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Arrestation de Cesar Geovany Bernardez

Statut: 
Arrêté
À propos de la situation

Le 18 mai 2017, le défenseur des droits humains Cesar Geovany Bernardez a été arrêté à Santa Fe, au Honduras, pour avoir illégalement occupé des terres.

À propos de Cesar Geovany Bernardez

cesar_geovany_bernardez.jpgCesar Geovany Bernardez est membre et directeur de l'Organización Fraternal Negra Hondureña – OFRANEH (Organisation de la fraternité noire hondurienne). L'organisation travaille depuis 1978 pour la promotion des droits et l'autodétermination de la population afro-caribéenne Garifuna par le biais de programmes qui soutiennent leur émancipation politique, sociale, économique et culturelle. En octobre 2016, OFRANEH a reçu le prix Nota SOL, qui récompense les groupes qui renforcent la culture des peuples autochtones, favorisent le développement durable et défendent les droits humains. En 2015, OFRANEH a reçu le prix pour la souveraineté alimentaire, qui récompense les militants du peuple qui œuvrent pour un système alimentaire plus démocratique.

19 Mai 2017
Arrestation de Cesar Geovany Bernardez

Le mandat d'arrêt a été lancé en novembre 2016 contre les quatre co-directeur d'OFRANEH, qui sont actuellement la cible de tentatives de criminalisation: Cesar Geovany Bernardez, Medalime David Fernandez, Celso Alberto Guillen et Cosme Avila. Les accusations sont portées contre eux par Patrick Forseth, le propriétaire de CARIVIDA, une entreprise touristique canadienne qui prévoit de construire un grand hôtel et des villas sur les terres traditionnelles Garifunas à Guadalupe, Santa Fe. Cesar Geovany Bernardez a été conduit au poste de police de La Ceiba, et il doit être transféré dans la prison de Trujillo.

Les terres Garifunas ont été pillées par le biais de processus frauduleux et corrompus impliquant des agents de l'État et des offices notariaux. La terre est enregistrée au nom d'autres personnes et elle est ensuite vendue à des entreprises étrangères qui veulent établir des projets touristiques dans la région. OFRANEH est actuellement dans une bataille juridique pour défendre le droit des communautés Garifunas à garder leurs terres.

Ce n'est pas la première fois que des membres du peuple Garifuna et de l'OFRANEH sont victimes de tentatives de criminalisation à cause de leur travail pour préserver leurs terres et leurs cultures. Le 11 novembre 2016, la défenseuse Medalime David Fernandez avait été arrêtée et maltraitée par les forces de sécurité à Guadalupe, en vertu des mêmes accusations que celles portées contre Cesar Geovany Bernardez. La défenseuse avait été libérée le lendemain, après que l'OFRANEH a réussi à faire abandonner toutes les charges en remettant l'affaire en question devant le tribunal. Le 11 janvier 2017, des membres de la police nationale ont arrêté la défenseuse Miriam Miranda, coordinatrice de l'OFRANEH, alors qu'elle passait un poste de contrôle à La Ceiba en compagnie de ses collègues Luis Gutierrez, Oscar Gaboa et Luis Miranda. Après avoir examiné les papiers du conducteur, les policiers ont ordonné aux défenseur-ses de façon agressive "sortez du véhicule, vous allez en prison". L'incident a duré environ 30 minutes et il semble que les policiers aient abandonné l'arrestation arbitraire grâce à un appel téléphonique de Miriam Miranda à ses soutiens.

Les défenseurs et défenseuses des droits humains présents au Honduras rapportent fréquemment être victimes de harcèlement et d'agressions du fait d'officiers de police. Les membres d'OFRANEH sont plus particulièrement victimes d'attaques, de harcèlement et de menaces. OFRANEH a porté plusieurs plaintes contre l'État hondurien devant la Commission interaméricaine des droits humains, pour négligence et ne pas avoir protégé les communautés Garifunas. L'organisation a récemment intenté une affaire en justice à Trujillo contre l'homme d'affaires canadien Randy Jorgensen, au sujet d'un projet touristique à grande échelle qui a déplacé les communautés Garifunas hors de leurs terres ancestrales.

Le Honduras est considéré comme l'un des pays les plus dangereux du monde, et il est connu pour ne pas protéger les défenseur-ses des droits humains, comme l'ont indiqué les Rapporteurs spéciaux sur les défenseurs des droits humains de l'ONU et de la Commission interaméricaine des droits humains dans une déclaration conjointe l'an dernier. En 2016, au moins 33 défenseurs et défenseuses des droits humains ont été tués tandis que d'autres ont survécu à des tentatives d'assassinats en raison de leur action, comme le mentionne le rapport annuel de Front Line Defenders.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'arrestation de Cesar Geovany Bernardez et par la tentative de criminaliser les membres de l'OFRANEH au Honduras, car il semble que ces actes de harcèlement à leur encontre soient perpétrés à cause de leur travail pour la promotion des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Cesar Geovany Bernardez;

2. Abandonner toutes les charges contre Cesar Geovany Bernardez et contre Celso Alberto Guillen et Cosme Avila, car Front Line Defenders pense qu'ils sont criminalisés uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

3. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Cesar Geovany Bernardez ainsi que des membres de l'OFRANEH;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles;