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Antécédents de l'affaire: Moussa Tchangari

Statut: 
Libéré mais toujours accusé
À propos de la situation

Le 27 mai 2015, les défenseurs des droits humains Messieurs Moussa Tchangari et Nouhou Arzika ont été remis en liberté provisoire après avoir été respectivement détenus pendant 10 et 4 jours à la brigade antiterroriste de Niamey. Au moment de leur libération, ils ont tous les deux été inculpés par le juge d'instruction d'atteinte à la défense nationale, un crime passible de la peine capitale selon la législation nigérienne.

À propos Moussa Tchangari

Moussa TchangariMoussa Tchangari est journaliste et Secrétaire Général de Alternative Espace Citoyens (AEC), une organisation non gouvernementale, qui, depuis plusieurs années, se consacre à la promotion des droits sociaux, économiques et culturels, en particulier à travers des émissions radios.

29 Mai 2015
Inculpation des défenseurs des droits humains MM. Moussa Tchangari et Nouhou Arzika

Le 27 mai 2015, les défenseurs des droits humains Messieurs Moussa Tchangari et Nouhou Arzika ont été remis en liberté provisoire après avoir été respectivement détenus pendant 10 et 4 jours à la brigade antiterroriste de Niamey. Au moment de leur libération, ils ont tous les deux été inculpés par le juge d'instruction d'atteinte à la défense nationale, un crime passible de la peine capitale selon la législation nigérienne.

Moussa Tchangari a été arrêté et détenu le 18 mai 2015 après avoir accordé un entretien à Radio France Internationale (RFI) sur la situation de six chefs traditionnels de la région de Diffa dans le sud-est du pays, qui étaient détenus par la brigade antiterroriste suite à des soupçons de collusion avec les insurgés de Boko Haram au Nigéria. Quelques jours avant l'arrestation de Tchangari, Alternative Espace Citoyens avait publié un rapport critiquant la politique du gouvernement dans cette zone frontalière, où les armées nigériennes et tchadiennes combattent actuellement Boko Haram. Le rapport soulignait les conditions terribles dans lesquelles au moins 25,000 personnes ont été évacuées de force des îles du lac Tchad par le gouvernement du Niger, après une attaque menée par les combattants de Boko Haram sur l'île de Karamga, qui a tuée au moins 74 soldats nigériens et civils. Le rapport critiquait en particulier le manquement du gouvernement à prévoir des dispositions pour l'accueil et la réinstallation des personnes déplacées.

Selon l'information reçue, les accusations contre Moussa Tchangari sont désormais principalement basées sur sa conduite d'activités qui saperaient le moral des troupes, après qu'aucune preuve n'ait été trouvée pour maintenir les accusations initiales contre lui, en l'occurence l'association de malfaiteurs en relation avec un groupe terroriste. Bien que ses avocats n'ont pas été informés des accusations formelles retenues contre le défenseur des droits humains durant les 10 jours de sa détention, le Ministre de l'Intérieur avait apparemment déclaré que Tchangari était détenu pour suspicion de complicité avec l'organisation terroriste Boko Haram, et pour avoir mené une campagne de dénigrement des forces armées et du gouvernement.

Nouhou Arzika a été arrêté le 24 mai 2015 suite à sa participation à une conférence de presse en compagnie des avocats de Moussa Tchangari, lors de laquelle il avait appellé à la libération de son collègue. Il est à présent l'objet de semblables accusations.