plaide pour que justice soit rendue pour le féminicide de la fille de Soledad Jarquín, María del Sol Cruz Jarquín, une jeune photojournaliste assassinée le 2 juin 2018 à Juchitán de Zaragoza.

À cause de ses efforts pour demander justice pour le féminicide de sa fille, soutenus par plusieurs organisations civiles, ambassades, organisations nationales et internationales de défense des droits humains, Soledad Jarquín est constamment menacée, intimidée et harcelée, notamment par le biais d'attaques numériques et de menaces de mort. Les menaces à son encontre ont augmenté depuis qu'elle a commencé à faire appel aux autorités judiciaires pour identifier et punir les auteurs. En 2018, en raison du risque imminent pour sa vie, Soledad Jarquín a été incluse dans le Mécanisme national pour la protection des défenseurs des droits humains et des journalistes, mais elle n'a pas obtenu de mesures de protection. La défenseuse a également bénéficié des mesures de protection de l'État jusqu'en juin 2019, date à laquelle ces mesures ont été unilatéralement retirées par le parquet général (FGEO).

Les menaces et le harcèlement auxquels Soledad Jarquín et Consorcio Oaxaca sont confrontés en raison de leurs efforts pour obtenir justice pour le féminicide de María del Sol Cruz Jarquín servent à mettre en évidence l'impunité et la complicité des autorités d'Oaxaca, qui seraient liées au Cartel de Jalisco Nueva Generación. La réponse du Parquet général de l'État (FGEO) a été de retarder et d'entraver les enquêtes impliquant des individus dotés d'un important pouvoir politique et économique.

Front Line Defenders fait part de sa vive préoccupation quant aux menaces de mort et aux actes d'intimidation et de harcèlement contre Consorcio Oaxaca et la défenseuse Soledad Jarquín, qui continuent d'être perpétrés en toute impunité, sans enquête sérieuse et sans mesures de protection efficaces. Front Line Defenders estime que ces attaques font partie d'une stratégie globale d'intimidation des défenseur-ses des droits humains et sont uniquement motivées par leurs activités pacifiques en faveur de la liberté d'expression, la fin de la violence sexiste et la lutte contre l'impunité au Mexique.