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Antécédents de l'affaire: José Humberto Torres Diaz

Statut: 
Menacé
À propos de la situation

Les défenseur-ses des droits humains et membres de l'organisation de défense des droits humains Movimiento de Victimas de Crimenes de Estado – MOVICE, et de ses organisations partenaires dans les départements d'Atlántico, Sucre et Magdalena Medio ont été menacés de mort en 2015. Ces menaces prenaient la forme de tracts, appels téléphoniques et commentaires à des membres de leur communauté.

À propos de José Humberto Torres Diaz

José Humberto Torres DiazJosé Humberto Torres Diaz est un défenseur des droits humains et avocat renommé qui travaille à Barranquilla, une ville du nord de la Colombie; il défend les droits des autres depuis près de 30 ans. En travaillant avec la Fundacion Comité de Solidaridad con los Presos Políticos - FCSPP (le Comité de solidarité pour les prisonniers politiques), il représente de nombreux défenseur-ses des droits humains qui font l'objet d'enquêtes criminelles fallacieuses. Il a été menacé de mort, et harcelé à cause de son travail.

26 Mars 2015
Publications de tracts menaçant des défenseur-ses des droits humains

Les organisations de défense des droits humains en Colombie continuent à être menacées, notamment le Movimiento de Victimas de Crimenes de Estado – MOVICE (Mouvement des victimes de crimes d'État) et le Comité de Solidaridad con los Presos Políticos – CSPP (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques).

Ces tracts, distribués ou envoyés par e-mail à de nombreuses personnes et groupes, déclarent que les personnes citées et les défenseur-ses des droits humains doivent quitter la région dans laquelle ils se trouvent et mettre un terme à leurs activités. Les tracts, signés et marqués d'un tampon du groupe paramilitaire "Las Aguilas Negras" dans la majorité des cas, menacent de cibler de plus en plus les militants qui choisissent de poursuivre leur travail.

Au mois de mars, les tracts menaçants visaient les défenseur-ses des droits humains suivants: José Humberto Torres, M. Deivis Flórez et Mme María Cedeño (membres du CSPP); Mme Martha Díaz, Mme Ingrid Vergara Chávez (membres du MOVICE); M. Mauricio Aviles, membre de la Corporación de Centros de Estudios y Desarrollo de los Derechos Humanos – CEDERHNOS (Corporation du centre d'étude et de développement des droits humains); Mme Soraya Bayuelo, Directrice du Colectivo de Comunicaciones Montes de María (Collectif de communications de Montes de María); M. Fabian Oyaga, Directeur de l'Unidad de Restitución de Tierra del Magdalena (Unité de Magdalena pour la restitution des terres); M. Jerry Garavito, membre du Centro de Investigación y Educación Popular (Centre d'investigation et d'éducation populaire); M. Juan David Ortega Jiménez, avocat pour la Fundación Infancia Feliz (Fondation pour l'enfance heureuse); M. Jairo Barreto López, leader communautaire et défenseur des droits humains à Montes de María; M. Gary Martínez Gordon, défenseur des droits humains et leader étudiant; ainsi que les défenseur-ses des droits humains Mme Sandra Manjarrés et M. Agustín Jiménez.

La distribution de ces tracts a eu lieu alors que les membres du MOVICE et d'autres organisations de la société civile sont harcelés depuis très longtemps dans toute la Colombie. Les défenseur-ses des droits humains colombiens sont constamment victimes de menaces, intimidation, détentions arbitraires, disparitions forcées, agressions physiques, torture, assassinats, perquisitions illégales de leurs domiciles et bureaux, et de stigmatisation à cause de leurs activités en faveur des droits humains.

Le 21 janvier 2015, le corps du défenseur des droits humains M. Carlos Alberto Pedraza Salcedo a été découvert par des membres de la police judiciaire dans une zone inhabitée de San Bartolomé, dans la ville de Gachancipá, dans le département de Cudinamarca. Carlos Alberto Pedraza Salcedo aurait été tué d'une balle dans la tête.

Carlos Alberto Pedraza Salcedo était membre du Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes de Estado – MOVICE (Mouvement des victimes de crimes d'État) et du Proyecto Colombia Nunca Más (Projet Colombie jamais plus).

Depuis le décès de Carlos Alberto Pedraza Salcedo, les défenseur-ses des droits humains sont toujours harcelés et menacés. Le 16 mars 2015 vers 20h30, une Twingo (dont nous connaissons le numéro d'immatriculation) a été vue devant le domicile de la défenseuse Ingrid Vergara Chavéz. Quelques minutes plus tard, deux inconnus qui circulaient sur une moto de grosse cylindrée sont passés à plusieurs reprises devant la maison de la défenseuse. Ingrid Vergara Chavéz a téléphoné à la police nationale, car le téléphone qui lui a été fourni par l'Unité nationale de protection dans le cadre du programme de sécurité, la renvoyait directement vers la messagerie vocale. Elle aussi téléphoné à ses gardes qui sont arrivés immédiatement. La voiture noire a démarré en trombe et les gardes ont tenté de la prendre en chasse mais ils n'ont pas réussi à la rattraper. Ingrid Vergara Chavéz a rappelé la police, et les officiers sont arrivés 45 minutes après le premier appel. Le 17 mars 2015, des membres de sa communauté ont informé la défenseuse que la veille, plusieurs hommes qui se trouvaient dans le même type de voiture que le véhicule susmentionné, avaient posé des questions à son sujet et qu'ils s'étaient présentés comme des membres de la Seccional de Investigación Criminal – SIJIN (section d'investigation criminelle) de la police nationale, et qu'ils voulaient lui parler.

Front Line Defenders reste profondément préoccupée par l'intégrité physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains en Colombie. De plus, étant donné que la Colombie continue d'enregistrer certains des plus hauts taux d'agressions contre les DDH - 55 assassinats signalés en 2014 -, Front Line Defenders rappelle que le gouvernement est responsable de la mise en œuvre immédiate de mesures efficaces pour protéger les personnes menacées, sans tenir compte des questions de budget au sein de l'unité nationale de protection.

23 Janvier 2015
Nouvelles menaces contre les membres du MOVICE dans les départements d'Atlántico, Sucre et Magdalena Medio

Les défenseur-ses des droits humains et membres du Movimiento de Victimas de Crimenes de Estado – MOVICE (mouvement des victimes de crimes d'État) et de ses organisations partenaires dans les départements d'Atlántico, Sucre et Magdalena Medio, ont été menacés de mort tout au long du mois de janvier. Ces menaces prennent la forme de tracts, appels téléphoniques et commentaires à des membres de leur communauté.

Le MOVICE est une organisation de défense des droits humains qui surveille les violations des droits perpétrées par l'État dans le cadre du conflit armé et appelle à ce que les agents de l'État et les paramilitaires soient traduits en justice. L'Asociación Regional de Víctimas de Crímenes de Estado en el Magdalena Medio – ASORVIMM (association régionale des victimes de crimes d'État dans le Magdalena Medio) est une organisation partenaire du MOVICE. Le Comité de Solidaridad con los Presos Políticos – CSPP (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques) promeut les droits des prisonniers politiques et milite pour de meilleures conditions de détention.

Le 21 janvier 2015, un troisième tract de menaces a été remis aux défenseur-ses des droits humains et organisations dans les départements d'Atlántico et Magdalena Medio. Le tract, signé du groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas De Colombia AGC (groupe d'auto défense Gaitan de Colombie), citait une longue liste de personnes, dont messieurs José Humberto Torres et Franklin Castañeda - tous deux membres du CSPP - et Mme Martha Díaz, membre du MOVICE - Atlántico. Le tract indique que le groupe paramilitaire est en guerre avec les personnes citées et que les défenseur-ses des droits humains prétendent injustement représenter les victimes du conflit armé dans le cadre des pourparlers de paix qui ont lieu à La Havane. José Humberto Torres et Martha Díaz ont participé à la Plateforme de Dublin de Front Line Defenders en 2007 et 2013 respectivement, et tout comme Franklin Castañeda, sont menacés de mort depuis de nombreuses années.

Peu avant, le 12 janvier 2015, Mme Carmen Mendoza, membre du MOVICE à Sucre, a été informée que deux hommes en moto sans plaque d'immatriculation s'étaient renseignés à son sujet et avaient proféré des menaces, affirmant que la défenseuse devait quitter la région. Les hommes ont continué à arpenter la communauté tout au long de la journée. L'unité d'investigation criminelle aurait été contactée, mais n'aurait pas ouvert d'enquête sur ces menaces.

La veille, un tract signé par le groupe paramilitaire Águilas Negras a été déposé aux domiciles et bureaux de plusieurs DDH dans le département d'Atlántico et dans la région caribéenne. Ce tract déclarait que les membres de MOVICE à Sucre et à Atlántico, dont M. Rosario Montoya, M. José Humberto Torres, Mme Martha Díaz et Mme Ingrid Vergara Chávez, entre autres, étaient des cibles militaires. Le même jour vers 17h30, Mme Lilia Peña Silva, présidente de l'ASORVIMM a reçu un appel l'attaquant à propos de son travail.

Le 18 décembre 2014, un tract a été distribué dans la région caribéenne. Il contenait des menaces contre plusieurs membres du MOVICE et du CSPP, notamment contre M. Rosario Montoya, M. José Humberto Torres et Mme Martha Díaz.

Ces menaces ont lieu dans un contexte où les membres de MOVICE sont pris pour cible depuis longtemps à travers toute la Colombie. Selon certaines sources, les mesures de protection allouées par l'Unidad Nacional de Protección (Unité nationale de protection) à certains DDH susmentionnés ne sont pas mises en œuvre. Pour plus d'informations sur les menaces auxquelles les membres du MOVICE et ses partenaires sont confrontés, lire les précédents appels urgents lancés par Front Line Defenders

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'intégrité physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains susmentionnés. De plus, étant donné le fait que la Colombie continue d'enregistrer certains des plus hauts taux d'agressions contre les DDH - 47 assassinats en 2014 - Front Line Defenders rappelle que le gouvernement est responsable de la mise en œuvre immédiate de mesures de protection des personnes menacées, sans tenir compte des questions de budget au sein de l'unité nationale de protection.