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Antécédent de l'affaire: Prosper Tiringindi

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Dans la matinée du 16 mai 2016, six policiers du poste central de Masvingo sont arrivés à l'improviste dans les bureaux de Masvingo Residents Trust. Ils ont demandé à parler au défenseur des droits humains M. Prosper Tiringindi, coordinateur de l'organisation, et lui ont ordonné de se présenter au poste de police. Cela fait suite à plusieurs menaces proférées contre Prosper Tiringindi, en lien avec une affaire qu'il a intentée contre un policier.

À propos de Prosper Tiringindi

Prosper TiringindiProsper Tiringindi est coordinateur du Masvingo Residents Trust - MRT (fondation des habitants de Masvingo), une organisation de défense des droits humains qui milite pour la transparence et la responsabilité publique pour la mise en œuvre de services sociaux dans la province de Masvingo dans le sud-est du Zimbabwe. Le groupe plaide pour l'amélioration des droits socio-économiques des communautés de la province, en soutenant des projets visant à réduire la pauvreté et soutenir le développement durable, et en organisant des manifestations pacifiques pour réclamer la bonne gouvernance des autorités de Masvingo.

17 Mai 2016
Harcèlement et menaces contre le défenseur des droits humains Prosper Tiringindi

Dans la matinée du 16 mai 2016, six policiers du poste central de Masvingo sont arrivés à l'improviste dans les bureaux de Masvingo Residents Trust. Ils ont demandé à parler au défenseur des droits humains M. Prosper Tiringindi, coordinateur de l'organisation, et lui ont ordonné de se présenter au poste de police. Cela fait suite à plusieurs menaces proférées contre Prosper Tiringindi, en lien avec une affaire qu'il a intentée contre un policier.

Comme le défenseur n'était pas présent dans les bureaux à ce moment là, les policiers ont attendu son retour pendant 45 minutes. Toutefois, Prosper Tiringindi n'est pas rentré. En quittant les bureaux, les policiers ont demandé aux membres du personnel de dire au défenseur de se présenter au poste de police central de Masvingo plus tard dans la journée, sans donner de raison.

Le 12 mai 2016, le défenseur a reçu plusieurs appels lui demandant de mettre fin à son travail et d'abandonner les accusations qu'il a portées contre un policier après un incident le 25 février 2016, lors duquel Prosper Tiringindi a été maltraité. L'interlocuteur a déclaré que, en portant cette affaire devant la justice, le défenseur avait déclaré "la guerre à toutes les forces de sécurité de l'État". De même, les témoins qui ont promis de soutenir l'affaire de Prosper Tiringindi au tribunal ont reçu des appels menaçants de la même nature.

Les appels du 12 mai 2016 font suite à plusieurs incidents de harcèlement et de menaces à l'encontre de Prosper Tiringindi, sa famille, ses collègues et les témoins du procès. Les 2 et 3 mai 2016, quatre personnes se sont rendues dans les bureaux du MRT à deux reprises alors que le défenseur n'était pas présent, et ont répété les mêmes menaces aux collègues de Prosper Tiringindi. En outre, le 28 avril 2016, trois inconnus sont arrivés au domicile du défenseur alors qu'il était absent. Ils ont posé des questions au sujet de Prosper Tiringindi et ont dit à sa femme qu'il devait abandonner l'affaire car il ternit le gouvernement de Robert Mugabe. 

Front Line Defenders est préoccupée par les menaces et le harcèlement continus contre Prosper Tiringindi, sa famille et ses collègues, car il semble que les actes perpétrés contre lui aient un lien direct avec son travail légitime en faveur des droits humains.

1 Mars 2016
Acharnement judiciaire contre le défenseur des droits humains Prosper Tiringindi

Le 29 février 2016, le défenseur des droits humains M. Prosper Tiringindi a été convoqué à un interrogatoire au poste central de la police de Masvingo, à propos de fausses accusations d'entrave à la justice. Il a été arrêté le 25 février 2016 lors d'une manifestation pacifique à Masvingo.

Le 29 février 2016, le défenseur a été retenu au poste central de 8h30 à environ 11h30. Le défenseur a présenté sa version des faits concernant l'incident du 25 février 2016, et à cause duquel les accusations d'entrave à la justice ont été portées, ce qu'il dément.

Le 25 février 2016, le défenseur a été arrêté par la police de la circulation à Masvingo, pendant une manifestation contre les actes arbitraires qui auraient été perpétrés par la police zimbabwéenne, notamment la pose de pointes sur les routes pour stopper les conducteurs. Bien que cette pratique soit interdite, la police zimbabwéenne y aurait eu recours et cela aurait provoqué plusieurs accidents. La protestation du défenseur coïncidait avec plusieurs manifestations qui se déroulaient à Masvingo contre les célébrations extravagantes du 92e anniversaire du président Robert Mugabe. L'une des fêtes prévues couterait plusieurs centaines de milliers d'euros.

Le défenseur des droits humains a été passé à tabac par la police avant d'être conduit au poste central de la police de Masvingo, où il a été détenu plusieurs heures malgré ses blessures et de fortes douleurs. Il a reçu de violents coups sur les deux jambes, à la tête et à l'œil gauche, qui lui ont provoqué des rougeurs aux yeux, des migraines, des gonflements des membres et de fortes douleurs. Il a été officiellement informé des charges portées contre lui lorsque son avocat est arrivé au poste de police, puis il a été libéré. Il s'est ensuite rendu à l'hôpital général de Masvingo, où il a été admis jusqu'au lendemain, malgré le besoin de soins et les douleurs persistantes.

Ce n'est pas la première fois que Prosper Tiringindi est victime d'acharnement judiciaire. En septembre 2015, le défenseur a comparu devant le tribunal provincial de Masvingo avec trois autres membres du MRT, pour la première audience de leur procès basé sur de fausses accusation de dégradation de bien et organisation d'un rassemblement public visant à promouvoir la violence. Ces charges ont été portées contre eux à cause d'une manifestation pacifique organisée pour appeler à plus de transparence au sein du conseil de la ville de Masvingo en ce qui concerne la gestion des fonds de développement. L'affaire est toujours ouverte et le défenseur des droits humains et ses collègues du MRT doivent comparaître le 14 mars 2016 devant le tribunal de Masvingo pour la suite du procès.

24 Septembre 2015
Judicial harassment against human rights defender Prosper Tiringindi and two of his colleagues

On 23 September 2015 three members of the Masvingo Residents Trust (MRT), Messrs Prosper Tiringindi, Ephraim Mutombeni and Ms Elizabeth Manavira appeared before the Masvingo Provincial Magistrate Court for the first hearing of their trial concerning the charges of malicious damage of property and public gathering intended to promote public violence. The trial will continue on 1 October 2015, when the Court is expected to rule on the case.

On 23 September 2015 the human rights defenders were brought before the Masvingo Provincial Magistrate Court. Prosper Tiringindi, Ephraim Mutombeni and Elizabeth Manavira were arrested on 25 August 2015 following a demonstration organised by MRT to demand transparency, accountability and good governance from the Masvingo City Council. They were formally charged with malicious damage of property and public gathering intended to promote violence under the controversial Public Order and Security Act. They were released on bail on 27 August 2015.

The demonstration which they had helped to organise called for accountability in relation to development funds from Germany in 2013 estimated at 10,000 US dollars, which were received by the Masvingo City Council. The funds were to be used to improve the social-economical situation of communities in south-east Zimbabwe by supporting projects to reduce poverty and support sustainable development.

At the time of their arrest, the human rights defenders were marching peacefully from the Chitima Musika area to the Civic Centre when police officials intercepted them. They were taken to the Masvingo Central Police station where they were held for two nights.