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Arrestation et détention arbitraires du défenseur des droits humains Morris Mabior Awikjok

Statut: 
Détenu
À propos de la situation

Le 4 février 2023, le défenseur des droits humains sud-soudanais Morris Mabior Awikjok a été attaqué et enlevé chez lui à Nairobi, au Kenya, par les forces de sécurité kényanes. La femme du défenseur a également été battue et abandonnée sur les lieux. Elles n’ont pas révélé l’endroit où elles emmenaient le défenseur. Le 7 février, un article d’un journal officiel indiquait que Morris Mabior Awikjok avait été envoyé à Juba, au Soudan du Sud.

À propos de Morris Mabior Awikjok

Morris Mabior AwikjokMorris Mabior Awikjok est défenseur des droits humains et directeur de l’organisation de la société civile Youth Alliance Network. Morris Mabior Awikjok était enseignant et ancien secrétaire général de la Warrap Worker Union au Soudan du Sud. Le défenseur est connu pour documenter les violations des droits humains commises par le Service de sécurité nationale. Mabior Awikjok milite pour que des sanctions soient prises contre certains hauts fonctionnaires du Service de sécurité nationale, pour avoir incité à commettre des violations des droits humains dans tout le pays. Le défenseur a également documenté et signalé divers abus perpétrés par le gouvernement, tels que les incidents de Rualbet Payam en 2022, où des femmes ont été violées et de nombreux jeunes hommes ont été torturés et tués. Il a également sensibilisé le public au sujet du rôle présumé du Service de sécurité nationale dans le conflit intercommunautaire dans l’État de Jonglei, au Soudan du Sud.

10 Février 2023
Arrestation et détention arbitraires du défenseur des droits humains Morris Mabior Awikjok

Le 4 février 2023, le défenseur des droits humains sud-soudanais Morris Mabior Awikjok a été attaqué et enlevé chez lui à Nairobi, au Kenya, par les forces de sécurité kényanes. La femme du défenseur a également été battue et abandonnée sur les lieux. Elles n’ont pas révélé l’endroit où elles emmenaient le défenseur. Le 7 février, un article d’un journal officiel indiquait que Morris Mabior Awikjok avait été envoyé à Juba, au Soudan du Sud.

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Morris Mabior Awikjok est défenseur des droits humains et directeur de l’organisation de la société civile Youth Alliance Network. Morris Mabior Awikjok était enseignant et ancien secrétaire général de la Warrap Worker Union au Soudan du Sud. Le défenseur est connu pour documenter les violations des droits humains commises par le Service de sécurité nationale. Mabior Awikjok milite pour que des sanctions soient prises contre certains hauts fonctionnaires du Service de sécurité nationale, pour avoir incité à commettre des violations des droits humains dans tout le pays. Le défenseur a également documenté et signalé divers abus perpétrés par le gouvernement, tels que les incidents de Rualbet Payam en 2022, où des femmes ont été violées et de nombreux jeunes hommes ont été torturés et tués. Il a également sensibilisé le public au sujet du rôle présumé du Service de sécurité nationale dans le conflit intercommunautaire dans l’État de Jonglei, au Soudan du Sud.

Suite à plusieurs menaces de mort, Morris Mabior Awikjok a pris la décision de fuir le Soudan du Sud. Il vit depuis au Kenya où il a déposé une demande d’asile. Le défenseur continue à dénoncer les violations des droits humains au Soudan du Sud depuis Nairobi, où il serait toujours menacé.

Le 4 février 2023, le défenseur des droits humains Morris Mabior Awikjok a été arrêté chez lui à Nairobi. Selon certaines sources, des policiers kényans sont entrés par effraction chez lui, où lui et sa femme ont été brutalement agressés. La police a pris une grande partie de ses affaires, y compris des téléphones et des ordinateurs portables, et l’a enlevé. Les policiers n’ont donné aucune information à la femme du défenseur, qui a également été blessée lors de l’arrestation.

Le 7 février 2023, le journal sud-soudanais « the Dawn » a parlé de la situation du défenseur. Selon lui, il a été extradé à Juba au Soudan du Sud, et incarcéré dans la prison de Blue House. Cependant, sa famille et ses collègues n’ont reçu aucune information officielle concernant l’endroit où il se trouve, son état de santé ou s’il a eu accès à un avocat.

Les défenseur⸱ses des droits humains sud-soudanais qui migrent au Kenya pour échapper à la persécution dans leur propre pays font face au harcèlement transfrontalier persistant et sont ciblés par le gouvernement sud-soudanais, qui opère dans le territoire voisin pour poursuivre ceux qui ont fui. Le Service de sécurité nationale (NSS), l’agence de renseignement qui est directement contrôlée par le cabinet du Président du Soudan du Sud, est le principal responsable de ces actions. Dans des pays comme le Kenya, il y a des preuves que la police nationale et les agences de sécurité donnent carte blanche aux acteurs sud-soudanais pour renvoyer les DDH au Soudan du Sud.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’arrestation et la détention de Morris Mabior Awikjok, ainsi que par la violence contre sa femme, car il semble qu’il soit la cible de représailles à cause de son travail légitime et pacifique pour avoir dénoncé les violations des droits humains au Soudan du Sud. Front Line Defenders rappelle respectueusement aux autorités du Kenya son statut de signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés et de son Protocole de 1967, ainsi que le principe de non-refoulement en vertu du droit international relatif aux droits humains, pour « garantir que personne ne soit renvoyé dans un pays où il est susceptible d’être soumis à la torture, à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et à d’autres préjudices irréparables ».