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Antécédents de l'affaire: Imran Anjum

Statut: 
Agressé
À propos de la situation

Le 20 mai 2016, un groupe de propriétaires d'ateliers de fabrication de briques a déployé des banderoles dans la ville de Gojra, dans la province du Punjab, qui taxaient le défenseur des droits humains Imran Anjum de blasphémateur et qui réclamaient son exécution. Ces menaces font suite à une attaque perpétrée le 9 mai 2016 alors qu'Imran Anjum et deux collègues rentraient à Sahiwal, après avoir assisté à une conférence à Gojra à propos de la protection des droits des travailleurs des ateliers de fabrication de briques. Deux personnes sur une moto ont suivi sa voiture, l'ont forcé à s'arrêter, les ont tirés lui et ses collègues hors du véhicule et les ont menacés avec un pistolet. Ils ont menacé de tuer le défenseur et ses collègues s'ils ne mettaient pas fin à leur travail en faveur du droit du travail ou s'ils revenaient à Gojra.

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À propos d'Imran Anjum

Imran AnjumImran Anjum est un défenseur des droits humains basé dans la ville de Sahiwal, dans la province du Punjab. Il est fondateur et directeur exécutif du Peaceful & Active Center for Humanity (PEACH), une organisation non gouvernementale qui œuvre pour le développement social et économique de certaines des communautés les plus désavantagées au Pakistan. Imran Anjum apporte directement une aide juridique aux personnes appartenant à ces communautés et effectue un travail de plaidoyer en faveur des droits des personnes victimes de travail forcé, notamment les enfants et les travailleurs dans les ateliers fabrication de briques. PEACH dirige actuellement une campagne dans toute la province du Punjab destinée à sensibiliser les travailleurs des ateliers de fabrication de brique à propos de leurs droits. 

31 Mai 2016
Le défenseur des droits humains Imran Anjum harcelé et agressé

Le 20 mai 2016, un groupe de propriétaires d'ateliers de fabrication de briques a déployé des banderoles dans la ville de Gojra, dans le district de Toba Tek Singh, province du Punjab, qui taxaient le défenseur des droits humains Imran Anjum de blasphémateur et qui réclamaient son exécution. 

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Le 20 mai 2016, un groupe de propriétaires d'ateliers de fabrication de briques de Gojra ont suspendu des banderoles sur lesquelles était inscrit le slogan "Arrêtez et pendez le blasphémateur Imran Anjum", près des mosquées de la ville. Les propriétaires ont également l'intention de porter plainte et d'accuser le défenseur chrétien de blasphème. Cependant, le droit pakistanais autorise la police a enquêter sur le blasphème de sa propre initiative et une plainte distincte n'est pas nécessaire. Dans le cas d'Imran Anjun, la campagne de diffamation à son encontre lancée par les propriétaires d'ateliers de fabrication de briques établit déjà des bases suffisantes pour que la police ouvre une telle enquête. Si une enquête est ouverte et que le défenseur est reconnu coupable de blasphème, il risque la prison à vie ou la peine de mort.

Le 9 mai 2016, le défenseur a porté plainte devant le commissaire adjoint de la police de Gojra; il a voulu enregistrer un Rapport de première information et a demandé l'ouverture d'une enquête sur l'attaque perpétrée contre lui et ses collègues le jour même. Toutefois, pour le moment, la police n'a mené aucune action. Le 9 mai, Imran Anjum et deux de ses collègues rentraient à Sahiwal, après avoir assisté à une conférence à Gojra sur le thème de la protection des droits des travailleurs des ateliers de fabrication de briques, lorsque sa voiture a été prise en chasse par deux inconnus qui circulaient en moto sans plaque d'immatriculation sur Samundri Road, dans la ville de Faisalabad. Les hommes ont forcé le défenseur à arrêter sa voiture, les ont tirés lui et ses collègues hors du véhicule, et les ont menacés à bout portant, déclarant qu'ils les tueraient si le défenseur et ses collègues ne mettaient pas un terme à leur travail en faveur du droit du travail ou s'ils retournaient à Gojra. Dans la matinée du 9 mai 2016, Imran Anjum avait tenu une conférence au Club de la presse de Gojra à propos des travailleurs dans les ateliers de fabrication de briques, pour tenter d'attirer l'attention du gouvernement sur la violation de leurs droits. Plus tôt dans la journée, le défenseur des droits humains a visité quatre ateliers de fabrication de briques dans le quartier pour parler des conditions de travail avec les ouvriers. Deux mois plus tard, le 26 mars 2016, Imran Anjum avait organisé une autre conférence pour les employés d'un atelier de fabrication de briques à Gojra, afin de les sensibiliser à propos de leurs droits et du droit du travail existant.   

Imran Anjum est persécuté depuis longtemps à cause de son travail en faveur du droit du travail. En mai 2012, il a été frappé dans le tribunal de la ville d'Arifwala, dans le district de Pakpattan, et a passé 45 jours en détention suite à de fausses accusations de blasphème et d'une tentative de meurtre portées par les propriétaires de fabriques de briques à Arifwala.    

Front Line Defenders condamne fermement l'agression d'Imran Anjum et ses collègues, car elle semble uniquement motivée par le travail légitime et pacifique pour la promotion et la protection des droits des travailleurs des ateliers de fabrication de briques dans la province du Punjab au Pakistan.

Front Line Defenders exhorte les autorités pakistanaises à:

1. Assurer que le Rapport de première information soit enregistré et ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression du défenseur des droits humains Imran Anjum, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité du défenseur des droits humains Imran Anjum;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Pakistan, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.