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Criminalisation et mauvais traitements contre Luis Manuel Otero Alcántara

Statut: 
Libéré mais accusé
À propos de la situation

Luis Manuel Otero Alcántara a été libéré du centre de détention d'El Vivac le 14 mars 2020. Il attend toujours son procès pour des fausses accusations de dommages matériels, en plus d'autres accusations portées contre lui.

Le 1er mars 2020, Luis Manuel Otero Alcántara a été arrêté alors qu'il quittait son domicile pour assister à une manifestation pacifique organisée par la communauté LGTBIQ en faveur de la liberté d'expression. Lors de l'arrestation, sa petite amie Claudia Genlui a été violemment passée à tabac et tous les deux ont vu leur téléphone confisqué. Depuis l'entrée en vigueur du décret 349, les artistes protestent contre le contrôle gouvernemental des productions culturelles, entraînant de nombreuses arrestations arbitraires.

À propos de Luis Manuel Otero Alcántara

Luis Manuel Otero Alcántara est artiste visuel et défenseur des droits humains à Cuba. Il est le coordinateur général du Collectif de San Isidro, un groupe d'artistes formé en 2018 pour promouvoir la liberté d'expression et les droits culturels face aux restrictions liées au décret 349. Au cours des dernières années, il a utilisé l'expression artistique et culturelle pour contester les violations de la liberté d'expression par le gouvernement cubain.

22 Mars 2020
Luis Manuel Otero Alcántara libéré mais toujours accusé

Luis Manuel Otero Alcántara a été libéré du centre de détention d'El Vivac le 14 mars 2020. Il attend toujours son procès pour des fausses accusations de dommages matériels, en plus d'autres accusations portées contre lui.

Le défenseur des droits humains n'a pas été informé de la date de son procès pour dommages matériels ; il est sous le coup de ces accusations après avoir, semble-t-il, endommagé un petit accessoire amovible en plastique d'une voiture de police lors de son arrestation arbitraire. Il a déjà été accusé de mépris aggravé envers les dirigeants de l'État et de profanation des symboles nationaux. Aucun de ces délits n'est passible de prison. Les défenseur-ses des droits humains locaux estiment que Luis Manuel Otero Alcántara a été inculpé de dommages matériels supplémentaires pour accumuler les charges et permettre une peine de prison. Il risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.

Front Line Defenders salue la libération de Luis Manuel Otero Alcántara mais reste vivement préoccupée par le maintien des poursuites.

6 Mars 2020
Criminalisation et mauvais traitements contre Luis Manuel Otero Alcántara

Le 1er mars 2020, Luis Manuel Otero Alcántara a été arrêté alors qu'il quittait son domicile pour assister à une manifestation pacifique organisée par la communauté LGTBIQ en faveur de la liberté d'expression. Lors de l'arrestation, sa petite amie Claudia Genlui a été violemment passée à tabac et tous les deux ont vu leur téléphone confisqué. Depuis l'entrée en vigueur du décret 349, les artistes protestent contre le contrôle gouvernemental des productions culturelles, entraînant de nombreuses arrestations arbitraires.

Télécharger l'appel urgent

Luis Manuel Otero Alcántara est artiste visuel et défenseur des droits humains à Cuba. Il est le coordinateur général du Collectif de San Isidro, un groupe d'artistes formé en 2018 pour promouvoir la liberté d'expression et les droits culturels face aux restrictions liées au décret 349. Au cours des dernières années, il a utilisé l'expression artistique et culturelle pour contester les violations de la liberté d'expression par le gouvernement cubain.

Le 1er mars 2020 à 14h30, Luis Manuel Otero Alcántara a été arrêté en vertu de fausses accusations de dommages matériels, alors qu'il quittait son domicile pour rejoindre une manifestation organisée par la communauté LGTBIQ devant l'Institut cubain de radio et de télévision ( Instituto Cubano de Radio y Televisión). Le défenseur a été maltraité pendant l'arrestation. Lorsque sa petite amie Claudia Genlui a tenté de filmer l'incident, elle a été violemment battue et jetée à terre par un officier de la Police révolutionnaire nationale. Leurs téléphones ont été saisis et ils n'ont pu obtenir aucun document pour le prouver.

Le lendemain, des membres du Collectif San Isidro se sont rendus à la Direction générale de la Police nationale révolutionnaire (Dirección General de la Policía Nacional Revolucionaria) pour demander des informations sur Luis Manuel Otero Alcántara. On leur a dit qu'il resterait détenu dans un centre de détention appelé "el Vivac" en attendant un "procès sommaire abrégé" (juicio sumario abreviado), une procédure obscure par laquelle l'accusé sera condamné dans les dix jours. Les raisons des accusations portées contre le défenseur n'ont pas été révélées. S'il est accusé il risque jusqu'à 5 ans de prison.

Fin 2018, le décret 349, qui donne le contrôle des productions culturelles et artistiques au gouvernement cubain et dresse une liste des sujets interdits, a été accueilli par des protestations et des contestations de la communauté artistique cubaine. Depuis lors, les manifestations publiques ont généralement abouti à des détentions arbitraires de plusieurs jours. Luis Manuel Otero Alcántara a déjà été arrêté 24 fois. À chaque fois, les autorités ont refusé de fournir des preuves de sa détention.

Luis Manuel Otero Alcántara a déjà été accusé de mépris aggravé envers les dirigeants de l'État et de profanation des symboles nationaux. Aucun de ces délits n'est passible de prison. Les défenseur-ses locaux des droits humains estiment que les nouvelles accusations de dommages matériels portées contre Luis Manuel Otero Alcántara visent à accumuler des charges afin qu'il soit condamné à la prison.

Front Line Defenders est préoccupée par l'arrestation arbitraire, la criminalisation et les mauvais traitements infligés à Luis Manuel Otero Alcántara, ainsi que par les mauvais traitements infligés à sa petite amie Claudia Genlui. Ces actes seraient uniquement motivés par ses activités pacifiques en faveur de la liberté d'expression et des droits culturels, et pourraient constituer une forme d'avertissement pour dissuader les défenseur-ses cubains et la communauté artistique qui promeuvent la liberté d'expression. Front Line Defenders est également préoccupée par l'usage récurent des organismes sécuritaires de l'État pour réprimer les défenseur-ses des droits humains qui promeuvent la liberté d'expression.