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Antécédents de l'affaire: Marco Antonio Ponce

Statut: 
Ciblé par une campagne de diffamation
À propos de la situation

Le défenseur des droits humains M. Marco Antonio Ponce est victime d'une campagne de diffamation orchestrée par les autorités vénézuéliennes depuis mars 2015 et le dernier exemple date du 8 juin. Pendant cette période, près de 25 incidents ont été signalés, pendant lesquels soit son propre travail soit l'organisation pour laquelle il travaille, sont diabolisés et insultés dans les médias publics, notamment par le membre du congrès Diosdado Cabello lors de son programme hebdomadaire "Con el Mazo Dando".

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À propos de Marco Antonio Ponce

Marco Antonio PonceMarco Antonio Ponce est coordinateur de l'Observatorio Venezolano de Conflictividad Social - OVCE (Observatoire vénézuélien des conflits sociaux), une organisation qui se consacre à la promotion des droits humains au Venezuela. L'OVCE surveille régulièrement les manifestations et la réponse quotidienne de l'État. Marco Antonio Ponce est un expert national et international du droit à la liberté de rassemblement pacifique au Venezuela. Le 20 mars 2015, la Commission interaméricaine des droits humains a accordé au défenseur des mesures de précaution (N° 71-15) suite à la campagne de diffamation menée contre lui par les autorités.

15 Juin 2016
Le défenseur des droits humains Marco Antonio Ponce ciblé par une campagne de diffamation permanente

Le défenseur des droits humains M. Marco Antonio Ponce est victime d'une campagne de diffamation orchestrée par les autorités vénézuéliennes depuis mars 2015 et le dernier exemple date du 8 juin. Pendant cette période, près de 25 incidents ont été signalés, pendant lesquels soit son propre travail soit l'organisation pour laquelle il travaille, sont diabolisés et insultés dans les médias publics, notamment par le membre du congrès Diosdado Cabello lors de son programme hebdomadaire "Con el Mazo Dando".

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Le 8 juin 2016, le membre du congrès Diosdado Cabello a taxé le défenseur de traitre du Venezuela ("vendepartia") dans son programme hebdomadaire "Con el Mazo Dando", après que le défenseur a participé à la 47e Assemblée de l'Organisation des États Américains (OEA). Diosdado Cabello a également donné des informations à propos du vol que devait prendre le défenseur le 11 juin 2016, y compris le numéro exact de son siège. Il s'agit du dernier incident de la longue campagne de diffamation menée par les autorités vénézuéliennes contre Marco Antonio Ponce depuis mars 2015, dans un climat d'intimidation contre les défenseur-ses des droits humains du pays. 

Le 20 mai 2016, un article publié sur le site web "Con el Mazo Dando" indiquait que l'OVCE et son personnel sont des agents de l'opposition politique et qu'ils ont incité à la violence au Venezuela car ils reçoivent des fonds de l'étranger. L'article montrait une image du défenseur et de plusieurs autres défenseur-ses des droits humains et indiquait qu'ils trahissent l'intérêt national. Le 5 mai 2016, le quotidien public "Ciudad Caracas, Revolución a Diario" a publié un article intitulé "Les bienfaiteurs internationaux des ONG révélés", qui était illustré d'une photo de Marco Antonio Ponce et indiquait qu'il agissait contre l'intérêt de la nation et incitait à la violence. D'autres médias tels que Misión Verdad et Aporrea ont insulté le défenseur et son travail.

Front Line Defenders est préoccupée par la campagne de diffamation continue menée contre le défenseur Marco Antonio Ponce et son travail au sein de l'OVCE. Le fait que le nom et la photo de Marco Antonio Ponce soient régulièrement montrés dans les médias publics, accompagnés de commentaires suggérant qu'il représente une menace pour la nation, représente une incitation à la violence et à l'hostilité à son encontre, et lui fait courir le risque d'être pris pour cible à cause de son travail légitime et pacifique. Par exemple, le 1er octobre 2015, le défenseur des droits humains M. Marino Alvarado  a été victime d'un cambriolage grave chez lui, suite à des déclarations publiques faites par le président du Venezuela à la télévision nationale quelques jours auparavant.

Front Line Defenders est également préoccupée par les efforts persistants du gouvernement vénézuélien pour criminaliser toute organisation de défense des droits humains qui reçoit des fonds provenant de l'étranger, en particulier car il utilise la loi sur la souveraineté politique et l'autodétermination nationale, la loi organique contre le crime organisé et la loi contre le crime organisé et le financement du terrorisme. Ensemble, ces trois lois donnent à l'État le pouvoir de scruter et de punir arbitrairement les organisations de défense des droits humains qui exercent leurs activités légitimes et pacifiques; cela enfreint les garanties de la liberté d'association et de la liberté d'expression contenues dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le Venezuela.

Front Line Defenders exhorte les autorités vénézuéliennes à:

1. Cesser la campagne de diffamation contre le défenseur Marco Antonio Ponce et mener une enquête sur tous les incidents;

2. Prendre des mesures pour garantir que les responsables du gouvernement et les autres dignitaires s'abstiennent de faire des déclarations ou des commentaires qui stigmatisent son travail légitime, et qu'ils s'excusent officiellement de l'avoir publiquement discrédité et insulté;

3. Mettre en place les mesures nécessaires pour protéger l'intégrité physique et psychologique de Marco Antonio Ponce;

4. Cesser de criminaliser les organisations de défense des droits humains qui reçoivent des fonds étrangers au Venezuela par le biais des lois susmentionnées;

5. Garantir qu’en toutes circonstances tous les défenseur-ses des droits humains au Venezuela puissent mener à bien leurs activités sans restrictions indues, sans craindre d'être harcelés, menacés ou victimes de représailles, et reconnaitre publiquement leur rôle important pour une société civile juste.