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Arrestation arbitraire de la journaliste spécialiste des droits humains Nidzara Ahmetasevic

Statut: 
Détenue
À propos de la situation

Le 6 mars 2021, Nidzara Ahmetasevic a été arrêtée dans une rue de Sarajevo et conduite menottée dans un poste de police où elle a été détenue plusieurs heures. Ni elle ni son avocat n'ont été informés des raisons de son arrestation. Après une fouille à nu et des insultes à caractère sexiste elle a fini par être libérée.

À propos de Nidzara Ahmetasevic

Nidzara AhNidzara Ahmetasevicmetasevic est défenseuse des droits humains, journaliste et chercheuse indépendante sur la situation des migrants et des réfugiés en Bosnie-Herzégovine. Elle collabore avec différents médias, dont le magazine en ligne Kosovo 2.0 et le portail nomad.ba et elle a publié des articles universitaires sur le thème de la migration. Nidzara Ahmetasevic travaille sur la route des Balkans depuis 2015 ; elle dénonce les violations des droits humains dans différents pays. Depuis le début de la crise en Bosnie-Herzégovine en 2018, elle se concentre principalement sur la situation des migrants et des réfugiés en dénonçant les violations des droits humains et en mettant en lumière les réseaux de solidarité.

10 Mars 2021
Arrestation arbitraire de la journaliste spécialiste des droits humains Nidzara Ahmetasevic

Le 6 mars 2021, Nidzara Ahmetasevic a été arrêtée dans une rue de Sarajevo et conduite menottée dans un poste de police où elle a été détenue plusieurs heures. Ni elle ni son avocat n'ont été informés des raisons de son arrestation. Après une fouille à nu et des insultes à caractère sexiste elle a fini par être libérée.

Nidzara Ahmetasevic est défenseuse des droits humains, journaliste et chercheuse indépendante sur la situation des migrants et des réfugiés en Bosnie-Herzégovine. Elle collabore avec différents médias, dont le magazine en ligne Kosovo 2.0 et le portail nomad.ba et elle a publié des articles universitaires sur le thème de la migration. Nidzara Ahmetasevic travaille sur la route des Balkans depuis 2015 ; elle dénonce les violations des droits humains dans différents pays. Depuis le début de la crise en Bosnie-Herzégovine en 2018, elle se concentre principalement sur la situation des migrants et des réfugiés en dénonçant les violations des droits humains et en mettant en lumière les réseaux de solidarité.

Le 6 mars 2021 vers 13h, Nidzara Ahmetasevic a été abordée par un policier qui l'a stoppée et a demandé à voir ses papiers d'identité. Elle a répondu en remettant en question les motifs de cette requête et a également demandé à l'officier de mettre un masque facial, ce qui est une obligation en Bosnie dans tous les espaces publics. Un échange verbal s'en est suivi et lorsque Nidzara Ahmetasevic a commencé à enregistrer la conversation sur son téléphone portable, elle a été menottée et emmenée au poste de police de Novo Sarajevo. Avant de l'arrêter, le policier a indiqué qu'il n'appréciait pas que son autorité soit remise en question par une femme. Nidzara Ahmetasevic n'a pas été informée des raisons de sa détention ni de quelle menace elle représentait pour justifier que le policier lui passe les menottes dans la rue.

Alors qu'elle était interrogée au poste, des policiers ont clairement indiqué qu'ils savaient que Nidzara Ahmetasevic était une journaliste spécialisée dans les droits humains. Le policier qui l'a arrêtée a proféré des insultes à caractère sexiste et sexuel. Il a menacé de lui faire une fouille corporelle complète et de l'emprisonner. Lorsque ses effets personnels ont été vérifiés et répertoriés, les policiers ont remarqué sa carte d'identité de défenseuse des droits humains remise par Front Line Defenders et se sont renseignés à propos de son travail en faveur des droits humains. Avant d'être placée dans une cellule, Nidzara Ahmetasevic a été contrainte de subir une fouille corporelle effectuée par une policière.

Vers 18h, après plusieurs heures de détention, Nidzara Ahmetasevic a été libérée. On ignore toujours la raison de sa détention. Après sa libération, le commandant de la police lui a fait remarquer que sa détention était « une situation incommode » ; des membres de l'une unité des affaires internes lui ont également parlé de son épreuve. Une voiture de police l'a suivie lorsqu'elle est rentrée chez elle.

Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par la détention et le harcèlement sexiste de Nidzara Ahmetasevic ainsi que par l'abus d'autorité commis par les policiers. Cet incident souligne les risques supplémentaires encourus par les défenseuses des droits humains, en particulier le fait qu'elles soient souvent ciblées car elles sont considérées comme des critiques véhémentes ou parce qu'elles remettent en question l'autorité des hommes qui ont du pouvoir. Front Line Defenders appelle les autorités compétentes à mener immédiatement une enquête complète et transparente sur la détention et le traitement de Nidzara Ahmetasevic, en vue de publier les résultats et de sanctionner le(s) officier(s) responsables.