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Arrestation et détention arbitraire d'Enrique Asumu et Alfredo Okenve

Statut: 
Arbitrairement détenus
À propos de la situation

Le 17 avril 2017, les autorités de Guinée équatoriales ont arrêté et arbitrairement détenu les défenseurs des droits humains Enrique Asumu et Alfredo Okenve (respectivement président et vice-président du Centro de Estudios e Iniciativas para el Desarrollo); ils sont accusés d'avoir géré illégalement une ONG.  Les autorités ont dépassé la limite de 72 heures fixée par la loi du pays, pour détenir une personne sans charge.

À propos du Centro de Estudios e Iniciativas para el Desarrollo

logo CEIDEnrique Asumu et Alfredo Okenve sont respectivement président et vice-président du Centro de Estudios e Iniciativas para el Desarrollo (Centre d'études et d'initiatives pour le développement -CEID). Le CEID est une organisation non gouvernementale indépendante qui plaide pour la protection des droits sociaux et économiques des citoyens de Guinée Équatoriale depuis 1997.

28 Avril 2017
Détenu au poste de police depuis le 17 avril

Alfredo Okenve est détenu au poste de police central de Malabo depuis le 17 avril 2017. Il n'a pas été traduit devant le juge ni officiellement accusé, ce qui enfreint le droit de Guinée Équatoriale. Au contraire, le ministère de la Sécurité nationale a demandé le paiement de 2 millions de francs CFA (environ 3300$) pour sa libération. Le ministère n'a donné aucune justification pour cette demande et il n'y a aucune supervision judiciaire. Alfredo Okenve a refusé de payer cette amende, affirmant qu'il est détenu arbitrairement et que l'amende est illégale. Enrique Asumu, président du CEID, a été arrêté avec Alfredo Okenve, et n'a été libéré qu'après avoir payé l'équivalent de 3320€.

 

24 Avril 2017
Arrestation et détention arbitraire d'Enrique Asumu et Alfredo Okenve

Le 17 avril 2017, les autorités de Guinée Equatoriales ont arrêté et arbitrairement détenu les défenseur-ses des droits humains Enrique Asumu et Alfredo Okenve; ils sont accusés d'avoir illégalement géré une ONG. Les autorités ont dépassé la limite de 72 heures fixée par la loi du pays, pour détenir une personne sans charge.

Enrique Asumu et Alfredo Okenve sont respectivement président et vice-président du Centro de Estudios e Iniciativas para el Desarrollo (Centre d'études et d'initiatives pour le développement -CEID). Le CEID est une organisation non gouvernementale indépendante qui plaide pour la protection des droits sociaux et économiques des citoyens de Guinée Équatoriale depuis 1997. Les 14 et 15 avril 2017, le CEID a célébré les 20 ans de sa création et pour l'occasion, il a organisé un évènement qui a rassemblé entre autres des représentants d'institutions publiques (Ministère des mines), de la société civile, d'entreprises et d'ambassades.

Le 16 Avril 2017, des officiers ont empêché Enrique Asumu d'embarquer à bord d'un vol depuis l'ile où est située la capitale du pays, Malabo, à destination de Bata, sur le continent, affirmant que l'ordre avait été donné par le ministre de la Sécurité nationale.  Le lendemain, le ministre de la Sécurité nationale a interrogé Enrique Asumu et Alfredo Okenve dans son bureau, situé dans le même bâtiment que le poste de police central de Malabo, pendant plus de 5 heures. Les deux défenseurs y sont toujours détenus. since. Ils ont été autorisés à voir leurs collègues, les membres de leurs familles et leurs avocats. Mais les autorités ne les ont pas traduits devant le juge dans les 24 heures comme l'exige la loi. Les autorités ne les ont pas non plus accusés, ce qui selon le droit de Guinée Équatoriale doit avoir lieu dans les 72 heures.

En mars 2016, le ministère de l'Intérieur avait suspendu les activités du CEID. Le ministère avait déclaré que le CEID était suspendu pour avoir "diffusé des messages au sein de la jeunesse Équato-Guinéenne visant à inciter à la violence et à la désobéissance civile". L'organisation a fait appel de l'ordre de suspension mais elle n'a eu aucune réponse. Un représentant du CEID a soutenu que la suspension des opérations décrétée en avril 2016 n'était effective que pour trois mois. L'organisation a repris ses opérations en septembre 2016. Depuis le CEID a organisé ou participé à plusieurs activités en présence de représentants de différents ministères, notamment le Premier Ministre, Pascual Obama Asue. Selon des membres de l'organisation, les autorités ont menacé de les condamner à une amende de 10 millions de francs CFA (environ 16 000$) pour avoir poursuivi ses opérations pendant la suspension.

Front Line Defenders condamne l'arrestation illégale et arbitraire ainsi que le maintien en détention des défenseurs des droits humains Enrique Asumu et Alfredo Okenve, car il semble que cela soit uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Guinée Équatoriale.

Front Line Defenders exhorte les autorités de Guinée Équatoriale à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Enrique Asumu et Alfredo Okenve, car les détenir plus de 72 heures sans charge n'est pas autorisé par le droit de Guinée Équatoriale;

2. Assurer que le traitement d'Enrique Asumu et Alfredo Okenve pendant leur détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement » adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;

3. Lever immédiatement et sans condition la suspension des activités du CEID;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Guinée Équatoriale, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.