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Détention arbitraire du défenseur des droits humains Saïf Ayedi

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

Le 19 octobre 2022, un groupe de policiers en civil dans une voiture civile a arrêté le défenseur des droits humains Saïf Ayedi alors qu’il se rendait au travail avec deux collègues, après avoir assisté à une conférence de presse dans les locaux du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

À propos de Saïf Ayedi

Saïf Ayedi est défenseur des droits humains tunisien et membre de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) à Bardo, ainsi que de l’Association tunisienne pour la justice et l’égalité (DAMJ).

30 Octobre 2022
Le défenseur des droits humains Saïf Ayedi libéré après une enquête

Le 21 octobre 2022, après avoir donné l’ordre de reprendre l’enquête au niveau de Ettadhamen, un juge d’instruction du gouvernorat de l’Ariana a déclaré à l’issue de l’audience de Saïf Ayedi que le défenseur est exonéré de toutes les charges retenues contre lui.

Front Line Defenders salue cette décision équitable et réitère sa demande aux autorités tunisiennes de garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur⸱ses des droits humains en Tunisie puissent mener à bien leur travail légitime, sans craindre ni restrictions ni représailles.

24 Octobre 2022
Détention arbitraire du défenseur des droits humains Saïf Ayedi

Le 19 octobre 2022, un groupe de policiers en civil dans une voiture civile a arrêté le défenseur des droits humains Saïf Ayedi alors qu’il se rendait au travail avec deux collègues, après avoir assisté à une conférence de presse dans les locaux du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

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Saïf Ayedi est défenseur des droits humains tunisien et membre de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) à Bardo, ainsi que de l’Association tunisienne pour la justice et l’égalité (DAMJ).

Le défenseur est également membre de la campagne nationale « Apprendre à nager » qui vise à mettre fin à l’impunité et à la violence policière en Tunisie. Il faisait partie du groupe de coordination qui a organisé une conférence de presse en collaboration avec les avocats de la famille d’Omar Laabidi. Omar Laabidi était un fan de football âgé de 19 ans décédé le 31 mars 2018 alors qu’il fuyait une violente attaque policière, qui l’a conduit à se jeter dans une rivière. Son corps a été retrouvé le lendemain, avec des marques apparentes de violence.

Après la conférence de presse, Saïf Ayedi s’est rendu au travail avec deux collègues en taxi. Des policiers en civil qui circulaient dans une voiture ont arrêté le taxi, l’ont forcé à sortir, et sans se présenter, l’ont emmené vers une destination inconnue. Après avoir suivi la voiture de police, ses collègues ont pu constater que le défenseur a été conduit au poste de la Garde nationale à Ettadhamen.

Les avocats de Saïf Ayedi ont appris que la décision de l’arrêter avait été prise en consultation avec le parquet, dans le cadre d’une campagne d’arrestation ciblant les manifestations populaires qui se déroulent actuellement à Ettadhamen et dans d’autres quartiers de la capitale. Ces manifestations des habitants de ces quartiers, en particulier des jeunes, dénoncent les violences policières qui ont causé la mort d’un jeune homme, Melek Selimi, à Ettadhamen. En tant que membre actif du groupe qui effectue des visites dirigées par la LTDH et Apprendre à nager dans les centres de détention et les prisons, Saïf Ayedi a été le premier à rendre visite à la famille du défunt et à parler à Fourat Ayari, témoin oculaire et ami proche de la victime.

Le 20 octobre 2022, le défenseur a comparu devant le procureur de l’Ariana, qui a remis le dossier au juge d’instruction du même district. Ce dernier a estimé que l’interrogatoire devrait être repris au niveau du poste de garde nationale de Ettadhamen, en raison du manque d’éléments nécessaires à l’enquête.

Suite à cet interrogatoire, Saïf Ayedi devra comparaître le 21 octobre 2022 devant le juge d’instruction, qui devra trancher l’affaire : le défenseur passera une nuit de plus dans le centre de détention.

Front Line Defenders est préoccupée par les poursuites contre Saïf Ayedi, car cela fait partie des nombreux cas de harcèlement orchestrés par les autorités tunisiennes contre les défenseur⸱ses des droits humains, en particulier ceux qui luttent contre les violences policières et l’impunité. Front Line Defenders appelle les autorités tunisiennes à abandonner toutes les charges retenues contre lui, car elle estime qu’il s’agit d’une tentative visant à dissuader les défenseur⸱ses des droits humains d’agir pacifiquement. Elle estime que tous les défenseur⸱ses des droits humains en Tunisie doivent pouvoir mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.