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Détention arbitraire de trois défenseur-ses des droits humains

Statut: 
Détenus
À propos de la situation

Les 7 et 8 septembre 2020, les défenseurs des droits humains Sagar Tatyarao Gorkhe, Ramesh Murlidhar Gaichor et la défenseuse des droits humains Jyoti Jagtap, de Kabir Kala Manch, ont été arrêtés par l’Agence nationale d’enquête (NIA), dans le cadre de l’enquête sur les violences qui ont éclaté à Bhima Koregoan le 1er janvier 2018. Les trois défenseur-ses sont actuellement en garde à vue à Mumbai.

À propos de Kabir Kala Manch (KKM)

Kabir Kala ManchKabir Kala Manch (KKM) est une troupe culturelle basée à Pune formée par des jeunes de la communauté Bahujan, dans l'État du Maharashtra. Leurs performances dénoncent le système des castes et les diverses atrocités commises contre la communauté à travers le pays. Sagar Tatyarao Gorkhe, Ramesh Murlidhar Gaichor et Jyoti Jagtap font partie d’un groupe de musiciens et de poètes au sein de l’organisation culturelle. Avec le groupe, les trois défenseur-ses se sont produits au «Bhima Koregaon Shaurya Din Prerana Abhiyan» le 31 décembre 2017, une célébration du 200e anniversaire de la victoire des Dalits sur les Peshwas (dirigeants des castes supérieures) lors de la bataille de Koregaon.

18 Septembre 2020
Détention arbitraire de trois défenseur-ses des droits humains

Les 7 et 8 septembre 2020, les défenseurs des droits humains Sagar Tatyarao Gorkhe, Ramesh Murlidhar Gaichor et la défenseuse des droits humains Jyoti Jagtap, de Kabir Kala Manch, ont été arrêtés par l’Agence nationale d’enquête (NIA), dans le cadre de l’enquête sur les violences qui ont éclaté à Bhima Koregoan le 1er janvier 2018. Les trois défenseur-ses sont actuellement en garde à vue à Mumbai.

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Kabir Kala Manch (KKM) est une troupe culturelle basée à Pune formée par des jeunes de la communauté Bahujan, dans l’État du Maharashtra. Leurs performances dénoncent le système des castes et les diverses atrocités commises contre la communauté à travers le pays. Sagar Tatyarao Gorkhe, Ramesh Murlidhar Gaichor et Jyoti Jagtap font partie d’un groupe de musiciens et de poètes au sein de l’organisation culturelle. Avec le groupe, les trois défenseur-ses se sont produits au «Bhima Koregaon Shaurya Din Prerana Abhiyan» le 31 décembre 2017, une célébration du 200e anniversaire de la victoire des Dalits sur les Peshwas (dirigeants des castes supérieures) lors de la bataille de Koregaon.

Le 7 septembre 2020, les défenseurs des droits humains Sagar Tatyarao Gorkhe et Ramesh Murlidhar Gaichor ont été arrêtés au bureau de la NIA à Mumbai. Près de deux mois auparavant, entre le 13 et le 15 juillet 2020, les défenseurs avaient été convoqués à un interrogatoire de la NIA, sous prétexte d’avoir été témoins d’activités maoïstes. Le 2 septembre 2020, les deux défenseurs ont reçu une lettre de la NIA, leur demandant de se présenter le 4 septembre 2020 pour un nouvel interrogatoire. Au cours de l’interrogatoire, les enquêteurs ont demandé à Sagar Tatyarao Gorkhe et Ramesh Murlidhar Gaichor d’incriminer les personnes actuellement détenues dans l’affaire Bhima Koregaon, en avouant faussement que les détenus avaient été en contact avec des maoïstes. En outre, les responsables des interrogatoires ont déclaré qu’ils libéreraient les deux défenseurs s’ils faisaient une telle déclaration en vertu de l’article 164 du Code de procédure pénale (CrPC), qui contient une disposition permettant aux témoins d’éviter d’être arrêtés. Les deux défenseurs ont ensuite été invités à se rendre quotidiennement au bureau de la NIA jusqu'au 7 septembre 2020, date à laquelle ils ont été arrêtés. Le lendemain, les défenseurs ont été traduits devant un juge spécial de la NIA qui a ordonné leur mise en garde à vue jusqu'au 11 septembre 2020. La garde à vue a été prolongée jusqu’au 19 septembre 2020.

Le 8 septembre 2020, la défenseuse des droits humains Jyoti Jagtap a été arrêtée par la brigade antiterroriste de Pune, puis conduite à la NIA à Mumbai. La veille, le 7 septembre 2020, la défenseuse s'était rendue au bureau de la NIA à Mumbai après avoir reçu une mise en demeure de se présenter plus tôt dans la journée. Elle avait été brièvement interrogée mais les autorités n’ont enregistré aucune déposition. Lorsqu'elle a été arrêtée le lendemain, elle a été traduite devant le juge spécial de la NIA le 9 septembre 2020, qui l'a placée en garde à vue jusqu'au 11 septembre 2020. La garde à vue a été prolongée jusqu’au 19 septembre 2020.

Les trois défenseur-ses sont pris pour cible depuis qu’ils ont participé au «Bhima Koregaon Shaurya Din Prerana Abhiyan» en décembre 2017. Sagar Tatyarao Gorkhe, Ramesh Murlidhar Gaichor et Jyoti Jagtap ont tous été cités dans le rapport de première information initial dans l’affaire Bhima Koregaon. Le 17 avril 2018, les domiciles des trois défenseurs ont été perquisitionnés par la police de Pune, qui a saisi tous leurs appareils électroniques, y compris des téléphones portables, des CD et des disques durs. Aucun mandat n’a été présenté pour justifier la perquisition et la police n’a fait aucun inventaire des articles.

L’arrestation de Sagar Tatyarao Gorkhe, Ramesh Murlidhar Gaichor et Jyoti Jagtap, et l’incarcération continue de douze autres personnes accusées dans l’affaire Bhima Koregaon sont des représailles directes contre leur travail pacifique en faveur des droits humains. Les arrestations ont lieu pendant l’épidémie de COVID-19, malgré le risque que courent les défenseur-ses des droits humains emprisonnés dans ce contexte. Front Line Defenders a déjà exprimé ses préoccupations concernant le maintien en détention et la santé des accusés dans le contexte de la pandémie, car la plupart d’entre eux tombe dans la catégorie des personnes « à risque », et elle a en particulier demandé que des soins médicaux immédiats soient fournis à Varavara Rao.

Front Line Defenders condamne l’arrestation de Sagar Tatyarao Gorkhe, Ramesh Murlidhar Gaichor et Jyoti Jagtap ainsi que le maintien en détention de Varavara Rao, Sudha Bhardwaj, Vernon Gonsalves, Gautam Navlakha, Arun Ferreira, Sudhir Dhawale, Rona Wilson, Shoma Sen, Anand Teltumbde, Mahesh Raut, Surendra Gadling et Hanu Babu, car il semble que cela soit directement lié à leur travail pacifique en faveur des communautés les plus marginalisées en Inde.