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Arrestation arbitraire et harcèlement judiciaire du défenseur des droits humains Maïkoul Zodi

Statut: 
Libéré
A propos de la situation

Le défenseur des droits humains Maïkoul Zodi a éé libéré le18 avril 2017.

A propos de la Maïkoul Zodi

maikoul_zodi.jpgMaïkoul Zodi est enseignant dans une école publique et membre actif de la société civile nigérienne. Il coordonne les activités de la section nigérienne de Tournons La Page (TLP – Niger), une campagne internationale composée de plusieurs ONG en faveur de l’alternance démocratique en Afrique. Il est également membre du Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB) qui milite pour l’éradication de la corruption au Niger.

14 Avril 2017
Arrestation arbitraire et harcèlement judiciaire du défenseur des droits humains Maïkoul Zodi

Le 10 avril 2017, le défenseur des droits humains Maïkoul Zodi a comparu devant le Tribunal de Grande Instance de Niamey quelques jours après avoir été arrêté par la police nigérienne en rapport avec des allégations de “concussion” pour avoir perçu un salaire de fonctionnaire sans occuper son poste. Bien que Maïkoul Zodi ait effectivement été recruté comme professeur, il n’a jamais été affecté à un poste.

Télécharger l'appel urgent (PDF)

Dans la matinée du 5 avril 2017, Maïkoul Zodi se trouvait à son domicile avec sa famille lorsque des membres des forces de police se sont présentés chez lui munis d’une simple convocation et ont procédé à son arrestation. Ils ont ensuite confisqué son téléphone avant de le conduire dans les locaux de la police judiciaire. Il est à présent détenu dans la prison civile de Niamey. Selon les collègues du défenseur des droits humains, il lui est reproché d’avoir perçu un salaire de fonctionnaire alors qu'il était sans emploi et est donc accusé de “concussion”.

Au cours de l’audience du 10 avril 2017, les avocats ont remis en cause le bien-fondé des poursuites à l’encontre de Maïkoul Zodi, en suggérant que ces accusations de “concussion” ne seraient qu’un prétexte pour camoufler le caractère politique du procès intenté à leur client, lié à son travail de défenseur des droits humains en faveur de l’alternance démocratique en Afrique. En effet, l’arrestation de Maïkoul Zodi est intervenue quelques jours seulement après que le défenseur se soit associé à une plainte réclamant une enquête sur des allégations de corruption et de détournement au cours d’une récente affaire de vente d’uranium en provenance du Niger (dossier batisé ‘Uraniumgate’). Maïkoul Zodi aurait par ailleurs contrarié certains milieux politiques lors de sa démission de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en mars 2016, au sein de laquelle il représentait la société civile et servait de rapporteur général. En démissionnant, il souhaitait dénoncer la violation de la loi électorale par le président de la Commission.

Maïkoul Zodi est poursuivi pour avoir perçu un salaire de fonctionnaire lié à un poste pour lequel il a été recruté sans jamais avoir reçu d’affectation. Ses avocats contestent donc les accusations de “concussion” par le Ministère Public puisque leur client n’a jamais pris son poste et n’a perçu aucun salaire.

Au terme de l’audience du 10 avril 2017, le tribunal a annoncé qu’un jugement serait prononcé le 18 avril prochain.

Front Line Defenders est préoccupée par le harcèlement judiciaire à l’encontre du défenseur des droits humains Maïkoul Zodi, car il semble que ces poursuites soient liées à ses prises de position et activités légitimes de défense des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités nigériennes à :

1. Abandonner les poursuites engagées contre Maïkoul Zodi et procéder à sa libération immédiate et sans condition, car il semble qu'il soit pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;

2. Garantir en toutes circonstances l'intégrité physique et psychologique de Maïkoul Zodi et garantir que son traitement en détention soit conforme aux standards internationaux, particulièrement l'Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d'emprisonnement, adopté par l'Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains au Niger puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.